Quelques semaines se sont écoulées depuis le titre des Chivas lors du Clausura. L'heure de la reprise a sonné au Mexique, l'Apertura 2017 ouvre ses portes ce week-end. Le guide du tournoi.

 

S'il a fallu une bonne décennie pour que les hinchas des Chivas retrouvent les joies d'un titre, il n'aura fallu que quelques semaines pour que les amoureux de football mexicain retrouvent la Liga MX. Le 43e tournoi court de l'histoire ouvre ses portes ce week-end, l'occasion pour LO de vous en offrir son guide complet.

Guide des surnoms

Pour bien suivre le championnat, voici un petit guide des surnoms des clubs. Par souci de simplification, nous ne vous en donnons qu’un, plusieurs surnoms étant souvent attribués à certains clubs.

- América : Las Águilas
- Atlas : Los Zorros
- Cruz Azul : La Máquina
- Chivas : Las Chivas
- León : La Fiera
- Lobos BUAP : Los Lobos
- Monterrey : Los Rayados
- Morelia : Los Monarcas
- Necaxa : Los Rayos
- Pachuca : Los Tuzos
- Puebla : Los Camoteros
- Querétaro : Los Gallos Blancos
- Santos Laguna : Los Guerreros
- Tijuana : Los Xolos
- Toluca : Los Diablos Rojos
- Tigres : Los Felinos
- UNAM : Los Pumas
- Veracruz : Los Tiburones Rojos

Le titre

chivasChivas

Certes, il n’est pas très original de voir dans le champion sortant un favori pour le tournoi suivant. Pourtant, l’Amérique Latine et ses tournois courts est souvent sujette à tous les changements, surtout quand les marchés européens d’été viennent bousculer l’intersaison. Ces marchés n’ont pourtant pas perturbé outre mesure un Chivas qui a, non seulement ,décroché un titre attendu par le peuple depuis plus d’une décennie (lire Mexique – Clausura 2017 : Inside Chivas – Tigres, ¡Chivas campeón!), mais surtout qui peut s’appuyer sur une identité de jeu et une philosophie justement validée par ce Clausura. Car depuis l’arrivée de Matías Almeyda, Chivas a changé et surtout Chivas a retrouvé son lustre d’antan.

Ces certitudes, il va falloir s’y appuyer côté Rebaño tant le début d’Apertura s’annonce des plus compliqué. Non pas par le calendrier, mais surtout par la malédiction qui frappe un effectif qui va devoir forcer Almeyda à bricoler pendant quelques semaines. Il y a l’absence pour trois mois d’Alan Pulido, qui contraint el Pelado à devoir trouver une alternative devant. Probablement Ángel Zaldívar en même temps qu’il s’appuiera sur la cantera avec des Kevin Magaña (19 ans), Iván Gutiérrez (20 ans) voire José Juan Macías (17 ans) qui commencent à pointer le bout de leur nez. Il y a aussi les blessures de la 'Chofis' López, de Carlos Cisneros et d’Isaac Brizuela auxquelles viennent de s’ajouter celles d’Oswaldo Alanís et de José Juan Vázquez lors de la finale du Campeón de Campeones face à Tigres. Il y a enfin la Gold Cup qui le prive de l’essentiel duo Orbelín Pineda – Rodolfo Pizarro le temps d’une semaine (et de la pré-saison).

Bref, autant de soucis qui viennent plomber le début de tournoi et pourraient coûter quelques points. Loin de menacer tout de même une place en Liguilla mais un désavantage sur la ligne de départ. Un désavantage qui pourrait devenir bénéfique lorsque chacun sera revenu et pourra alors entrer dans la dernière ligne droite et assurer la défense du titre. Une fois ses hommes revenus, en s’appuyant toujours sur son identité, Chivas a toutes les armes pour se succéder.

tigresTigres

Reste qu’il va falloir s’accrocher pour aller chercher les Felinos de Monterrey. Certes, Tigres a perdu son cœur du milieu, l’indispensable Guido Pizarro, parti (enfin !) montrer à l’Europe l’étendue de son talent. Mais la bande à Tuca dispose d’un effectif d’une puissance inégalée au Mexique et qui ferait pâlir de jalousie n’importe quel club français non détenue par une puissance financière étrangère. 

