Alors que l’on entre dans le sprint final, la première place devrait être fortement animée par un duel Rayados – América. Derrière, la lutte pour la Liguilla s’annonce passionnant avec un champion sortant en grand danger.

América fonce, Pachuca trébuche

C’était l’une des affiches du week-end. A l’Estadio Azul, la nouvelle Máquina Cruz Azul accueillait Pachuca pour le duel des deux meilleures attaques du tournoi et donc, les promesses d’un grand match. Malheureusement, à l’heure du sprint final, la déception aura primé. Sans doute en raison de la chaleur intense (près de 30 degré), les deux formations ont surtout passé leur temps à essayer de gérer leurs efforts. Côté Tuzos, le trio Gutiérrez, Pizarro, Lozano n’aura finalement que trop peu pesé, même en supériorité numérique suite à l’exclusion d’Aldo Leao pour une faute aussi grossière que stupide sur Jorge Burrito Hernández alors que côté Cruz Azul, si les deux Rojas se sont créés chacun une belle situation et Joffre Guerrón inscrit un but logiquement refusé pour hors-jeu, les occasions de faire la décision auront également été bien mince.

Ce point perdu par deux concurrents directs ouvrait la voie à América qui pouvait ainsi en profiter pour s’installer comme seul danger réel pour le leader Rayados. L’occasion était d’autant meilleure que les Águilas rendaient visite à des Jaguares en pleine crise financière et sportive (deux défaites lors des trois derniers matchs). Les hommes d’Ambriz ont fait le job, profitant d’un généreux penalty offert à Darwin Quintero pour ouvrir le score grâce à son coéquipier de l’attaque Oribe Peralta. Ensuite, América a géré, parfaitement joué les contres qui s’offraient à lui et tué le match à l’heure de jeu par un intenable Darwin Quintero. Ambriz pouvait alors célébrer les retours des deux argentins Rubens Sambueza et Dario Benedetto, América est désormais seul second, à trois points de Rayados.

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Monterrey résiste, Tigres n’avance plus

A trois points car les hommes d’el Turco n’ont pas cédé à León. Après avoir été surpris chez eux par Chivas, nous y reviendrons, les Rayados sont entrés dans la partie de la pire des manières, en concédant l’ouverture du score d’entrée de match, la Fiera s’appuyant sur un excellent Elías Hernández dont le centre dévié trouvait Maxi Moralez, conclusion de 10 minutes de domination au cours desquelles Jonathan Orozco avait notamment sorti une parade exceptionnelle pour éviter le pire. Menés, les Rayados se lançaient alors dans le match. Funes Mori butait sur Yarbrough, Pabón trouvait le poteau, León profitait des contres pour se montrer dangereux et manquait à plusieurs reprises de tuer le match. On pensait que tout était réglé lorsque Funes Mori était exclu peu avant l’heure de jeu. Malheureusement pour les Panzas Verdes, el Turco réorganisait ses troupes, faisait entrer Aldo de Nigris qui, quatre minutes plus tard, enchainait à merveille pour égaliser. La Fiera cherchant alors à reprendre son avance allait s’épuiser et sur un dernier relâchement défensif, oublier Basanta. Servi par Pabón, le défenseur Rayado donnait la victoire aux siens.

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Du côté de Monterrey, si les Rayados planent sur la ligue, la série de Tigres commence à inquiéter. Après 4 matchs sans marquer, les hommes de Ferretti ont certes mis fin à cette spirale, André-Pierre Gignac s’offrant un nouveau but qui lui permet de résister au retour de Peralta dans la lutte pour le classement des meilleurs buteurs, mais le champion sortant n’avance plus, incapable de gérer deux buts d’avance face au modeste Atlas pour concéder un nouveau résultat nul (avec une merveille de coup-franc de Medina), le quatrième de rang. Certes Tigres n’a que deux points de retard sur Cruz Azul, actuel 4e mais n’a aussi (et surtout) que deux points d’avance sur le dernier finaliste, les Pumas, actuels 12e et ne disposent ainsi d’aucune marge de manœuvre dans la course à la Liguilla alors que se profile une semaine de tous les dangers, une demi-finale de CONCAChampions à disputer face à un Querétaro qui a retrouvé le goût de la victoire ce week-end, et un périlleux déplacement à Pachuca le week-end prochain.

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Chivas revient de l’enfer

Mais le coup de tonnerre du week-end reste sans aucun doute le retour en fanfare de Chivas. Après avoir attendu neuf matchs pour enfin connaître la victoire, le Rebaño avait réussi un bel exploit avant la trêve en allant s’offrir le leader. Il a confirmé de manière éclatante face aux Pumas. Cette résurrection repose sur plusieurs éléments. Le niveau retrouvé de certains joueurs appelés à être des leaders techniques comme Isaác Brizuela, de nouveau déséquilibrant, ou encore Gullit Peña plus très loin de son époque Fiera. La patience (assez rare) de ses dirigeants, qui ont maintenu Matías Almeyda contre vents et marées. Les choix forts du guide Almeyda, comme celui de sortir la légende Omar Bravo pour lui préférer Ángel Zaldívar. Et enfin, le facteur X, Javier La Chofis López, nouvelle coqueluche du peuple rouge et blanc, nouvel objet de bien des discussions que son coach Matías Almeyda tente désormais de protéger par tous les moyens « afin qu’il garde les pieds sur terre » en le coupant de la presse. Mission qui s’annonce compliquée si La Chofis continue de ridiculiser les défenses adverses de la sorte. Car dans sa roue, c’est tout Chivas qui renait. Face aux Pumas, le Rebaño s’est montré puissant, en mouvement, intense. Les Felinos sont sortis du match avec des miettes en guise d’occasions et, totalement asphyxiés, 4 buts dans la musette. De l’autre côté, avec Peña en lanceur d’alertes, les hommes d’Almeyda n’ont cessé de courir, de menacer, de générer du danger et s’offrent ainsi un succès des plus convaincants qui les ramène désormais à un point de la Liguilla. C’est aussi cela le Mexique, passer de l’enfer d’une relégation qui menace aux espoirs de titre en moins d’un mois.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

 

Photo une : CARLOS RAMIREZ/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.