A une semaine du Clásico l’opposant à San Lorenzo, Boca réussit le gros coup de la semaine en lâchant son futur adversaire. Derrière, River craque de nouveau et voit ses rêves de titre s’envoler.

Boca à l’arrachée, San Lorenzo muet

A une semaine d’un grand rendez-vous, il est toujours important de ne pas se manquer. Boca l’a bien compris. Les Xeneizes débutait leur énorme calendrier de septembre par un déplacement des plus dangereux au Bosque pour y jouer l’une des belles surprises de cette saison, le Gimnasia de Troglio. Après des dernières sorties loin d’être forcément convaincante, el Vasco avait opté pour un nouveau système, Nico Lodeiro retrouvant une place de titulaire dans l’entrejeu bostero, l’idée étant ainsi de permettre à Carlos Tevez de jouer plus haut, plus près de Calleri mais aussi de gagner en qualité au milieu avec le trident Lodeiro – Pérez – Gago. Cela a en partie fonctionné. Lodeiro s’est rapidement retrouvé à être le chef d’orchestre du balai Xeneize, permettant à Tevez d’être véritablement dangereux et ainsi faire briller Navarro sur les deux plus belles occasions de la première période. Le Gimnasia au sein duquel Nacho Fernábndez s’est retrouvé rapidement isolé, a ensuite dû composer avec l’exclusion d’Oliver Benítez à mi-course du premier acte, Troglio se retrouvant contraint de modifier sa défense. Mais le Lobo tenait finalement assez bien et mieux, dès le retour des vestiaires, exploitait l’une de ses rares opportunité. Palacios perdait le ballon à 30 mètres des buts de Navarro, Coronel remontait lançait parfaitement Nicolás Mazzola qui s’en allait seul, dans le dos d’une défense Xeneizes encore débordée, tromper Orión. On pensait alors que le match avait tourné, d’autant qu’une minute plus tard, Calleri voyait rouge pour un coup donné à Barsottini. Mais à 10 contre 10, le Gimnasia ne parvenait pas à prendre le contrôle du match. Pire, il se faisait reprendre à l’heure de jeu sur un but de Lodeiro avant de se retrouve à neuf quelques instants plus tard. Dès lors, la pression Xeneizes ne réduisait plus. Malgré tout, le Lobo tenait, les minutes défilaient jusqu’à ce qu’Andrés Chávez ne surgisse pour donner une victoire à l’arracher. Lodeiro – Chávez, deux anciens piliers devenus remplaçant au lendemain de la Copa América, permettent ainsi à Boca de prendre seul les commandes de la Primera Division.

Car derrière San Lorenzo a cédé. Pour le retour de Torrico dans les cages après ses problèmes personnels, le Ciclón n’a pas su trouver la solution posée par le Taladro au Nuevo Gasómetro. Deux occasions franches en première période pour tenter de faire vaciller un Banfield d’abord regroupé en défense, un second acte rendu plus compliqué par des visiteurs décidés enfin à jouer plus haut notamment après l’entrée de Juani Cazares et qui s’offrait la grosse occasion du match lorsque Cuero servait Gio Simeone dont le centre en retrait trouvait Cazares qui butait sur un énorme Torrico avant de manquer le cadre. La fin de match rendue plus compliquée pour les Cuervos après l’exclusion aussi logique que le geste était stupide d’Emanuel Más, ne changeait rien. A une semaine du choc face à Boca, San Lorenzo se retrouve deux points derrière.