Pour pallier le départ d’el Conde, le club s’en va s’attacher les services de l’excellent Mateus Uribe. Un profil certes un poil plus offensif mais qui devra stabiliser le milieu comme il le faisait déjà à l’Atlético Nacional, avec qui il a décroché une Libertadores. Puis, comme si cela ne suffisait pas, les Felinos se sont offerts leur grosse recrue du mercato en signant Enner Valencia. Ne reste donc plus qu’à faire la liste des offensifs de Tigres : André-Pierre Gignac, Enner Valencia, Eduardo Vargas, Ismael Sosa, Lucas Zelarayán, Jürgen Damm, Javier Aquino ou encore l’immortel Damián Álvarez… l’armada mise à disposition de Tuca Ferretti donne le tournis et n’a aucun équivalent en Liga MX.

La légende brésilienne des bancs de touche mexicains peut, en plus, compter sur une défense des plus expérimentée à l’image du trio Ayala – Juninho – Torres Nilo chargé de protéger un Nahuel Guzmán parmi les meilleurs portiers de la ligue. La colonie d’internationaux (15) qui figure dans les rangs de Tigres en fait le candidat numéro 1 au titre.

Les outsiders

rayadosRayados de Monterrey

Certains parleront d’une perte, d’autres de bon débarras… Quoi qu’il en soit, le passage du Colombien Edwin Cardona à Monterrey est un beau gâchis, tant le talent du milieu offensif semble évident. Malheureusement, son manque de maturité et ses absences lors de matches importants, ont poussé les dirigeants à s’en débarrasser et les Rayados manquent d’éléments aux avant-postes.

Car après la lourde défaite en ¼ de finale face aux Tigres lors du dernier tournoi, il était paru évident que Funes Mori ne pouvait pas tout faire devant. Jorge Benitez, buteur de Cruz Azul, est arrivé, mais c’est celle d’Avilés Hurtado qui a fait du bruit. Recruté de Tijuana, ce renfort semble léger, surtout pour une “révélation” de 30 ans. L’autre chantier est dans les buts puisque les Rayados s’offrent un nouveau portier avec l’arrivée de l’Interiste Juan Pablo Carrizzo qui vient donc succéder au recrutement raté d’Alexander Domínguez, depuis poussé vers la sortie (et qui pourrait finalement revenir à la LDU).

De quoi rêver d’un titre ? El Turco Mohamed a la matière pour triompher. Entre sa colonie d’ancien Millonarios (à laquelle Carrizo appartient) formée par Carlos Sánchez, Rogelio Funes Mori et Leonel Vangioni, tout frais nouvel arrivant au club, le retour de Stefan Medina derrière, de Nery Cardozo au milieu, seul manque finalement de trouver le bon amalgame entre les talents qui composent ces Rayados. Si l’objectif de titiller les Chivas et le grand rival Tigres est un échec, cela pourrait être le dernier tournoi d’Antonio Mohamed. L’Argentin n’a toujours pas réalisé de tournoi convenable en deux ans, malgré la finale perdue lors du Clausura 2016.

americaAmérica

Le dernier tournoi de l´América a été catastrophique, avec une 9ème place au classement. Cela faisait 5 ans que l’América ne participait pas à une Liguilla. Un grand ménage a donc été effectué, avec le départ de Ricardo Peláez au poste de directeur sportif et de Ricardo la Volpe à celui d’entraineur. Et fin mai, le mercato s’annonçait bouillant du côté de Coapa.

Dès les demi-finales de Liguilla, Miguel Herrera confirmait son retour pour diriger l’équipe. Après le titre en 2013, il avait mené la sélection au Mondial brésilien et terminé leader à deux reprises avec Tijuana. Alors el Piojo ne s’est pas privé pour piocher dans son ancien club. Le milieu défensif Guido Rodríguez, international depuis l’arrivée de Sampaoli à la tête de l’Argentine, est arrivé pour combler le no man’s land au milieu de terrain. En défense, Carlos Vargas, 18 ans, débarque aussi en provenance de Basse Californie. Puis Pedro Arce et Carlos Orrantia ont été recrutés pour aider Rodríguez au milieu. 

