L'été aura été chargé pour le Mexique, entre finale de Liga MX, Coupe des Conféderations et Copa Oro. Mais de tous ces tournois, c'est bien le championnat local qui fait vibrer le cœur des mexicains. En ouverture de l'Apertura 2017, les Pumas ont rassuré à domicile, tandis que l'Atlas a créé la surprise. Pendant ce temps, les Tigres se mettent tranquillement en marche avec leur attaque de feu qui compte un nouvel artilleur.

Liga MX, Apertura 2017 – Le guide

Le match bien pimenté : Castillo libère la Cité U

Avec l'América, Pumas et Pachuca sont les deux autres déceptions du dernier tournoi. Privés de Liguilla et en vacances dès le début du mois de mai, ces deux clubs historiques s'affrontaient lors de cette première journée. En cas de second tournoi décevant, les coaches se retrouveraient en danger. L’occasion d’aller faire un tour au C.U.

 

D'ailleurs, à l'annonce des équipes, Francisco Palencia a bien été sifflé par son propre public. Dur. Côté Tuzo, Diego Alonso débutait sans ses internationaux partis disputer la Gold Cup (Gutiérrez, Dedos López, Burrito Hernández). Malgré un début de match en faveur de Pachuca, les Pumas ont peu à peu pris le dessus tactiquement. Grace à une défense solide et une projection rapide, avec un Nicolás Castilo en point de fixation, la pression s'est faite plus pressante. Après une faute aux 30 mètres, le Chilien a déposé un coup franc magistral dans la lucarne du Conejo. La Rebel, venue en nombre, pouvait exulter. 

 

Par la suite, l'équipe de Palencia a montré qu'elle doutait toujours après sa piteuse 17ème place lors du Clausura 2017. Défendre et lancer Castillo aura été la solution toute la seconde période. Assez pour maintenir son avance. Ce match n'aura, comme vous aurez pu le constater, pas été le plus prolifique en buts, en jeu, ni en spectacle. Mais il laisse au moins Francisco Palencia, l'une des meilleures promesses mexicaines au poste d'entraîneur mexicains, en paix. Avec une défense solide, des ailiers au niveau et un attaquant de niveau international, les Pumas restent, parmi les "historiques" qui jouaient ce week-end, celui qui a le plus rassuré. Pour Pachuca, la défaite de la sélection mexicaine face à la Jamaïque en Copa Oro est arrivée comme une bénédiction. La semaine prochaine, pour la réception de l'América, Guti, Dedos et Burritos seront bien là. Entre Miguel Herrera et Diego Alonso, l'entraîneur qui perdrait cette rencontre sera déjà remis en question.

L'armée mexicaine : Costaud comme l'Atlas

Difficile de prévoir le niveau qu'affichera l'Atlas avant chaque tournoi. Entre espoirs de Liguilla et crainte de descente, le panorama n'est jamais sûr avec les rojinegros. En ouverture de ce Clausura 2017, les hommes du Profe Cruz sont allés battre León sur sa pelouse. Avec le score et la manière. Dès les premiers instants, Vigon a ouvert le score de la tête, augurant d'une belle soirée. Devant, Milton Craglio - arrivé de Tijuana - semble faire un bon duo avec Alustiza : les deux ont inscrit chacun un but pour alourdir le score en seconde période. En sentinelle, Rafa Marquez continue tranquillement de ratisser et de distribuer. L'Atlas peut-il atteindre la Liguilla ? Oui. Peut-il, au contraire, terminer dernier. La réponse est également positive. L'irrégularité et l'indécision berce les nuits des Zorros. Pour le moment, ils s'endormiront tranquillement en se savant deuxième du classement général. Pour combien de temps ?

Le guerrier aztèque : Enner Valencia, reçu 21 sur 24

Il avait quitté le Mexique après avoir marqué 100% des buts de l'Équateur au Mondial 2014. Surtout, il est parti avec le titre de meilleur buteur du championnat mexicain sous le bras avec 18 buts en un seul tournoi, le Clausura 2014. Après trois ans à errer au Royaume-Uni (West Ham, Everton), Enner Valencia a fait son retour en Liga MX, avec les Tigres de l'UANL. Avec une valeur de 10 millions d'euros, il est désormais le joueur à la plus forte valeur devant Gignac. Et en un match face à Puebla, il a démontré qu'il avait vraiment un faible pour les gardiens de Liga MX. Un triplé d'entré pour rappeler qu'il n'avait rien perdu de ses talents de buteurs. Surtout, avec Gignac et Vargas en soutien, Damm et Aquino sur les ailes et Zelarayán en meneur dans un nouveau 3-4-3 ultra-offensif, les Tigres sont archi-favoris de cet Apertura 2017.