River craque de nouveau, Central en profite

L’affaire est doublement bonne pour les troupes d’Arruabarrena que le plus grand ennemi a une nouvelle fois cédé du terrain. Au Monumental, River accueillait un Huracán auteur de la perf de la semaine en Sudamericana (voir Copa Sudamericana 2015 : argentins et brésiliens entrent dans la danse). Et une fois encore, le Millo n’a pas réellement brillé. Il aura fallu attendre l’ouverture du score à la fin de premier quart d’heure pour que River prenne enfin le contrôle de la partie sans pour autant le voir écraser le Globo. Ce dernier allait attendre un cadeau, une erreur de Ponzio pour revenir dans la partie juste avant la pause. Au retour des vestiaires, River allait se procurer plusieurs situations mais se heurter à l’homme du match Marcos Díaz qui repoussait tout ce qui se présentait devant lui. Manquant d’imagination, le Millo était plus ou moins bien contenu par un Globo qui aurait pu aller chercher la victoire si Wanchope Ábila n’avait pas gâché les deux occasions qui se présentaient à lui. Qu’importe, le mal est fait pour River qui se retrouve désormais à 11 points de Boca à 15 jours du Superclásico.

Cette contre-performance profite à Central qui est rentré de Santa Fe avec une victoire à l’arrachée. Il ne fallait pas 5 minutes pour que la polémique s’abatte sur la partie. Un corner côté droit, un retourné sorti du cadre par Pablo Álvarez bras en l’air et un penalty évident non accordé à Unión embrasait le 15 de Abril. Avec l’ouverture du score de Larrondo sur corner pour les visiteurs à 20 minutes du terme, ce sera le seul véritable moment chaud de la partie tant les deux formations auront surtout brillé par leurs maladresses. Depuis son incroyable victoire à la Bombonera, Unión a perdu ses trois derniers matchs alors que Central signe son deuxième succès de rand qui le place sur le podium à sept points du leader, juste devant le Racing.

Le chaos à Mendoza, Caruso Lombardi polémique

Reste que cette position devrait être temporaire. Car en déplacement à Mendoza, le Racing n’a pas eu le temps de finir son match face à Godoy Cruz. Dans des conditions plus qu’hostile, il était dit que la rencontre basculerait dans le chaos en cas de scénario défavorable au Tomba au lendemain des manifestations anti-Heinze dans les rues de la ville (voir Heinze chahuté). Et comme il n’a fallu qu’1 minute 23 pour que le Tomba soit sanctionné d’un penalty, transformé par Milito, le climat est vite devenu irrespirable. Au point qu’à la 25e minute, au premier corner en faveur du Tomba, une pluie de projectiles allait s’abattre sur le terrain provocant l’interruption du match avant son arrêt définitif. Godoy Cruz se retrouve désormais confronté à ses propres « supporters » et pourrait bien perdre les trois points, Vincent Blanco, président du Racing réclamant aujourd’hui les trois points même si son coach, « en solidarité avec les joueurs et l’encadrement de Godoy est prêt à jouer les minutes restantes ». Les artisans de ces débordements allaient de leur côté continuer de saccager les installations de leur propre club.

Plus légère enfin, la polémique Caruso Lombardi. Alors que son Arse a repris goût à la victoire après trois défaites de rang, l’auto-proclamé « Mourinho argentin » refait parler de lui. Exclu pendant la rencontre, il annoncera à l’issue de la partie sa démission avant peut-être de revenir sur sa décision, « si on veut bien le laisser travailler en paix ». Venant du roi de l’agitation médiatique et des polémiques verbales dans la presse, avouez que cela a de quoi redonner le sourire. Pour la petite histoire, il est déjà de retour sur le banc d'Arsenal.

Sur le terrain, Arsenal quitte la dernière place du général, tenant, avec Rafaela vainqueur à dix contre onze à Sarmiento, de s’extraire de la queue du classement occupée par deux promus qu’on pensait enfin sur la bonne voie : Nueva Chicago et Crucero del Norte. A noter enfin les premières victoires après 3 mois d’attente pour le duo AldosiviVélez qui se replace dans la course à la Sudamericana. Car c’est aussi cela les charmes du championnat argentin. On peut ne pas gagner plus de 30% de ses matchs, naviguer dans la fin du deuxième tiers du classement avec à peine plus de la moitié des points du leader et se retrouver à lutter pour une qualification continentale.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.