Pendant que l’Uruguay cherchait à quitter l’édition du centenaire sur une bonne note, l’autre pays organisateur, le Mexique, devait assurer sa première place pour s’éviter un quart de finale face au prétendant argentin.

Dernière soirée du groupe C avec en guise d’ouverture, un choc de qualifiés opposant le Mexique à la surprise de l’été, le Venezuela. A l’heure d’entrer sur la pelouse, chaque sélection était partagée entre l’envie de jouer le coup à fond et aller chercher une première place qui leur permettrait d’éviter l’Argentine en quarts de finale et celle de faire reposer les cadres avant le sprint final. C’est ce choix qu’avait fait Osorio, procédant à pas moins de 10 changements au coup d’envoi, offrant ainsi un Tri new-look face à un Venezuela dans lequel Dudamel avait également procédé à quelques retouches (laissant par exemple Salomón Rondón, quelque peu douteux la veille du match, sur le banc). Cela devait passer pour le Mexique, rien ne devait venir freiner la course en avant des verts sauce Osorio. Rien sauf le Venezuela.

Parfaitement organisé, s’appuyant sur un savant mélange de talent, symbolisé par un Adalberto Peñaranda une nouvelle fois exceptionnel, et d’expérience, symbolisé par Tomás Rincón, la Vinotinto a encore ébloui, atteint un niveau qu’elle n’avait plus atteint depuis des mois, voire des années. Boostée par une ouverture du score de génie signée José Manuel Velázquez, le Venezuela faisait souffrir le Tri, réduisant les espaces, ne concédant que peu de situations et explosant à merveille sur les côtés pour porter le danger.

Aquino quittait rapidement ses coéquipiers, remplacé par un Tecatito Corona qui s’évertuait à générer du danger sur son aile mais le Mexique ne parvenait à se montrer véritablement menaçant et Dani Hernández contrôlait tranquillement sa surface. En seconde période, le Tri tentait d’accélérer le jeu, Oribe Peralta, Miguel Layún ou encore Jesús Molina se procuraient quelques situations mais sans parvenir à déstabiliser une Vinotinto qui passait près de doubler la mise lorsque Peñaranda manquait l’occasion qui lui était offerte. Le chronomètre défilait, Dani Hernández sortait deux tentatives signées Héctor Moreno et Chicharito Hernández, la tension montait jusqu’à l’instant de génie, le slalom de Tecatito qui se terminait par une égalisation salvatrice.

Le Mexique se contentera du nul pour assurer sa première place et évite ainsi le quart face à l’Argentine. Le Venezuela affrontera ainsi l’Albiceleste et pourra une fois encore jouer le rôle qui le sied le mieux : celui du vaincu d’avance que personne n’attend.

Inside Uruguay - Jamaïque

Texte, photos et propos recueillis par Gabriel Aumont, à Santa Clara pour Lucarne Opposée

L’heure était donc venue de clore le groupe par le match sans intérêt de la semaine, le duel entre Uruguay et Jamaïque. Programmé dans l’immense Levi’s Stadium de Santa Clara, alors que l’équipe « locale » de basket disputait la finale NBA, toutes les conditions étaient réunies pour que le stade soit vide. 

Une semaine après Argentine-Chili nous voilà donc de retour au Levi’s Stadium pour un match finalement sans enjeu entre la Jamaïque et l’Uruguay. En arrivant au stade, on se doute bien qu’il n’y aura pas grand monde pour un match qui ne compte pour rien et en plus à 1h du match 5 des finales NBA autant dire que toute la région de San Francisco a les yeux tournés vers l’Oracle Arena de Oakland. Malgré tout, on croise quelques hinchas uruguayens qui profitent donc de leur dernier barbecue de la Copa America Centenario. Une bonne ambiance avec tout le monde qui suit le match pour la première place entre le Venezuela et le Mexique - non sans dépit coté Uruguayen - et avec une poignée de mexicains venus en tant que fan de foot en cette douce soirée d’été. Nous voilà donc dans le Stade où nous reprenons nos aises donc mais avec cette fois vraiment moins de monde, vraiment beaucoup moins de monde même, un stade a trois quart vide, on sent que la soirée va être folle.Cet Uruguay – Jamaïque ne passionnait pas les foules, malgré la centième du capitaine, le Faraón Diego Godín.