 

 

La novela de la semaine : Où est passé la classe européenne ?

Chaque été, de grands clubs européens se rendent au Mexique pour disputer des matches d'exhibitions. Séduire dans un pays 100% futbolero et très peuplé (130 millions d'habitants) est aussi important que d'aller jouer aux Qatar ou en Asie. Et souvent, l'histoire est belle pour les clubs mexicains (Tigres 4-0 Lazio en 2003, Chivas 3-2 Manchester United en 2010, América 3-2 Atlético en 2014, Rayados 3-0 Benfica en 2015), même si le Barça est déjà venu humilier l'América ou León, récemment. Cette année, le FC Porto se rendait à Mexico et Guadalajara et la Juventus devait aller à Monterrey. La première polémique est venue du prix des places, 37 euros en moyenne, soit deux à trois fois plus qu'un match de championnat, pour voir des joueurs hors de rythme.

Mais la novela de la semaine est venue car Dragons et Bianconeri se sont comportés assez mal, voire de manière irrespectueuse. Si lors du premier match face à Cruz Azul, les Dragons ont joué jusqu'au bout (Cruz Azul 3-2 Porto, t.a.b), Sérgio Conceição a tout simplement décidé de boycotter la séance de tirs aux buts, après s'être énervé contre le corps arbitral – mais surtout parce que son équipe s'est faite rejoindre au score après avoir mené 2-0. Les Dragons, qui venaient avec leurs mexicains Miguel Layún, Héctor Herrera et Diego Reyes, sont rentrés aux vestiaires sous les sifflets mérités de l'estadio Chivas. Débile de la part du coach Portugais, d'autant qu'il s'agit d'un match amical ....

Mais la palme de l'irrespect est à remettre à la Juventus, qui a tout simplement annulé sa tournée à Monterrey une semaine avant les rencontres face aux Rayados et les Tigres. La Vieille Dame s'est excusée en évoquant un "calendrier et une préparation qui n'auraient pas permis d'offrir un spectacle à la hauteur des attentes du public mexicain". Bien. Très bien, mais les Bianconeri semblaient parfaitement prêts pour leur match face à Barcelone, samedi soir, trois et quatre jours après le matches prévus face aux Tigres et aux Rayados. Les Regiomontanos ne sont pas dupes : ils sont convaincus que jouer à Los Angeles face à Messi & co. bottait davantage la Juve. Dommage pour elle. Sans même être venue, la Juve a écorché la classe à l'italienne.

Siente tu Liga

Morelia 0-0 Monterrey : Si Monterrey ne progresse pas dans le jeu, Antonio Mohammed pourrait sauter dans un mois.

Tijuana 0-2 Cruz Azul : La Máquina a failli être l'armée mexicaine de cette journée. Gagner à Tijuana n'est pas donné à tout le monde, surtout que tout le monde attendait le Tijuana de Coudet. Comme quoi on peut être Argentin et ne pas marcher sur la Liga MX systématiquement.

América 0-1 Querétaro : En une semaine, Querétaro bat deux fois l'América. Chivas au Campeón de Campeones (Trophée des Champions), l'América a été invité en SuperCopa MX dimanche dernier, pour être la meilleur équipe lors des poules des deux dernières Copa MX. LOL. Quand on sait que Televisa diffusait la rencontre... Bref. Le retour du Piojo à Coapa n'est donc pour le moment pas positif.

BUAP 2-2 Santos : Belle entrée en matière pour les Lobos, bien aidés par les joueurs prêtés par les Tigres. Belle équipe, beau coach. La BUAP semble avoir plus de chance de se maintenir que Puebla, l'autre club de la ville.

Chivas 0-0 Toluca : A grand coup de spot publicitaires, ce duel était présenté comme celui du champion contre le club centenaire. Résultat, une belle purge. Les Chivas, certes, jouaient avec la moitié de son centre de formation, à cause de la Gold Cup et des blessures.

Veracruz 0-2 Necaxa : On rectifie notre erreur commise dans le guide : Necaxa va se maintenir. Veracruz est déjà dans la nasse.

Les plus beaux buts

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).