Mardi 15 février 2011

Falcioni

L'un des championnats phares de Lucarne Opposée faisait son retour ce week-end. L'occasion de s'offrir une présentation en bonne et due forme et de revenir sur la première journée.

Années après années, le championnat argentin reste l'une des valeurs sûres du Lucarne Opposée. Après le triomphe d'Estudiantes en fin d'année dernière, 2011 ouvre sur un tournoi de clôture aussi politisé qu'ouvert.

Politisé car une fois de plus l'ombre de Nestor Kirchner planera sur le football argentin. Celui qui fut pour beaucoup à l'origine de la chute des géants (voir notre article consacrée à la crise argentine), laissera son nom à ce tournoi de clôture. Et comme un symbole, l'année 2011 pourrait entrer dans l'histoire par la chute de quelques géants.

River – Boca, entre espoirs et doutes.

A commencer par les deux plus grands. Si nombreux sont ceux qui critiquent le système de relégation argentin basé sur les 3 dernières saisons, arguant du fait qu'il est avant tout mis en place pour protéger les gros, l'année 2011 reste celle de tous les dangers pour River et Boca.

Premier concerné, River Plate jouera son avenir dès le tournoi de clôture. Auteur d'un très bon tournoi d'ouverture (quatrième), les Millonarios trainent deux dernières saisons médiocres et flirtent toujours avec la relégation. Actuellement premier barragiste au cumulé, River luttera avec Tigre, Huracán, ou encore Gimnasia pour espérer conserver sa place dans l'élite. Mais, et c'est aussi le paradoxe argentin, l'excellent tournoi d'ouverture de River lui entrouvre l'espoir de retrouver une compétition continentale en décrochant un billet pour la prochaine Sudamericana (avant le début de ce tournoi de clôture, River est en possession du dernier ticket qualificatif pour l'épreuve). Luttant pour sa survie et espérant retrouver la lumière, River Plate symbolise parfaitement la place actuelle des deux géants argentins.

Et Boca ne déroge pas à la règle. Si le danger de la relégation pourrait se poser dès la saison prochaine en cas de mauvais tournoi, Boca peut également espérer retrouver la Sudamericana (six points de retard sur son rival) mais surtout tentera d'oublier une année 2010 qui aura plus tenu de la telenovela bas de gamme que du football. Et si River, dont le surnom Millonarios n'aura jamais été autant si mal porté (en manque d'argent, River doit désormais s'appuyer sur la formation et n'aura recruté que le seul Fabián Bordagaray lors de l'intersaison), Boca aura frappé fort. Exit Claudio Borghi et la transition Roberto Pompei qui suivit un Superclásico perdu, voici venu le temps de Julio Cesar Falcioni. L'homme qui fit de Banfield un champion historique, prend les commandes de Boca et amène avec lui son maître à jouer Walter Erviti. Les Xeneizes entrent donc dans un tournoi avec l'étiquette de favori. Sur le papier, même si la perte de Gary Medel en défense risque de côuter, le potentiel offensif reste impressionnant : Riquelme, Erviti, Rivero, Mouche, Somoza pour alimenter des PalermoViatri, peu de clubs argentins possèdent un tel réservoir de talents. Reste à savoir si Falcioni parviendra à faire jouer ce petit monde ensemble.

Estudiantes, Vélez et les autres.

S'il est une certitude, c'est que la lutte pour le titre concernera les deux géants du moment : Estudiantes et Vélez. Le champion sortant devra digérer le départ de son entraîneur charismatique Alex Sabella et beaucoup d'incertitudes pèsent sur les épaules de l'ancien marseillais Eduardo Berizzo dont les années passées au côté de Marcelo Bielsa à la tête de la sélection chilienne semble garantir une philosophie offensive. Reste à savoir si l'objectif affiché de remporter de nouveau la Copa Libertadores n'impactera pas sur les résultats en championnat comme ce fut le cas en 2009.

Et si Estudiantes venait à flancher, les yeux se tourneront alors du côté de Vélez. Vainqueur du tournoi 2009, second de l'Apertura 2010, El Fortín se reposera sur la stabilité d'un groupe solide (seul le super remplaçant Jonathan Cristaldo ayant quitté le club pour le Metalist, remplacé par l'excellent David Ramírez venu de Godoy).

Les deux grands favoris devront cependant se méfier. Car derrière, la concurrence s'annonce redoutable. San Lorenzo a animé le marché des transferts avec pas moins de six recrues (parmi eux, l'ex-LDU Juan Manuel Salgueiro ou encore Néstor Ortigoza, élément clé du titre d'Argentinos en 2010), Le Racing de Miguel Ángel Russo et des frères Zuculini, Independiente sur la lancée de sa Copa Sudamericana, Argentinos ou encore Godoy Cruz, bien qu'orphelin de son entraîneur Omar Asad, apparaissent comme de sérieux candidats au titre.

Enfin, on suivra avec attention les performances d'un ancien piliers de la MLS, Guillermo Barros Schelotto revenu tenter de sauver son club formateur, le Gimnasia à près de 38 ans, le retour au pays de Mauro Camoranesi qui défendra les couleurs d'un outsider Lanús, mais aussi le promu All Boys, auteur d'un bon tournoi d'ouverture et qui s'est offert un génial meneur de jeu, un certain Ariel Ortega.

Première journée : premiers chocs.

S'il est toujours dangereux de tirer des conclusions après une journée, l'ouverture de ce tournoi 2011 aura été marquée par le carton de Godoy Cruz à Boca. Une victoire 4-1 qui aura surtout mis en évidence des errements défensif de Xeneizes dépassés. Pas le temps de souffler, les joueurs de Falcioni se déplaceront le week-end prochain sur la pelouse d'un Racing qui a parfaitement ouvert sa campagne en s'imposant à All Boys. Autres succès, ceux du champion Estudiantes sur Newell's, d'Olimpo devant Banfield, de Colón devant Quilmes et de Lanús devant Arsenal.

L'ensemble des buts :

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.