Après l’entrée en lice pas totalement convaincante mais victorieuse du Brésil, c’était au tour du grand rival albiceleste de faire ses débuts. Des débuts ratés. Auparavant, le Pérou et le Venezuela n’avaient pas réussi à se départager.

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Guide de la compétition

Venezuela 0 – 0 Pérou

Par Romain Lambert

Le Venezuela avait fait le plein de confiance en battant largement les USA la semaine dernière tandis que le Pérou soignait ses maux après la lourde défaite à domicile face à la Colombie. Pourtant les deux sélections sont entrées timidement dans cette compétition.

C'est sur un 4-3-3 que l'on a moins l'habitude de voir du côté du Pérou que Gareca a décidé de miser pour ce premier match de Copa América. Le Pérou a souffert en première mi-temps devant un Venezuela qui proposait un jeu appliqué et offensif. Le but de Christofer Gonzáles dès les premières minutes aurait peut-être pu lancer le match des Péruviens s’il n'avait pas été annulé pour une position de hors-jeu après consultation du VAR. Les camarades de Paolo Guerrero sont restés derrière à laisser jouer le Venezuela. Pour ne rien arranger, Cueva terminait la première mi-temps hors de forme suite à un coup reçu à la tête. Pendant que le milieu de poche reprenait ses esprits, le Pérou reprenait le match à son compte. En fin de première période, un coup franc dangereux de Paolo Guerrero fuyait le cadre. Hormis sur coup de pied arrêté, les rouge et blanc étaient à cours d'idée avec le ballon. C'est finalement un Gallese très concentré et auteurs de belles parades que le Pérou restait encore en vie.

La deuxième mi-temps allait être plus intéressante en termes de jeu et d'action. Gareca faisait entrer Flores pour Cueva blessé à la tête. Le Pérou reprenait le match comme il l'avait quitté, avec le contrôle du jeu et une meilleure fluidité. À la 64e, Farfán marquait enfin de la tête mais le but fut une nouvelle fois annulé pour une position de hors-jeu. Le Pérou ne se laissait pas abattre et continuait à pousser. La Vinotinto aussi se procurait quelques actions dangereuses mais un excellent Zambrano se chargeait de détruire toute offensive et sans prendre de carton. Un exploit pour le Kaiser habitué à être dans le viseur des arbitres pour son jeu agressif. L'entrée d'Andy Polo pour la Blanquirroja mettait encore plus de rythme et surtout de vitesse dans le jeu. Le fait de jeu qui aurait pu être un tournant dans ce match fut l'expulsion de Luis del Pino Mago pour le Venezuela à la 75e. Mais la Vinotinto a parfaitement réagi et a su refermer les espaces et ainsi gérer son infériorité numérique. Quand le Pérou se montrait alors dangereux, c'est tout simplement Fariñez qui laissait parler sa magie en exécutant une parade magistrale pour sauver ses cages. Les dernières minutes étaient intenses et la Blanquirroja assiégeait littéralement la Vinotinto mais sans succès. Le match terminait sur ce score vierge. La deuxième place se disputera sans doute entre ces deux équipes même si tout va très vite dans le football et il reste encore deux matches à disputer. Le Pérou devra battre la Bolivie pour ne pas à avoir à jouer son destin contre le Brésil. Brésil que rencontreront les Vénézuéliens pour ce deuxième match.

Argentine 0 – 2 Colombie

Par Pierre Gerbeaud

Ce Colombie-Argentine était aussi attendu qu'incertain, certainement l'affiche de cette première journée. Un outsider, la Colombie, contre un géant du contient, l'Argentine, mais bien malade aussi bien hors que sur le terrain. À l'arrivée le contrat vient mettre le feu chez une Argentine qui avait besoin de tout sauf de cela. Plus que le résultat c'est le scénario qui fait mal. Si la première période a été ennuyante, à l'image du match d'ouverture, l'Albiceleste était bien entrée dans sa deuxième période avec notamment trois grosses occasions, dont deux pour Paredes, qui ont sollicité Ospina. Au plus fort de la domination, la Colombie a frappé. Le contre éclair parfaitement conclu par Roger Martínez a plié le match. Le joueur de l'América a marqué un but similaire à celui d'Everton contre la Bolivie. L'Argentine n'est jamais revenue. Pire, elle n'a plus réussi à inquiéter le portier du Napoli. Sur une action rondement menée Duván Zapata a terminé le travail parfaitement servi par Jefferson Lerma. La victoire de la Colombie n'est pas illogique, c'est elle qui a été la plus entreprenante en première période et surtout elle a été d'une efficacité incroyable. Cette victoire contre un adversaire contre lequel elle n'avait plus marqué depuis plus huit ans et contre lequel elle n'avait plus gagné depuis plus de dix ans confirme le statut d'outsider de la sélection cafetera. Pas si surprenant au final parce que Queiroz continue de suivre les pas de Pékerman, le groupe a très peu changé depuis l'arrivée du technicien portugais et permet donc à la Colombie des certitudes qui n'existent pas chez son adversaire. Côté colombien, cette victoire est surtout symbolique et le prochain match contre le Qatar pourrait lui permettre d'assurer sa sortie de phase de poules.

