Lorsque Boca reçoit San Lorenzo, il y a comme un parfum de tournant dans la course au titre. En s’imposant à la Bombonera, le Ciclón a pris son destin en main mais aussi fait les affaires des poursuivants.

Le hold-up de San Lorenzo

C’était sans aucun doute l’affiche de la semaine. La Bombonera accueillait le duel Boca Juniors – San Lorenzo, choc des leaders qui pouvait permettre aux hommes d’el Vasco Arruabarrena de prendre cinq points d’avance sur ceux de Bauza en cas de victoire. Privé de cinq joueurs pour cause de trêve internationale, Boca faisait appel à plusieurs juveniles, Bentancur et autres Cubas, qui, à eux deux, avaient quasiment l’âge de Daniel Cata Diaz, prenant place dans l’entrejeu. De son côté, San Lorenzo était privé d’Emanuel Mas, lui aussi en sélection, et avait rapatrié en urgence Nestor Ortigoza sitôt son match face au Chili terminé la veille. Pourtant, ces importantes absences ne se voyaient pas véritablement sur le jeu de Boca. De l’intensité, un jeu rapide et une énorme pression, l’orage Xeneize allait s’abattre sur un San Lorenzo venu garer le bus et espérer le contre létal. Malheureusement pour Boca, entre la maladresse de ses attaquants, une énorme Torrico et une défense parfois (souvent) limite, dédicace à l’attentat de Yepes sur Palacios, le score à la pause ne reflétait pas l’écrasante domination des hommes d’Arruabarrena. Et forcément, en seconde période, si elle reprenait de plus belle, les minutes défilant, l’usure physique et mentale allait finir par peser. C’est alors que Bauza allait refermer son piège. Ortigoza entrait sur le terrain pour enfin prendre le ballon, Matos remplaçait un Cauterrucio transparent. San Lorenzo jouait plus haut sans pour autant se créer la moindre opportunité, Boca continuait de vendanger (Calleri à deux reprises et Palacios). Il allait le payer cher. Alors qu’on entrait dans le temps additionnel, Bentancur tentait une horreur de passe plein axe, Matos interceptait et filait marquer son cinquième but face à Boca. San Lorenzo s’impose sur le fil, sur sa seule véritable occasion du match. Cata Diaz pouvait allait chercher à se battre avec tout l’effectif Cuervo, pendant ce temps, le pauvre Bentancur, jusqu’ici excellent quittait la Bombonera en larmes. Boca laisse sa place de leader à une semaine de se rendre au Monumental.

Central et Racing en embuscade

La chute du leader profite de facto aux poursuivants. A commencer par le duo Rosario CentralRacing. Au Gigante de Arroyito, les Canallas ont fait du Canallas. Bloqués en première période par un Arsenal venu défendre bec et ongle, les hommes de Coudet, connus pour être de véritables diesels, ont haussé leur niveau de jeu en seconde période pour enfin menacer et faire d’Esteban Andrada, gardien d’El Arse, l’homme du match. Il ne pourra cependant rien sur le coup de boule de Nery Domínguez à la réception d’un centre de Chelito Delgado. Central s’impose 1-0 et revient donc à 4 points de Boca, à 5 du leader San Lorenzo. Le Gigante de Arroyito peut désormais se préparer à s’embraser pour le Clásico rosarino (l’occasion pour vous de relire l’inside qui nous lui avions consacré l’an passé).

Côté Academia, les 25 minutes jouées la semaine dernière à Mendoza ne sont qu’un lointain souvenir et le peuple albiceleste a retrouvé l’un de ses hommes clés : Gustavo Bou. Omniprésent devant, fer de lance d’une équipe de Cocca revenue au niveau du dernier tournoi, l’ex-futur nantais s’offre un but et une passe décisive (ou presque) et permet à un Racing absolument exceptionnel (surtout en première période) de se sortir du piège annoncé Gimnasia. Avec 65 minutes à terminer face à Godoy Cruz, voilà le dernier champion qui peut revenir à quatre points du leader qu’il jouera dans 15 jours. On en salive par avance.

River encore vivant, regroupement derrière

Dans la roue du Racing, avec également un match de retard, le River de Gallardo n’a finalement pas encore dit son dernier mot. Vainqueur tranquille de la Nueva Chicago avec un Lucas Alario absolument magnifique, le Millo peut en effet revenir à six points de Boca en cas de victoire lors de son match de retard qu’il disputera un jour prochain (la date n’est toujours pas arrêtée – les charmes de l’AFA) voire même à trois points si victoire lors du prochain Súperclásico de dimanche soir. On aurait alors un énorme ballet à 5 pour le titre.

D’autant que derrière, l’écart semble creusé. Belgrano confirme ses difficultés du moment en tombant à Temperley, les Piratas n’ont pris qu’un point sur neuf possibles, alors qu’Independiente se fait reprendre par un Huracán qui enchaîne les nuls à la dernière seconde. Tous deux se font désormais rejoindre par Estudiantes qui, sans être des plus brillants, continue d’accumuler les points en alternant courte victoire à domicile, match nul à l’extérieur. Le trio ainsi constitué se retrouve à trois points de River et mène une chasse à la Sudamericana dans laquelle Lanús revient comme une bombe. Le Granate, qui n’a plus perdu depuis fin juillet et emmené par un énorme Sergio González, s’impose tranquillement à Crucero del Norte, plus que jamais lanterne rouge, signant ainsi une deuxième victoire de rang. Dans sa roue, l’autre équipe du moment Quilmes. Le Cervecero a nommé Facundo Sava à sa tête après la défaite à la Bombonera. Depuis, il n’a plus perdu. Cinq victoires et un nul en championnat, la dernière ce lundi face à Rafaela, Quilmes est revenu dans le wagon de la Liguilla pré-Sudamericana.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.