Après l’ouragan en quart, le Chili croisait la Colombie en demi-finale et espérait s’offrir l’occasion d’une nouvelle finale, celle qui lui permettrait de défendre son titre jusqu’au bout. Au milieu des tornades, la Roja n’a pas tremblé.

Nombreuses étaient les interrogations en avant match côté chilien. De celle, naturelle, visant à se demander comment la bande de Pizzi aller digérer l’exceptionnel quart de finale mais surtout à celle de savoir comment la Roja allait vivre sans les essentiels Arturo Vidal et Marcelo Díaz, les inconnues étaient de taille. Comme prévu, le technicien argentin optait pour un milieu à quatre, Fuenzalida et el Tucu Hernández prenant place aux côté de Silva et du Prince Aránguiz. Côté Pekerman, la dernière surprise du chef était la titularisation de la fusée Roger Martínez à la place de Carlos Bacca pour apporter de la profondeur à l’attaque des Cafeteros. Malheureusement pour eux, les coéquipiers de James ne pouvaient se douter que le Chili allait poursuivre sur la lancée du quart.

D’entrée de partie, la Roja se ruait sur la blanche Colombie et mordait haut, faisait vaciller une arrière garde rapidement dépassée, surtout dans les couloirs. A ce petit jeu, José Pedro Fuenzalida s’avérait décisif. Le joueur de la Católica débordait côté droit un Frank Fabra déjà sur les rotules et voyait son centre, remis de la tête par un Cuadrado poussé à défendre, atterrir dans les pieds du Prince Aránguiz. On ne jouait que la septième minute, le Chili virait déjà en tête.

La pression ne faiblissait pas, la tornade rouge assommait littéralement des Colombiens dépassés. Quatre minutes après l’ouverture du score, un long ballon de Bravo était contrôlé par Alexis Sánchez qui fixait, repiquait et voyait sa frappe, d’abord repoussée par le montant d’Ospina, atterrir dans les pieds de Fuenzalida pour le 2-0. 11 minutes de jeu et le Chili avait déjà réussi le break, on redoutait alors une nouvelle avalanche sauce mexicaine tant la domination du champion sortant était totale.

Alors que Vargas et Sánchez avaient encore menacé les buts d’Ospina, petit à petit, la Colombie allait se remettre les idées en place, le Chili semblant accuser le coup et paraissant un temps perturbé par la sortie sur blessure de Pedro Hernández victime d’une agression de Carlos Sánchez. Roger Martínez allumait une première mèche, Santiago Arias l’imitait mais Claudio Bravo se montrait alors, ne laissant rien passer, sortant un dernier ballon de Carlos Sánchez qui aurait permis aux Cafeteros de reprendre espoir avant la pause. Cette pause allait être cruelle. Car au beau milieu de celle-ci, une alerte aux orages allait tout chambouler.

Photo : ALFREDO ESTRELLA/AFP/Getty Images

L’approche d’une tempête, dans le ciel cette fois, allait suspendre la rencontré pendant près d’une heure et demi. Le temps de laisser passer les éclairs et d’éponger le terrain alors gorgé d’eau. Le match reprenait alors 2h après la fin de la première période, José Pekerman avait alors décidé d’apporter la vitesse de Marlos Moreno pour suppléer un Edwin Cardona bien décevant. Et tout aurait pu changer. D’abord sur ce penalty évident non accordé aux Cafeteros d’entrée de ce second acte, ensuite sans l’expulsion quelque peu sévère de Carlos Sánchez dix minutes plus tard. Avec un joueur de moins la Colombie ne parvenait plus à véritablement déborder une sélection chilienne alors en gestion, les entrées de Sebastián Pérez et de Carlos Bacca ne changeaient rien, le Chili s’impose et défendra son titre face à l’Argentine pour un remake de la finale 2015.

Feuille de match

 
Chili 2 – 0 Colombie

Copa América Centenario – Demi-finale

Soldier Field – 55 000 spectateurs

Buts : Charles Aránguiz (7) et José Pedro Fuenzalida (11)

Arbitre: Joel Aguilar

Avertissements: Carlos Sánchez, James Rodríguez, Carlos Bacca, Claudio Bravo, Francisco Silva, Jean Beausejour, Alexis Sánchez, Edson Puch.

Expulsion : Carlos Sánchez (57)

Formations :

Chili : Claudio Bravo; Mauricio Isla, Gonzalo Jara, Gary Medel; Jean Beausejour, Charles Aránguiz, Francisco Silva, Pedro Hernández (Erick Pulgar, m30); Alexis Sánchez, José Fuenzalida (Edson Puch, m75), Eduardo Vargas (Mark González, m88). Entraîneur : Juan Antonio Pizzi.

Colombie :David Ospina; Santiago Arias, Cristian Zapata, Jeison Murillo, Frank Fabra (Sebastián Pérez, m73); Carlos Sánchez, Daniel Torres, James Rodríguez, Edwin Cardona (Marlos Moreno, m46), Juan Guillermo Cuadrado (Carlos Bacca, m80); Roger Martínez. Entraîneur : José Pekerman

Photo une : NELSON ALMEIDA/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.