Vendredi 01 juillet 2011

Brésil

Cette nuit, la Copa America ouvrira ses portes depuis les terrains argentins. Alors que la plupart des médias n’auront d’yeux que pour l’Albiceleste et le Brésil, cette 43e édition de la plus grande compétition sud-américaine s’annonce plus indécise que jamais. La faute à des outsiders aux dents longues.

12 mois après l’explosion d’un football aux yeux du monde, l’heure du coup d’envoi a sonné pour les 10 équipes du continent sud-américain et leurs invités avec la 43e Copa America. Avant de se lancer dans la présentation des groupes, petit rappel historique.

L’hégémonie rioplatense.

L’histoire de la Copa America trouve ses racines dans un mini-tournoi organisé par l’Argentine pour commémorer le centenaire de la Révolution de Mai et qui accueillait Uruguay et Chili. Six ans plus tard, le premier Campeonato Sudamericano se déroulait à Buenos Aires et voyait l’Uruguay s’imposer devant l’Argentine, le Brésil et le Chili. La future Copa America était née. 5 ans plus tard le Paraguay se joignait aux quatre autres nations et allait, comme les autres subir la loi du football rioplatense.

Car les années 20-30 seront les années Uruguay Argentine. Si nombreux sont les suiveurs actuels à s’enthousiasmer devant le toque barcelonais, celui-ci trouve dans le football rioplatense des années 20 un véritable ancêtre. A l’époque, l’Uruguay domine le monde du football (suprématie ponctuée par le premier titre mondial de l’histoire et deux titres olympiques (1924 et 1928)) et son principal rival reste l’Argentine. Tous deux développent un football léché basé sur le jeu de passe : ils écrasent la compétition remportant à eux deux 21 des 24 premières éditions !

Petit à petit, la compétition prend du volume (Bolivie et Pérou arrivent en 1926 et 1927, l’Equateur la rejoint en 1929) mais va ensuite connaître de grandes turbulences entraînant sa refonte.

Vacillements, interruptions et nouveau départ.

Les années 40-50 vont être les années de la désorganisation. Le championnat se joue à intervalles irréguliers (citons par exemple la triple victoire argentine en 1945 – 1946 et 1947) voire même deux fois dans la même année (1959), accentuant le discrédit qui commence à toucher l’épreuve. Ces atermoiements conduiront à la suspension de l’épreuve pendant 8 ans en 1967. Lorsqu’elle refait surface en 1975, elle acquiert son nom définitif, Copa America mais reste étalée dans le temps, l’épreuve se déroulant sur l’année, comme une phase de qualification pour une Coupe du Monde. Il faudra attendre le milieu des années 80 pour qu’enfin, la Copa America trouve un format proche de celui du championnat d’Europe des Nations.

10 qualifiés, 2 invités.

L’équivalent de l’Euro version Amérique Latine se distingue de son homologue par l’absence de phase qualificative. Et pour cause, la CONMEBOL n’est composée que de 10 nations. Ainsi, depuis 1993, deux équipes, le plus souvent issues de la CONCACAF sont invitées pour former le nombre de 12. Le plus souvent invité, celui qui participe à la Libertadores : le Mexique qui aura toujours atteint au moins les quarts de finale (3 fois troisième, 2 fois second).

Palmarès : toujours le rioplatense mais le Brésil se rapproche.

Ultra-dominateurs dès le début de l’épreuve, Uruguay et Argentine trustent les titres (14 chacun). Sauf que depuis le milieu des années 90, les deux géants sud-américains ne brillent plus au profit du Brésil. Vainqueur de quatre des cinq dernières éditions, la Seleção se rapproche au palmarès et se verrait bien décrocher un neuvième titre avant d’espérer le dixième lors de la prochaine édition que le pays accueillera en 2015. Restent les stats : l’Argentine accueille sa neuvième Copa America et en a remporté six sur ses terres. Détail amusant, les trois perdues le furent au profit de la même nation, celle située de l’autre côté du fleuve du même nom : l’Uruguay. Faut-il y voir un signe ?

Quoi qu’il en soit, après la prise de pouvoir en 2010 du continent sud-américain, l’édition 2011 s’annonce comme l’une des plus excitantes de ces dernières années.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.