Malheureusement pour les hinchas de l’América, c’est tout. Peu pour un grand club, mais même si Herrera semble avoir recruté aux postes nécessaires, l’effectif reste maigre par rapport aux années précédentes même si on y suivra avec attention la nouvelle pépite de la cantera, Diego Lainez. Assez pour faire de l’América un vainqueur potentiel, pas assez en revanche pour le proclamer favori.

santoslagunaSantos Laguna

Jamais en tête des pronostics, peu médiatisé, Santos a le mérite d’être l’un des clubs les mieux gérés structurellement et sportivement. Le club est celui qui a vu le moins de mouvement dans son effectif professionnel. En défense, el Chepo de la Torre peut toujours compter sur le solide international Nestor Araujo, malgré les sollicitations de l’América, ainsi que Carlos Izquierdoz, avec qui il forme l’une des meilleures défenses centrales du pays. Devant, les très bon Jonathan Rodríguez et Djaniny Tavares sont toujours là. Javier Cortes (Pumas) et l’excellent Brian Lozano (qui jouait au Nacional mais appartenait à l’América) sont arrivés pour améliorer le milieu.

L’équipe manque donc d’un vrai buteur, car ce sont les ailiers Djaniny et Rodríguez qui se sont illustrés lors des tournois précédents et Julio Furch est bien trop pataud dans la surface, à attendre que le ballon lui arrive. Malgré cela, une surprise comme lors du titre de Clausura 2015 n’est pas à exclure, d’autant que l’équipe a gagné en expérience et sort d’un excellent Clausura (5e et quart de finaliste).

pachucaPachuca

La bombe de ce mercato estival n’est ni à mettre du côté des Chivas, de Monterrey, des Tigres ou de l’América, mais bien du côté de Pachuca. De toutes les nouvelles têtes du championnat, le Japonais Keisuke Honda est la plus grande star. Assez pour combler la perte de la pépite Hirving Lozano ? Seule une bonne adaptation dans un pays différent du sien et de l’Europe le permettra. Quoi qu’il arrive, c’est une nouvelle exposition dans un autre continent que s’offre le championnat mexicain. Le Japon, un pays très peuplé et fan de foot, où certaines ligues européennes en quête de notoriété devraient recruter pour gagner en visibilité, suivez notre regard.

Reste que la star japonaise n’est pas la seule arrivée de poids au club. Pachuca a aussi fait venir l’international chilien Edson Puch, meilleur joueur du promu Necaxa l’an dernier. Deux belles recrues offensives qui s’ajoutent à celle d’Ángelo Sagal, l’une des révélations du dernier tournoi chilien et récent nouvel arrivant en sélection (après une première courte expérience (un match) en 2015 sous Sampa), et au maintien d’Erick Gutiérrez, de Jonathan Urretavizcaya et Jorge Hernández. De quoi permettre aux Tuzos, qui représenteront le Mexique à la prochaine Coupe du Monde des Clubs, de jouer les premiers rôles.

Ils visent la Liguilla

tijuanaTijuana

Comment vivre sans son Piojo ? Après le départ d’un coach qui a conduit les Xolos à remporter la phase régulière des deux derniers tournois, la question est légitime. Elle prend une dimension supplémentaire lorsqu’ajouté au départ de Miguel Herrera, huit joueurs ont pris la même poudre d’escampette. Et pas des moindres puisque des joueurs comme Guido Rodríguez, Milton Caraglio, Avilés Hurtado et Carlos Vargas sont partis. Tijuana a-t-il décidé de courber l’échine et de se contenter de peu ? Pas vraiment.

