Finaliste en 2015 et 2016, troisième en 2019, l’Argentine revient au Brésil avec un mélange de sentiments. Toujours favorite d’une Copa América, elle se demande comment gérer ce qui pourrait être la dernière chance de son soleil et préparer l’avenir.

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argentinaTrois finales (2007, 2015 et 2016), une troisième place et un quart de finale à la maison : en cinq participations à la Copa América, Lionel Messi n’a fait que nourrir une immense frustration. Si Pelé et Maradona n’ont pas plus soulevé le plus vieux trophée des nations, aucun des deux n’a eu autant d’occasions de le faire. Autant dire que la sixième tentative de l’astre argentin, qui pourrait bien être la dernière – comme pour nombre de joueurs de sa génération, Messi aura presque trente-sept ans pour l’édition équatorienne de 2024 – revêt une immense importance.

Si l’on parlait de paradoxe permanent avec le Paraguay, pour résumer l’Argentine, on pourrait parler de balance constante. Celle des sentiments dans un premier temps : tout un pays se préparait à accueillir l’épreuve dix ans après l’échec d’une Copa América qui avait vu l’encombrant voisin de l’autre rive venir faire briller son soleil céleste. Puis la pandémie a fini par avoir raison de tout cela et l’Albiceleste se retrouve désormais à devoir retourner chez l’autre grand rival, le Brésil, et ressasse depuis la demi-finale de 2019. Un Brésil où elle s’est toujours hissée dans le dernier carré, comme pour mieux contempler le triomphe systématique des Auriverdes.

Balance aussi dans son football. L’Argentine entame sa troisième année sous Scaloni, une performance assez rare, seul Alejandro Sabella ayant fait plus long depuis l’époque Bielsa, et semble arrivée à la croisée des chemins. Comme bien d’autre sélections me direz-vous (citons l’Uruguay ou le Chili, les deux autres favoris du groupe), mais avec une transition qui a déjà été grandement initiée côté Albicelestes. On trouve ainsi la génération Messi, dont le tour d’honneur final en Copa América semble de plus en plus proche, mais aussi la nouvelle vague, celle des Lautaro et des pépites millonarias actuelles ou passées dont Julián Álvarez et Exequiel Palacios sont les représentants. En attendant celle des Almada qui ne cesse de pousser. De quoi donner une Argentine qui se cherche, qui tâtonne ? Pas vraiment, toujours ce formidable jeu du balancier.

Car l’Argentine de Scaloni montre des signes encourageants. D’une part car elle semble avoir trouvé son schéma, ses hommes, ses idées avec notamment l’importance d’un Leo Paredes au milieu, souvent associé à d’autres profils capables de se projeter. Parfois sur un double pivot, on l’a vu avec De Paul ou Lo Celso, parfois à trois, mais toujours avec des hommes capables de casser des lignes par leur percussion quand le Parisien ajoute sa palette technique pour le faire. Ensuite avec des hommes de couloir aux profils offensifs dont les meilleurs symboles sont le duo Montiel – Tagliafico. Puis l’Argentine a résolu son problème du neuf, celui qui peut s’associer à Messi qui gagne ainsi en liberté et en solutions : Lautaro Martínez. On voit ainsi Toro et Pulga capables d’intervertir leur position, notamment lorsqu’il s’agit de passer en mode défense, et surtout, l’attaquant de l’Inter offre une profondeur et un sens du jeu qui ouvre des espaces à l’astre barcelonais. En d’autres termes, c’est une nouvelle Argentine, plus sûre de son jeu, avec une meilleure maîtrise de ses matchs qui se présente à la quarante-septième édition d’une Copa América qu’elle n’a plus remportée depuis 1993. Et avec donc ce côté bipolaire : d’un côté donner du temps à sa nouvelle génération quand son actuelle, l’une des plus brillantes sur le papier, n’en a plus. Le tout, pour faire oublier à son pays l'âpreté des temps actuels et la frustration de ne pas pouvoir assister chez elle au probable dernier bal de ses étoiles.

Fiche d’identité : Argentine

Palmarès

Vainqueur (14) : 1921, 1925, 1927, 1929, 1937, 1941, 1945, 1946, 1947, 1955, 1957, 1959 (Argentina), 1991, 1993

Finaliste (14) : 1916, 1917, 1920, 1923, 1924, 1926, 1935, 1942, 1959 (Ecuador), 1967, 2004, 2007, 2015, 2016

Troisième (5) : 1919, 1956, 1963, 1989, 2019

Quatrième (2) : 1922, 1987

En 2019 : troisième (victoire face au Chili 2-1)

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Calendrier

14 juin, 23 heures : Argentine - Chili

19 juin, 2 heures : Argentine - Uruguay

22 juin, 2 heures : Argentine - Paraguay

29 juin, 2 heures : Bolivie - Argentine

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.