Deuxième journée en Liga MX et certains clubs ont enfin pu retrouver leurs joueurs partis disputer la Copa Oro. Pourtant, Pachuca n'en a pas profité dans un match au sommet qui l'opposait à l'América. Samedi, les Lobos ont défié les télés en démontrant qu'ils méritaient bien la somme qu'ils réclamaient pour être diffusé. Pour Veracruz, en revanche, le maintien semble bien être un objectif compliqué.

Liga MX, Apertura 2017 – Le guide

Le match bien pimenté : el Piojo est lancé

Deux défaites face à Querétaro (l'une en Campeón de Campeones, l'autre lors de la J1), et el Piojo Herrera, de retour à l'América, était déjà contesté. Côté Pachuca, Diego Alonso voyait le retour de nombreux internationaux de la Copa Oro (López, Gutiérrez, Burrito) après une défaite lors du premier match. Ayant tous deux perdu leur premier match de Liga MX, le perdant de cette rencontre allait forcément passer une semaine délicate. De nombreux azulcremas avaient effectué les 2 heures de route qui séparent la capitale de la "Bella airosa". Les Águilas ont vite mis le pied sur le ballon. Puis Cecilio Dominguez a inscrit un doublé, donnant logiquement la victoire aux visiteurs. Une victoire importante car elle lance la deuxième aventure d'Herrera à la tête de l'América. Et confirme les doutes de Pachuca. Impossible de dire si Keisuke Honda leur fera du bien, mais la pression est déjà là.

L'armée mexicaine : la meute est bien dans la vallée

Les Lobos avaient bien commencé leur histoire en Liga MX avec un nul convainquant contre Santos, alors qu'aucune chaîne ne diffusait leur match. Pour sa première à l'extérieur, la BUAP a donné une vraie leçon à Querétaro. Ce qui plait surtout, c'est le bel assemblage du jeune coach Rafael Puente entre recrues expérimentées (Maza Rodriguez, Juan Carlos Medina, Heriberto Olvera) et les joueurs prêtés par les Tigres (Advincula, Luis et Julian Quiñones). Cohérente, bien organisée mais surtout offensive, l'équipe est l'une des plus séduisantes du début et partage la tête du classement de l'offensive. Les Lobos ont peu à peu pris le dessus sur Querétaro, et ont finalement ouvert le score via le jeune Luis Quiñones, sur un superbe service d'Olvera (1-0). Le latéral a été très actif sur son côté gauche et a servi, en deuxième période, une autre passe décisive, pour une belle volée de Medina (3-0). Entre-temps, Maza, qui n'avait pas marqué depuis plus de 1 000 jours en Liga MX avait doublé mise d'une tête sur coup-franc (2-0). Enfin, en toute fin de match, l'entrée de Diego Jiménez a été gagnant puisque l'attaquant a aggravé la marque, sur une passe filtrée d'Aquino (4-0). De beaux buts bien construits pour un succès net et avec la manière.

Le guerrier aztèque : Brayan Angulo, buteur opposé

On aurait pu citer Dominguez de l'América, mais ce titre n'est pas nécessairement pour le joueur qui marque le plus ou est le plus décisif. Défenseur robuste, Angulo nous fait, déjà, le plaisir de s'appeler comme LO (Angulo signifie lucarne en espagnol). Surtout, il aura marqué le premier duel de cette 2e journée d'Apertura 2017, lors du Puebla-Monarcas. Le Colombien a été buteur sur une belle tête décroisée en lucarne, en tout début de match. Puis a défendu sa surface lors de la première période, maintenant solidement l'avantage... Avant d'égaliser pour Morelia, sur un corner qu'il a mal jugé. Hardi, il a continué son match en étant une nouvelle fois dangereux : en seconde période, Angulo a manqué d'inscrire un triplé, une nouvelle fois de la tête, mais le ballon est venu heurter la barre de Sosa. Dommage. C'est la première, et probablement la dernière fois qu'un joueur lambda de Liga MX obtient ce titre.

La novela de la semaine : Et pourquoi pas elles ?