Car la direction des Xolos n’est pas du genre à revoir ses ambitions à la baisse. Eduardo Coudet, l’homme qui a relancé Central s’installe sur le banc et pour lui montrer la volonté du club de rester devant, huit joueurs viennent enrichir le groupe et prendre les places laissées vacantes. Antonio Rodríguez dans les buts, Alejandro Donatti et Matías Aguirregaray derrière, Enzo Kalinski et Damián Musto, la fusée Mauricio Cuero et Luis Ángel Mendoza au milieu sur les ailes et surtout Gustavo Bou en pointe. Tijuana s’offre un recrutement XXL qui en fait, si la mayonnaise prend (et on n’en doute que très peu avec un Chacho Coudet aux commandes), un prétendant naturel à la Liguilla, voire au top 5.

tolucaDeportivo Toluca

Il s’en est fallu d’un rien pour que les Diablos Rojos de Toluca ne célèbrent le tournoi de leur centenaire par un succès, seulement éliminés par un futur champion au détriment d’un moins bon classement pour deux petits buts d’écart. Inutile donc de bousculer l’effectif, Toluca dispose encore de six mois pour décrocher un titre l’année du Centenaire.

Alors on prend les mêmes, ou presque : la légende Sinha ayant mis fin à sa carrière, l’ancien Paulo Da Silva rentré au pays, on y ajoute quelques retouches, s’offrant les services de Santiago García pour muscler sa défense, lui qui aura passé sept ans en Europe. 

Derrière les outsiders annoncés, Toluca, toujours dans sa quête de figurer au rang des grands de la Liga MX dispose d’arguments suffisamment solides pour disputer au minimum la Liguilla. Il faudra cependant savoir se montrer maître à la maison, les Diablos Rojos ayant perdu trop de points à la Bombonera lors du Clausura (5 défaites et 2 nuls en 11 matchs). 

pumasPumas

Dans le top 8 lors de 10 des 12 premières journées du Clausura, les Pumas ont fini par exploser en vol, terminant notamment sur quatre défaites lors des quatre dernières journées et ne parvenant plus à s’imposer à domicile lors des deux derniers mois de compétition. Bilan, pas de Liguilla pour les universitaires et une mini crise post-saison. 

La mini crise s’est rapidement transformée en prises de décisions fortes. Les dirigeants et Paco Palencia ont tranché. Darío Verón, Matías Britos et Alejandro Pikolin Palacios, trois cadres de l’effectif, ont été priés d’aller voir ailleurs. L’objectif est désormais de se recentrer sur des canteranos qui seront encadrés par quelques nouveaux arrivants: Néstor Calderón ou encore Mauro Formica et Joffre Guerrón. On devrait ainsi voir quelques jeunes pousses prendre du galon comme Ricardo Jurado (20 ans), Brian Figueroa (18 ans) et Ángel Elvira (21 ans) que l’on a déjà aperçu lors de la pré-saison.

Malgré cette forte identité Pumas, poussée jusqu’au maillot qui rend hommage aux succès de l’équipe de foot US (la famille), le club comptera tout de même toujours sur quelques fortes individualités venues d’ailleurs comme leur goleador et rare satisfaction du dernier tournoi, Nicolás Castillo (8 buts en 11 matchs de Liga MX). Reste qu’il faudra rapidement se mettre en marche, les résultats de la pré-saison n’ayant pas levé les doutes qui pèsent sur des Pumas qui se doivent de retrouver la Liguilla.

monarcasMorelia

Le charme des formules latino-américaines avec le mélange tournoi court – cocientes pour le calcul des descentes fait qu’on passe rapidement d’une lutte pour le maintien à une lutte pour le titre. C’est le cas des Monarcas. Les terribles résultats des Apertura 2014 / Clausura 2015 effacés des tablettes (23 points sur les deux tournois, soit un de moins que sur le dernier tournoi), le cociente s’en retrouve revigoré et permet aux Canarios de se montrer ambitieux.

