Derniers quarts de finale de la Copa Centenario. Alors que l’Argentine partait grandissime favorite de son duel face à la surprise vénézuélienne, le Chili était annoncé en grand danger face à l’ogre mexicain.

Première à ouvrir la nuit sudam, l’Argentine retrouvait son Leo Messi pour affronter un Venezuela qui avait déjà réussi sa Copa América, surprenant l’ensemble du continent par sa discipline tactique et son talent offensif. C’est justement cette discipline, surtout défensive, qui aura coûté cher à la Vinotinto. Sur un long ballon de Messi, Higuaín marquait le premier but du match d’entrée de partie au prix d’un vrai geste d’avant-centre et plaçait son Albiceleste dans la meilleure des positions : celle du contreur qui profite au maximum des espaces laissés par l’adversaire alors obligé de marquer. Le Venezuela manquait de fluidité, peinait à trouver Salomón Rondón et à générer du danger (l’absence du perforateur Adalberto Peñaranda pouvant être une piste dans la tentative d’explication) et surtout, se montrait trop imprécis et peu inspiré, à l’image de cette horreur de passe en retrait d’Arquimedes Figuera dont profitait le renard Higuaín pour inscrire le but du 2-0 à la demi-heure. Les hommes de Dudamel auraient pu revenir, Seijas gâchant un penalty juste avant la pause d’une panenka totalement ratée. Au retour des vestiaires, le scénario demeurait identique, l’Argentine contrôlait sans avoir à forcer et profitait encore des erreurs vénézuéliennes à l’image de cette relance ratée plein axe de Vizcarrondo qui permettait finalement à Gaitán d’offrir Messi l’occasion de s’en aller égaler le record de Gabriel Basituta en sélection avec 54 buts. Si Rondón avait le mérite de sauver l’honneur de la Vinotinto, Messi répliquait en servant Lamela pour le 4-1 définitif dans la minute suivante. Sans jamais avoir eu à forcer son talent, l’Argentine de Tata Martino a donc disposé d’un décevant Venezuela et peut désormais se préparer à sa demi-finale face au pays hôte, les USA.

On s’attendait à un match spectaculaire, jamais on n’aurait pu s’attendre à suivre une telle démonstration. Etiqueté (à raison à la vue du premier tour) favori de la rencontre, le Tri a reçu une leçon dont il sera difficile de se relever. Au coup d’envoi, Juan Antonio Pizzi avait clairement préparé son coup, choisissant d’aligner Fuenzalida et Beauséjour en latéraux, transformant des milieux / ailiers en latéraux ultra-offensifs et ne dérogeant finalement pas à son 4-3-3 (théorique) avec Puch prenant place devant aux côté du duo Vargas – Sánchez, el Rey Arturo restant électron libre aux côtés des deux récupérateurs – relanceurs Aránguiz – Díaz. On avait vu le Chili capable de bien jouer mais manquant terriblement d’efficacité, le Mexique aura assisté, impuissant au réveil de la Roja.

D’entrée de partie, la bande à Pizzi contrôlait le jeu, le hérisson tissé par le coach argentin s’avérant d’une extrême fluidité, les vagues rouges s’abattant sans arrêts sur l’arrière garde mexicaine. La profondeur apportée par Vargas et Puch, la justesse d’Alexis n’étaient que menace constante pour la défense mexicaine. Servi par une longue passe de Medel, Sánchez fixait côté droit, le ballon revenait sur  Marcelo Díaz dont la frappe était repoussée par Ochoa dans les pieds de Puch pour le 1-0. La confiance de retour, le Chili déroulait. Passant régulièrement par les côtés, le rôle de Beausejour et de Fuenzalida s’avérant essentiel, apportant systématiquement du monde dans la zone rouge adverse, le champion sortant faisait étalage de sa force même si le Tri tentait de réagir par les incursions d’Hirving Lozano, de Miguel Layún, ou par la technique du duo Tecatito Corona - Chicharito Hernández, sans pour autant se montrer véritablement dangereux pour Bravo. Pendant ce temps, Edu Vargas se voyait refuser logiquement un but pour hors-jeu, ce n’était que partie remise. Sur une nouvelle incursion d’Alexis, Edu surgissait au premier et fusillait Ochoa. 2-0 à la pause, le Levi’s Stadium, pourtant mexicain, était KO. Il allait être définitivement assommé en huit minutes en début de second acte. Etouffée, la défense mexicaine ne parvenait à sortir, Vidal et Sánchez combinaient, le gunner triplait la mise. Puis Edu à deux reprises faisant trembler les filets. 57ème minute, 5-0. Les Chiliens géraient la suite, laissaient le Mexique tenter de jouer, sans être véritablement dangereux puis accéléraient de nouveau en fin de rencontre, Vargas s’offrant un quadruplé, Puch un doublé. Le Chili s’impose 7-0, plonge le Mexique dans la honte (le Tri reçoit sa pire humiliation en compétition officielle) et surtout affirme haut et fort que le champion sortant est de retour.

 

Feuilles de match

 
Argentine 4 – 1 Venezuela

Copa América Centenario – Quart de finale

Gilette Stadium

Buts : Higuaín (7 et 28), Messi (60) et Lamela (71) pour l’Argentine, Rondón (70) pour le Venezuela

Arbitre : Roberto Garcia

Avertissements : Gaitán, Ángel, Seijas, Figuera, Rondón

Formations :

Argentine : Sergio Romero, Gabriel Mercado, Nicolás Otamendi, Ramio Funes Mori, Marcos Rojo, Augusto Fernández, Javier Mascherano, Lionel Messi, Éver Banega (Lucas Biglia, m80), Nicolás Gaitán (Eric Lamela, m67), Gonzalo Higuaín (Sergio Agüero, m74). Entraîneur : Gerardo Martino.

Venezuela : Dani Hernández, Alexander González, Wilker Ángel, Oswaldo Vizcarrondo, Rolf Felstcher, Alejandro Guerra, Tomás Rincón (José Velázquez, m85), Arquimedes Figuera, Luis Seijas (Juan Pablo Añor, m55), Josef Martínez (Yonathan Del Valle, m80), Salomón Rondón. Entraîneur : Rafael Dudamel.

Mexique 0 – 7 Chili

Copa América Centenario – Quart de finale

Levi’s Stadium – 70 547 spectateurs

Buts : Puch (16 et 88), Vargas (44, 52, 58, 74), Sánchez (49)

Arbitre : Héber Lopes

Avertissements : Vidal et Guardado

Formations :

Mexique : Guillermo Ochoa; Paul Aguilar, Néstor Araujo, Héctor Moreno, Miguel Layún; Jesús Dueñas (m.46, Peña), Héctor Herrera, Andrés Guardado; Hirving Lozano (m.46, Jiménez), Jesús Manuel Corona, Javier Hernández. Entraîneur : Juan Carlos Osorio.

Chili : Claudio Bravo; José Pedro Fuenzalida, Gary Medel (m.60: Medel), Gonzalo Jara, Jean Beausejour (m.74, González); Charles Aránguiz, Arturo Vidal, Marcelo Díaz; Edson Puch, Eduardo Vargas, Alexis Sánchez. Entraîneur : Juan Antonio Pizzi.

Photo : OMAR TORRES/AFP/Getty Images

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.