Au troisième jour du Sudamericano, les géants du continent ont décidé de se réveiller. Et comme derrière, on resserre les rangs, ils réalisent la grande opération de la journée.

Premier à entrer en piste pour ouvrir la troisième et donc avant-dernière journée du premier tour, le Brésil voulait rebondir après le nul concédé face au Chili et devait se méfier d’un Paraguay toujours aussi compliqué à jouer (allez demander aux Colombiens). Mais d’entrée de partie, la Canarinha a imposé sa méthode et son jeu. Emmenée par Richarlison véritable machine à perforer, les auriverdes se créaient les premières situations et chauffaient rapidement les gants d’un excellent Arzamendia. Le Paraguay n’existait pas, il devait attendre la demi-heure de jeu et une grossière faute de main de Caique pour se procurer sa première situation chaude, manquant d’un rien de réussir le hold-up. Cet avertissement ne perturbait pas la domination brésilienne qui se concrétisait au score peu avant la pause sur un coup franc détourné par le mur de Matheus Sávio. Le plus dur était fait. Au retour des vestiaires, les espaces offerts par l’ouverture du score brésilienne étaient parfaitement exploités et Richarlison doublait la mise, validant ainsi au tableau d’affichage son nouvel excellent match. Les joueurs de Rogério Micale déroulaient, Felipe Vizeu s’offrait son petit but en mode FIFA, le Paraguay avait sombré, Julio Villalba ayant entre-temps été exclu. Pourtant, le Brésil va réussir à se faire peur. Alors qu’il n’avait cessé de dominer, de se procurer des situations sur les buts d’Arzamendia, un penalty bêtement concédé permettait au Paraguay de réduire l’écart. Pire, le Brésil s’offrait une petite frayeur de fin de match sur un golazo du capitaine Medina. Fort heureusement sans conséquence, le Brésil impressionne et s’offre une victoire largement méritée.

Elle est d’autant plus précieuse que le pays hôte, à peine revenu de son incroyable course poursuite face à la Colombie, n’a pu faire mieux que partager les points avec le Chili. Si la Rojita se créait la première occasion du match, une tête de Jara détournée par Cevallos sur la barre, le premier acte était globalement dominé par la miniTri, bien aidée par le but rapide de Jorda Sierra qui profitait d’une horrible relance de la défense chilienne. Il fallait attendre le second acte pour voir un autre Chili, bien plus convaincant et bien plus offensif, bien aidé par l’entrée de Yerko Leiva et José Luis Sierra. Le fils de son père allait être le héros de la Rojita, coupant au second un centre de Jara pour l’égalisation. Le nul ne convenant à personne, les deux formations décidaient de tout tenter. Pervis Estupiñán passait proche de donner la victoire aux siens mais, réduits à dix, l’Equateur devait se contenter du partage des points.

Après deux sauvetages quasi-miraculeux, l’Argentine devait se méfier d’une surprenant Bolivie qui avait renversé le Pérou en ouverture de son tournoi. Ce qui aurait pu être le match du doute restera celui de la relance. La Bolivie semblant décidée à ne pas véritablement perturber son hôte, à ne pas chercher à l’agresser, à la presser, l’Argentine s’est amusée. Trois buts en première période, certains offerts par une défense de la Verde restée aux vestiaires, deux autres en seconde, l’Argentine se promène et signe le premier carton du Sudamericano 2017, prenant en même temps la première place du groupe.

Derrière, tout le monde reste au coude à coude à l’image du Pérou et du Venezuela qui s’affrontaient lors de cette troisième journée. Les regrets seront péruviens tant les situations ont été nombreuses pour la Blanquirroja. Mais une fois encore, Wuilker Fariñez a tenu à rappeler qu’il n’était pas le plus grand espoir du continent au poste de gardien pour rien. Tout à tour, le portier de la Vinotinto a tout repoussé, des face à face aux corners directs. S’appuyant sur une telle sérénité offerte par son gardien, le Venezuela aurait pu basculer en tête à la pause si Herrera n’avait pas envoyé sa transformation sur la barre. Au retour des vestiaires, Siucho gagnait enfin un face à face devant Fariñez et ouvrait le score pour la Blanquirroja. Le plus dur semblait fait. Mais, incapable de générer davantage de danger, le Pérou allait être sanctionné sur un dernier coup franc et une mauvaise sortie de son gardien. On jouait alors la 89e minute et Herrera venait de ramener les siens. Ne restait alors plus qu’à Fariñez de finir d’écœurer les attaquants adverses par une nouvelle parade sortie de nulle part. Pérou et Venezuela restent dos à dos, accrochés aux basques de l’Uruguay.

 

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.