Alors pourquoi ne pas aller chercher une Liguilla ? Après l’incroyable combo huitième place – maintien acquis lors de l’ultime journée du Clausura, la mission ne semble pas impossible. D’autant que du côté de Roberto Hernández le message était clair : le coach des Monarcas voulait conserver son effectif et le renforcer à quelques touches pour aller plus haut. Et le club a tenu sa promesse. Il conserve un Raúl Ruidíaz propulsé meilleur joueur du dernier tournoi et lui adjoint Ángel Sepúlveda, actuellement à la Gold Cup avec le Tri.

atlasAtlas

Après trois tournois catastrophiques terminées aux 16e et 15e places (à deux reprise), Atlas sort d’un excellent Clausura qui l’a vu passer la moitié du temps dans le top 8 avant d’être éliminé en Liguilla par le grand rival mais néanmoins futur champion Chivas. Le souci pour les Zorros est qu’il faut encore vivre avec ce lourd héritage que sont ces trois tournois précédents et donc, aborder l’Apertura 2017 avec un double objectif, s’éloigner le plus rapidement possible de la zone rouge (sur la ligne de départ, Atlas est 16e sur 18) et remplir les objectifs que sont ceux d’aller jouer une nouvelle Liguilla.

Si tout risque d’accident n’est jamais à écarter dans un tournoi de Liga MX, on imagine cependant mal les Zorros du Profe Cruz s’écrouler après l’excellent Clausura réalisé. Car Atlas a conservé son socle et a procédé à quelques retouches plus qu’intéressantes comme l’arrivée de Milton Caraglio dont on attend avec impatience l’association avec Matias Alustiza et Fidel Martínez. De quoi donc nourrir quelques espoirs d’autant qu’une fois n’est pas coutume, Atlas a résisté à la draft. Il y a donc de quoi viser une place en Liguilla et pourquoi pas franchir un cap lors de l’Apertura. Toujours exigeants, surtout depuis l’arrivée de Grupo Salinas aux commandes, les hinchas des Zorros pourraient enfin être récompensés de leur patience. Mais ils n’oublient pas qu’avec leur club plus que tout autre, tout peut arriver.

cruzazulCruz Azul

Chaque année c’est la même histoire. A l’aube d’un nouveau tournoi, c’est une certitude, le moment est enfin arrivé, Cruz Azul va pouvoir lutter pour le titre. Et chaque année, c’est la même histoire. Des dizaines d’articles pour rappeler que les échecs de la Máquina sont si fréquemment répétés que le terme cruzazulear est entré dans le langage courant comme pour mieux se moquer d’un club qui s’accroche à son statut de géant bien que n’ayant plus été sacré depuis 20 ans !

 

 

Alors l’Apertura 2017 sera-t-il le bon pour Cruz Azul ? Impossible de répondre à la question d’autant que bien des effectifs semblent supérieurs à celui de la Máquina. Pourtant, sur le papier, Cruz Azul a de quoi répondre au défi et surtout peut s’appuyer sur quelques points positifs à commencer par le fait que Paco Jémez a désormais pu digérer le Clausura pour mesurer les exigences d’un tournoi mexicain et surtout a passé six mois à commencer à installer sa philosophie, ses principes de jeu. Pour enfin répondre positivement aux ambitions de ses hinchas, Cruz Azul doit améliorer deux points : être plus efficace devant, moins encaisser derrière. C’est autour de ces deux chantiers que le recrutement a tourné et les arrivées de l’excellent Felipe Mora, meilleur buteur du dernier tournoi chlien, et du prometteur défenseur de Toluca Jordan Sivla laissent espérer de meilleurs lendemains. La grande question est donc de savoir si enfin Cruz Azul pourra de nouveau briller. Si le titre semble une mission plus que délicate, une présence en Liguilla n’est en revanche pas une utopie. Reste à ne pas cruzazulear une fois de plus…

leonLeón 

Après avoir vécu un Clausura cauchemardesque, la Fiera se retrouvant même lanterne rouge avant finalement de remonter la pente jusqu’à espérer voler une place à la Fiesta Grande. León veut profiter de la remise à zéro des compteurs pour rebondir et pourquoi pas, rééditer la demi-finale de l’Apertura 2016, après avoir attrapé le dernier strapontin pour la Liguilla.

