Après deux éditions décevantes, le Paraguay retrouve le Brésil, à qui il a donné tant de mal lors de la dernière Copa América, avec une étonnante sensation. Celle de ne pas être attendu alors que sur le papier, il a tout pour être des plus redoutables.

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paraguayFinaliste en 2011, quatrième en 2015, le Paraguay ne cesse depuis de décevoir. Les deux dernières Copas ont ainsi été jouées dans un relatif anonymat, l’Albirroja n’y ayant plus gagné le moindre match depuis le 1-0 face à la Jamaïque le 16 juin 2015 ! De quoi en faire une nouvelle fois une victime expiatoire dans son groupe ? Il est des raccourcis dangereux qui parfois vous détourne du chemin plus qu’ils ne vous rapprochent de l’objectif.

Car s’il est un mot qui résume à merveille le Paraguay, c’est bien paradoxe. En cinq ans, la sélection connait son quatrième sélectionneur Ramón Díaz, puis Chiqui Arce, l’ultra éphémère Juan Carlos Osorio (un match) et, depuis 2019, Eduardo Berizzo, ce qui rend difficile toute idée de construction. En termes de résultats, les Guaraníes passent également leur temps à alterner le bon et le moins bon. Capables d’accrocher les géants (Argentine et Brésil à la dernière Copa América, le futur vainqueur se sortant du piège rouge et blanc aux tirs au but, Argentine et Uruguay sur leurs terres dans l’actuelle campagne éliminatoire), en même temps qu’ils ne semblent pas capables de gagner des matchs plus qu’à leur portée (match nul face au Qatar lors de la dernière Copa América, match nul à la maison face à la Bolivie, premier point pris en déplacement par la Verde depuis 2013). Autant dire que les voir être placés dans le groupe de la mort avec Argentine, Uruguay et Chili ne devrait pas rassurer les trois favoris.

Sur le terrain, ce paradoxe se confirme. L’arrivée d’un digne héritier de Bielsa laissait augurer un changement radical dans la philosophie paraguayenne. Certains imaginaient même voir les Guaraníes devenir une machine offensive, un rouleau compresseur. Il n’en est rien. Sur le papier, Berizzo couche le plus souvent un 4-3-3 qui se transforme rapidement en 4-2-3-1 et verrouille le plus d’espaces possibles. Dans l’animation, la stratégie paraguayenne repose sur une solide assise défensive – on ne change pas les habitudes – et des transitions rapides, bien aidé par la présence des Romeros et surtout de la capacité de percussion assez folle de Miguel Almirón. L’autre différence d’avec un Bielsa, c’est que Berizzo semble vouloir se passer d’un vrai neuf, quitte à oublier la tradition guaraníe à ce poste. Non pas qu’il n’a aucun stock disponible au pays, bien au contraire (malgré l’absence confirmée de Darío Lezcano malheureusement blessé, Berizzo pouvait piocher du côté Gabriel Ávalos, Antonio Sanabria, Raúl Bobadilla ou encore Carlos González), mais plus par choix (seul Ávalos a été appelé pour les éliminatoires). Mais les résultats sont là, un équilibre s’est créé et si le Paraguay n’est pas un rouleau compresseur, il est extrêmement difficile de le faire vaciller. La faute à une défense parmi les plus redoutable du continent, commandée par le duo Gustavo Gómez - Júnior Alonso et un pool de joueur de très haut niveau aux postes défensifs (Fabián Balbuena, Omar Alderete, Iván Piris, Santiago Arzamendia) ainsi qu’un trio de milieu défensif formant une première barrière tellement difficile à fissurer et au sein duquel on peut citer l’excellent Mathías Villasantí. Le Paraguay de Berizzo n’est donc pas le chantre du vertige mais celui de l’équilibre. Face à des équipes qui aiment faire le jeu, il est encore plus redoutable, combinant par associations – système bielsiste au possible – et capable de frapper grâce à ses fusées offensives. Ajoutez à cela que ce groupe approche de la maturité (quatre U23 seulement dans la liste des trente-deux, une moyenne d’âge de vingt-six ans) et un groupe dont il n’est clairement pas l’un des favoris, le Paraguay se retrouve dans une position qu’il affectionne : celle de l’équipe que personne n’attend. C’est justement ce qui le rend si dangereux.

Fiche d’identité : Paraguay

Palmarès

Vainqueur (2) : 1953, 1979

Finaliste (6) : 1922, 1929, 1947, 1949, 1963, 2011

Troisième (7) : 1923, 1924, 1925, 1939, 1946, 1959, 1983

Quatrième (7) : 1921, 1926, 1937, 1942, 1967, 1989, 2015

En 2019 : quart de finale (défaite face au Brésil)

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Calendrier

15 juin, 2 heures : Paraguay - Bolivie

22 juin, 2 heures : Argentine - Paraguay

25 juin, 2 heures : Chili - Paraguay

29 juin, 2 heures : Uruguay - Paraguay

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.