Alors ses coéquipiers l’ont parfaitement célébré. Une passe milimétrée de Nico Lodeiro et Abel Hernández ouvrait le score dès la 20ème minute, conclusion d’une longue période de domination et d’occasions manquées par la Celeste, Cavani à la quatrième et dix-septième, Hernández à la septième, la Jamaïque se contentant finalement de ne faire qu’observer les charrúas. En seconde période, les Reggae Boyz cherchaient enfin à se lancer à l’attaque mais se montraient trop maladroits pour perturber la défense uruguayenne. Le match basculait définitivement lors que Je-Vaughn Watson marquait contre son camp, la fin de match était anecdotique, Mathías Corujo offrait un troisième but en toute fin de partie, l’Uruguay sort de la compétition par un succès qui lui évite une plus grande humiliation.

 

Réactions d’après match

Diego Godín sur le match et sa centième : « L’important était de réussir un bon match dans la perspective des éliminatoires. Evidemment c’est une grande fierté. Revêtir le maillot de la sélection est un honneur pour quiconque, je suis très content mais c’est avant tout un moment à partager avec le collectif. Maintenant, je pense surtout à me reposer. »

Nicolás Lodeiro sur sa blessure et la demi-finale de Libertadores qui approche avec Boca : « Je suis content parce que je sors de la compétition en confiance, mon genou va bien. Mes espérances sont grandes désormais, je suis tranquille, je vais rejoindre mes coéquipiers pour préparer les échéances à venir. Pour l’instant, je ne pense qu’à Boca, à profiter de la Copa. »

Edinson Cavani sur la difficile Copa América pour sa sélection et pour lui : « Ce qu’il s’est passé, ce qui m’est arrivé arrive à tout le monde. Quand tu essayes mais que les choses ne tournent pas comme espéré, la solution est de travailler. C’est la seule chose qui te permet d’aller de l’avant, de retourner des situations qui paraissent à plusieurs reprises empoisonnantes. Il faut toujours travailler, dans l’adversité, dans les moments difficiles, cela me semble être une règle de vie.»

Résultats

Classement

Feuilles de match

 
Mexique 1 – 1 Venezuela

Copa América Centenario – Groupe C – 3e journée

NGR Stadium – 67 319 spectateurs

Buts : Jesús Manuel Corona (80) pour le Mexique, José Manuel Velázquez (10) pour le Venezuela

Arbitre :Yadel Martínez

Avertissements :Héctor Herrera (m.45), Alexander González (m.3), Christian Santos (m.52), Adalberto Peñaranda (m.69).

Formations :

Mexique : Jesús Corona; Diego Reyes, Jorge Torres Nilo (Miguel Layún, m.46), Héctor Moreno, Paul Aguilar; Héctor Herrera, Andrés Guardado, Jesús Molina (‘Chicharito’ Hernández, m.68); Javier Aquino (Jesús Manuel Corona, m.18), Hirving Lozano, Oribe Peralta. Entraîneur : Juan Carlos Osorio.

Venezuela :Dani Hernández; Wilker Ángel, José Manuel Velázquez, Rolf Feltscher, Alexander González; Tomás Rincón, Luis Manuel Seijas, Alejandro Guerra (Rómulo Otero, m.83), Adalberto Peñaranda; Yonathan del Valle (Josef Martínez, m.65), Christian Santos (Salomón Rondón, m.78) Entraîneur : Rafael Dudamel.

Uruguay 3 – 0 Jamaïque

Copa América Centenario – Groupe C – 3e journée

Levi's Stadium

Buts : Abel Hernández (20), Je-Vaughn Watson (csc, 65), Mathías Corujo (88)

Arbitre : Wilson Lamouroux

Avertissements : Hector et Austin

Formations :

Uruguay : Fernando Muslera; Maximiliano Pereira, Diego Godín, José María Giménez, Gastón Silva; Egidio Arévalo Ríos, Álvaro González (m.80, Mathías Corujo), Nicolás Lodeiro, Carlos Sánchez (m.65, Matías Vecino); Abel Hernández (m.74, Gastón Ramírez), Edinson Cavani. Entraîneur : Oscar Washington Tabárez.

Jamaïque : Andre Blake; Wes Morgan, Jermaine Taylor, Adrian Mariappa, Je-Vaughn Watson; Garath McCleary (m.72, Dever Orgill), Lee Williamson (m.68, Rodolph Austin), Michael Hector, Joel McAnuff (m.79, Michael Binns); Giles Barnes, Clayton Donaldson. Entraîneur : Winfried Schäffer.

Photo : ALFREDO ESTRELLA/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.