Pour cela, le club ne fait pas dans le grand chambardement mais décide d’apporter de la qualité à son groupe, tout en préparant sans doute l’avenir sur certains postes clés. C’est ainsi que le plus gros coup de la Fiera est sans aucun doute le recrutement de l’excellent Álvaro Ramos dont l’association avec Mauro Boselli est l’une des attractions de la saison. On suivra également avec attention les arrivées en défense d’Iván Piris et de Maximiliano Cerato devant, ancien homme clé de l’Everton chilien. Reste à Javier Torrente de bien réussir son début de tournoi, condition sine qua non pour que la Fiera puisse rêver de la Liguilla.

queretaroQuerétaro

La Liguilla Querétaro l’a un temps espérée lors du dernier Clausura, se retrouvant même sixième au soir de la onzième journée avant de plonger et de retrouver une place anonyme. Si les Monarcas sont passés des portes de l’enfer à entrevoir la lumière du paradis, Querétaro risque l’inverse. Car c’est en quinzième du cociente que les Gallos Blancos vont aborder la saison 2017/2018. De quoi trembler ? Certainement. Mais en venant lutter pour la Liguilla, ils pourraient aussi s’en éloigner rapidement.

La grande question est donc de savoir si ces Gallos peuvent aller chercher une Liguilla. Sur le papier, Querétaro a finalement peu bougé. Certes, Neri Cardozo et Ángel Sepúlveda sont partis mais les arrivées de Javier Güémez au milieu et Alexis Pérez en défense vont donner quelques garanties quant à l’équilibre. Et comme devant, les Gallos peuvent compter sur l’immortel Emanuel Tito Villa et possèdent des joueurs de grande qualité comme Camilo Sanvezzo, Yerson Candelo et le Pájaro Édgar Benítez, capables de faire la différence quand l’occasion le demande. Reste à Jaime Lozano, qui fera ses débuts sur le banc, à trouver le bon schéma. Celui qui permettra d’éviter l’enfer et de rêver du paradis. La victoire face à l’América en Supercopa MX pouvant apporter cette confiance nécessaire à réaliser ce rêve. Jimmy Lozano en est convaincu.

Les candidats au Descenso

pueblaPuebla

Il aura fallu deux entraîneurs à Puebla pour se maintenir in extremis en Liga MX. Avec un recrutement très léger, l’objectif est clair pour la Franja : sauver sa peau, d’autant que le voisin tout juste promu risque de faire de l’ombre aux hommes de Rafael Garcia. Inexpérimenté, ce jeune coach a cependant été l’assistant de Ricardo La Volpe. Peut-être pas le meilleur, mais l’un des plus brillants professeurs au monde.

Par ailleurs, l’intersaison a été perturbée par des histoires concernant l’écusson et le nom du club, l’ancien propriétaire réclamant ses droits (l’an dernier, le club avait dû jouer sous le nom de « Club Puebla » et non « Puebla FC »). Malgré les droits récupérés, la Franja peine à exister financièrement et Televisa a dû avancer le paiement des droits TV pour aider le club, chose impensable dans un pays non-corromp… euuuuh, mieux géré.

En ce qui concerne les mouvements, peu d’opérations ont été enregistrée : la légion d’étrangers se désemplit peu à peu avec les départs de Ramos, Centurion, Alexis Canelo. La plus grosse perte reste celle d'Emilio Orrantia (América). Pour renforcer l’équipe, la Franja enregistre les arrivées du gardien Moisés Muñoz (encore international mexicain) et celles de Félix Micolta, Carlos Salom et “Chepe” Guerrero (América). Vraiment faible vu la concurrence en bas de tableau. Il faudra donc que Garcia soit solide et se révèle en tant que coach pour que Puebla surprenne.

lobosLobos BUAP

Promu de la Liga de Ascenco, séduisant dans le jeu, les Lobos de la BUAP (Loups de la Bien-méritante Université Autonome de Puebla) auront deux objectifs : se maintenir, objectif réalisable vu le mercato, et gagner la bataille de Puebla. Il y a ici un jeu de mot qui concerne la France, « la batalla de Puebla » étant un combat qui eut lieu en 1862 à Puebla entre l’armée mexicaine et celle du 2nd Empire français, pendant l’expédition au Mexique. Mais il s’agit surtout pour la BUAP de prendre le dessus sur la Franja, l'autre club de la ville !