Une Colombie chirurgicale

Deux tirs cadrés, deux buts. Efficacité maximale donc. Comme face au Pérou, la Colombie a su souffrir. Dépassée après la pause, le but de Roger Martínez a mis un coup fatal derrière la tête des Argentins. Comme celui d'Uribe en amical contre le Pérou il y a une semaine. Remplaçant au coup d'envoi, Roger Martínez a parfaitement pris la place de Luis Muriel pour qui la Copa América pourrait être terminée selon le sélectionneur portugais qui n'était pas optimiste en conférence de presse. Animant son équipe en 4-3-3 au coup d'envoi avec Cuadrado dans le cœur du jeu et James sur un côté, Queiroz a même été inspiré en lançant Lerma à la place du joueur de la Juve au bord du second carton jaune. Il avait plusieurs possibilités (Cardona ou Díaz pour descendre James d'un cran) mais l'ancien joueur de Levante a au moins écopé au milieu. Paradoxalement la Colombie a donc marqué dans sa moins bonne période. Parce que malgré une entame compliquée, collectivement elle a pris le dessus sur son adversaire avant la pause, notamment parce que Wilmar Barrios a rayonné au milieu. Le meilleur sur le terrain d'ailleurs. Même si cela ne s'est pas traduit en termes d'occasion, seulement une frappe contrée de Roger qui est passée juste à côté des cages d’Armani, elle n'a jamais été en danger et a contrôlé son adversaire. Dans le dur après la pause, le premier but l'a totalement libérée. À l'image du deuxième qui est venue terminer une action collective initiée par Roger, continuée par Lerma et conclue par Zapata. Les trois entrants. Cette victoire permet donc de faire un premier pas vers la qualification mais le plus gros danger serait de laisser place à une euphorie collective mal venue même si tous les joueurs ont été à l’auteur sauf peut-être Cuadrado. Cette victoire est plus symbolique qu’autre chose contre une équipe d’Argentine loin d’être une terreur continentale. La Colombie ne reste qu'outsider de cette compétition. À l'image du Pérou et du Venezuela elle a des certitudes contrairement à d'autres équipes, à l’image de son adversaire du soir, qui comptent forcément. Mais sans le vécu de l’Uruguay ou même du Brésil. Le deuxième match contre le Qatar arrive vite et il faudra donc confirmer ce statut sous peine de prendre une grosse claque.

L’Argentine sous pression

Par Nicolas de la Rua

Soixante minutes pour rentrer dans le match, quinze minutes de jeu, deux buts concédés, l’Albiceleste a sombré. Une entame de match plutôt à l’avantage de l’Argentine avec un Scaloni qui a finalement opté pour un 4-4-2, plaçant Giovani Lo Celso à droite au milieu et un Messi libre autour de Sergio Agüero. Quinze minutes plutôt à l’avantage de l’Albiceleste qui aurait pu sourire à Kun Agüero, parfaitement lancé en profondeur par la Pulga avant que David Ospina ne vienne écarter le danger d’une intervention peu académique. Le dispositif tactique proposé par le sélectionneur a pour vocation de verrouiller le match plus que de créer du danger. Et ça se ressent dans le jeu où Leo Messi, éteint par Wilmar Barrios, est invisible comme Ángel Di María (était-il vraiment sur la pelouse ?), et où Lo Celso semble bien inutile dans le couloir droit. À se demander à quoi joue Scaloni ? Peu avant la demi-heure de jeu l’Argentine commence à multiplier les pertes de balles et recule dangereusement sur le but gardé par Armani. Sans schéma préférentiel pour ressortir les ballons proprement, Franco Armani met en difficulté Nicolás Otamendi qui hérite d’un ballon bien compliqué dans la surface et qui aurait pu coûter cher. Peu à peu la Colombie se fait plus pressante et les deux équipes rentrent aux vestiaires sur un score vierge.

La seconde période démarre avec la sortie de Di María au profit de Rodrigo De Paul, bien plus à son aise pour jouer milieu gauche. Le rythme semble plus intense et l’Albiceleste commence à montrer des velléités offensives. Celles-ci coïncident avec un Messi qui décroche bien plus souvent et un Giovani Lo Celso qui vient ajouter le surnombre dans le cœur du jeu. Les combinaisons semblent enfin au rendez-vous, Agüero déviant un petit ballon pour la Pulga qui est proche de se procurer une occasion suite à un petit pont dans la surface et Otamendi voit sa tête repoussée par un David Ospina rassurant. C’est au plus fort de la domination argentine (qui n’a pas excédé dix minutes) que la Colombie vient punir les hommes de Scaloni. Un golazo de Roger Martinez vient calmer les ardeurs d’un Paredes fantomatique. K.O debout, l’Argentine va finir par tomber au sol après le second but des Cafeteros, œuvre de Duván Zapata. Comme prévu, les additions d’individualités ne font pas une équipe et l’Argentine ne s’est pas montrée à la hauteur de son statut que ce soit offensivement ou défensivement. La défense dans son ensemble (la ligne de quatre, et le doble cinco (Paredes - Rodríguez) n’a pas permis à Scaloni de s’éviter une énorme pression venue d’Argentine alors que se profile deux rencontres cruciales face au Paraguay et au Qatar.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.