Avec une sélection qui monte en puissance, malgré un niveau toujours loin de celle des Etats-Unis, le Mexique ne possédait pas de championnat national professionnel. L'anomalie a donc été réparée avec la création de la Liga Femenil MX, tournoi à 16 équipes. On y retrouve les filiales des clubs masculins de Liga MX, seuls les Lobos et Puebla, les deux clubs poblanos, n'y figurant pas. "Le problème n'était pas qu'ici il n'y avait pas de joueuses", raconte Ana Laura Galindo, ancienne international, "Il y en avait beaucoup, mais nous n'avions pas comment nous organiser." Ajoutons à cela un machisme bien présent dans la culture mexicaine pour expliquer cet anomalie. Cependant, certains clichés demeurent : le logo officiel comporte du rose, comme certains maillots féminins.

La Liga Femenil MX comprend également une phase de play-offs, même si les règles sont quelques peu différentes : deux groupes de huit avec demi-finales puis une finale au bout. Surtout, la particularité du tournoi est que ne pourront participer que des joueuses nées au Mexique. La base des équipes devra être composée de joueuses U23. Seules quatre joueuses pourront être plus âgées, mais seulement deux d'entre-elles pourront être alignées lors du même match. Enfin, les clubs devront faire participer des joueuses issues des U17, dont le temps de jeu devra excéder les 680 minutes. L'objectif de la Fédération semble clair : faire progresser le football local et développer les jeunes joueuses pour, à terme, participer à chaque Mondial et bien y figurer. L'histoire retiendra, au final, que le premier match de la Liga Femenil MX a vu la victoire de Pachuca sur les Pumas 3-0 avec un doublé de Berenice Muñoz. Le lendemain, dans le premier Clasico tapatío du tournoi, les Chivas ont aussi largement battu l'Atlas 3-0.

Siente tu Liga

Atlas 2-1 Pumas : Solide victoire des hommes du Profe Cruz. Les fidèles de la Liga MX ont pu voir de nouveau qu'à 38 ans, Rafa Marquez est toujours là. Sa passe décisive pour Alustiza, sur le 2-1, est magistrale. Le Kaiser de Michoacán court moins, mais gagne en intelligence et en technique.

Cruz Azul 1-1 Chivas : Une mi-temps chacune. Baca en première pour la Maquina, puis un bijou de Rodolfo Pizarro, qui avait donc bien laissé son talent au Mexique au lieu de l'utiliser lors de la Gold Cup. Un double-contact pour éliminer deux défenseurs, puis une frappe en lucarne. Sublime.

Monterrey 1-0 Veracruz : Un but de Pabón à la 25e seconde et puis plus rien. Après un rouge sévère pour Basanta, Monterrey a évolué en contre et gagné sans convaincre. Les Rayados n'ont pas vraiment rassuré.  Au contraire de Veracruz, qui nous rassure quant à notre pronostic : le descenso, c'est pour les Tiburones cette année.

Necaxa 1-0 Tijuana : On doutait des capacités de Necaxa à jouer le maintien, mais l'équipe de Nacho Ambriz est belle à voir. Isijara est au top et ne souffre pas du départ de Puch. En face, Tijua(rgenti)na, avec 7 boludos + le coach Coudet, a du mal. A part des mauvais gestes - Isijara et Luis Pérez ont pris cher, entre coup de coude au nez et coup de pied à la gorge - Tijua(rgenti)na n'a rien montré.

Toluca 3-1 León : León est dernier. Torrente, ancien adjoint de Bielsa à Marseille a vraiment du mal et est déjà en danger, après un Clausura 2017 raté. Sans trop de problèmes et de manière réaliste, Toluca glane son premier succès. Pensées pour Talavera, le portier international de Toluca, qui s'est ruiné le genou gauche sur une réception. Le Mondial russe semble loin.

Santos 1-1 Tigres : Enner Valencia est venu clore une journée marquée par de nombreuses expulsions (septe en 9 matches). Avant cela, les Tigres ont largement dominé la première demi-heure, récompensée par un beau but de Vargas. Puis Santos s'est réveillé et a signé une égalisation méritée. Avant que le match ne soit haché par des fautes et de nombreux jaunes pour contestation.

Les plus beaux buts

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).