La star des Lobos, c’est son entraineur. Ancien joueur moyen de Liga MX, Rafael Puente a tenté une carrière d’acteur sans grand succès dans les telenovelas, ces séries où argent, amour et trahison rythment la vie des mères au foyer de toutes les classes sociales du Mexique. Puis, longtemps considéré comme pistonné car fils d’un ancien grand footballeur, Rafael Puente Jr. a pris les rênes de la BUAP en seconde division pour la faire monter. Charismatique, beau gosse, l’homme de 38 ans a bousculé les codes des entraîneurs mexicains et sera l’attraction de cette équipe.

Et la meute n’a pas perdu de loups lors de cette fenêtre mercantile. Au contraire, les Lobos se sont alliés aux Tigres qui leurs prêtent les jeunes Luis Advincula, Luis Quiñones et Julian Quiñones pour gagner du temps de jeu. Au milieu, les expérimentés Juan Carlos Medina (Atlas) et Jonathan Fabbro, libre depuis la disparition de Chiapas arrivent aussi. Champion avec le Sporting Cristal au Pérou, Pedro Aquino, 22 ans, rejoint également le promu. Ces recrues viennent accompagner Carlos Morales (qui a presque l’âge du coach), Jorge Ibarra le capitaine et Diego Jiménez, le buteur, tous présents lors de la montée.

necaxaNecaxa

Après une belle entrée suite à la montée, avec une qualification directe en Liguilla lors du premier tournoi, Necaxa a terminé 12ème lors du Clausura. Actuellement 11ème au Cocientes, il ne faut pas oublier que ce pourcentage évolue fortement pour le dernier promu, celui-ci ayant disputé, logiquement, moins de matches. En cas de mauvaise passe, Necaxa pourrait donc plonger dangereusement, d’autant que le panorama ne semble pas rose.

Car Alfonso Sosa, qui avait brillamment orchestré la remontée, le maintien, puis la participation à la Liguilla, a été remercié, le club prétextant « un processus de rénovation ». Pour le suppléer, les dirigeants ont opté pour un homme de la maison en la personne d’Ignacio Ambriz. L’ancien joueur est l’une des artisans de la décennie dorée de Necaxa, alors domicilié à l’Estadio Azteca, vainqueur deux années de suite du championnat. Et comme chaque promu qui réalise de belles performances, el Rayo a perdu son meilleur élément, le Chilien Edson Puch. Pour le remplacer, les dirigeants ont fait venir le meilleur buteur mexicain du dernier tournoi, Martin Barragán, de l’Atlas. Pour l’épauler, Pablo Velázquez fait son retour après un court mais convaincant passage à Toluca en 2013-2014. Deux Chiliens sont aussi arrivés et complètent un casting d’une vingtaine de joueurs chiliens peuplant la Liga MX : Igor Lichnovsky, ancien grand espoir de la U qui va tenter de rebondir après avoir perdu du temps en Europe et le petit et prometteur meneur, international u20, Victor Dávila qui arrive en provenance de Huachipato, emmenant dans ses valises l’attaquant Carlos González auteur de deux bons tournois avec les Acereros (12 buts en 26 matchs).

tiburonesVeracruz

C’est simple, les deux derniers tournois de Veracruz ont été une longue période de purge. A aucun moment les Tiburones n’ont été capables de titiller la Liguilla. Pour débuter cet Apertura 2017, Veracruz commence dernier au classement du pourcentage. Et les choses ne sont pas prêtes de changer, tant l’équipe semble avoir perdu en talent, notamment offensivement. Le tout entraîné par Juan Antonio Luna, coach qui a beaucoup entraîné sans grand succès l'espoir de participer à une Liguilla est mince.

Devant, Eduardo Herrera (Rangers) et Juan Albín (Dinamo Bucarest), les deux armes offensives, sont parti tenter leur chance en Europe et le baroudeur Egidio Arevalo jouera avec le Racing en Argentine. Parmi les renforts on retrouve Guido Milan (FC Metz) et José Rivas (Tigres) en défense et surtout de Crisitan Menéndez de l’Atlético Tucumán en attaque. La saison sera forcément compliquée jusqu’au bout.

Le programme de la première journée

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Par Diego-Tonatiuh Calmard et Nicolas Cougot pour Lucarne Opposée

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.