La Liga Profesional renomme son tournoi alors que les hommages se multiplient dans tout le pays. Si les regards sont embrumés, le football, désormais, n’avance plus que sur une jambe.

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Si Maradona s’en est allé rejoindre son ultime jardin, Diego, lui, reste plus que jamais présent dans un pays toujours sous le choc de son départ. Avec un calendrier des plus chargé en cette fin d’année, impossible pour la Liga Profesional de Fútbol de reporter cette cinquième journée. Alors, en guise d’hommage, le tournoi se trouve un nouveau nom et un nouveau logo : la Copa de la Liga Profesional devient donc la Copa Diego Armando Maradona, avec, pour symbole, la silhouette du Pibe de Oro

À l’heure de rechausser les crampons, tous les clubs ont ainsi tenu à rendre hommage à Maradona, chacun à sa façon. Comme nous le contions dans le Live spécial Maradona dimanche, Diego est un être à part, unique, qui ne sera sans doute jamais égalé (nous serions très heureux de nous tromper) et qui, même une fois absent, restera présent pour l’éternité.

Avec l'aide de D10S 

Club de ses débuts professionnel à seulement quinze ans, Argentinos Juniors s’est présenté sur la pelouse avec une chaussette en deuil, la gauche évidemment. Le Bicho, chez qui Diego a passé dix belles années, a disposé tranquillement d’un Aldosivi toujours aussi faible. Une victoire à Mar del Plata qui devrait permettre au Semillero del Mundo d’accrocher la deuxième place qualificative. Dans l’autre match du groupe 5, Estudiantes et San Lorenzo se sont quittés sur un score nul et vierge, laissant le Ciclón décrocher la première place, tandis que les Pinchas sont assurés de terminer bons derniers à une journée de la fin.

International à seize ans, quintuple meilleur buteur en Primera, en 1981, Diego Maradona prend la direction de Boca Juniors, un club à la hauteur de son talent. Dans une Bombonera chargée en émotions, les joueurs de Miguel Ángel Russo renouent avec la victoire après deux défaites de rang. Une victoire 2-0 contre Newell’s, autre club de Diego (il n’y reste que six mois, avant de revenir finir sa carrière à Boca), grâce à un doublé d’Edwin Cardona aussi brillant que la loge de Maradona. Une victoire marquée par l’hommage de tout un groupe à Dalma Maradona, fille de Diego, courageusement présente pour ce rendez-vous. Sportivement, à une journée de la fin de la phase de groupe, Boca occupe la première place et devra aller chercher au moins le point du match nul à Córdoba pour se qualifier face à Talleres. Une T qui s’est inclinée à Lanús, là où Maradona a poussé son premier cri. Une défaite 1-0 dans une rencontre équilibrée où s’est illustré l’homme en forme côté Granate, Nicolás Orsini dans le temps additionnel.

Un trône vide et message clair, Diego Maradona est et sera éternel. Orphelin de son entraîneur, et de son adjoint qui préféré jeter l’éponge, Gimnasia n’avait qu’une envie : s’imposer et crier à s’en décrocher les poumons en mémoire à l’idole nationale. Profitant du turnover mis en place par Mauricio Pellegrino, le Lobo va s’imposer au Fortín, face à Vélez. Un coup de tête du défenseur Maxi Coronel et deux doigts vers le ciel. C’est ainsi que les Triperos ont glané trois points précieux dans la chasse aux deux premières places. L’ultime journée de ce groupe 6 verra Gimnasia affronter Huracán, premier du groupe après sa victoire 1-0 sur un but de Juan Garro contre un Patronato qui paye le penalty hors cadre de Chimino. Avec trois équipes, pour deux places, ce Lobo - Globo a un parfum de finale.

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On connaît les qualifiés

Alors qu’il reste une dernière journée dans cette première phase de groupe (oui, il y en aura une seconde), les trois premiers groupes ont rendu leur verdict. En s’imposant 2-0 à Rosario face à Central, River Plate grimpe à la première place du Groupe 3. À l’exception du match d’ouverture dans cette compétition, les joueurs de Marcelo Gallardo ont tranquillement géré cette Copa tout en prolongeant l’aventure en Libertadores, seul véritable objectif du Millo. De son côté Banfield a ramené le point du match nul qui entérine sa qualification de son déplacement à Mendoza. Un 0-0 suffisant pour un Taladro toujours plaisant à suivre, parfaitement dirigé par l’ex-Lobo, Sanguinetti. Pour son premier tournoi à la tête de l’équipe première, Kily González aura finalement déçu. Si sur le papier, le projet semble intéressant, dans les faits il tarde à convaincre. Il reste beaucoup de travail à accomplir pour ces Canallas s’ils veulent se montrer compétitif en 2021.

S’en est fini du Defensa y Justicia de Crespo. Davantage concentrés sur la Sudamericana, les joueurs de Florencio Varela se sont inclinés 2-3 face à Central Córdoba. Avec une équipe B sur la pelouse, ils ont laissé filer le point du match nul (sans intérêt) à la quatre-vingt-onzième minute. Une victoire pour l’honneur pour des Ferroviarios déjà condamnés dans un groupe dominé par Colón et Independiente. En s’imposant 2-1 à Santa Fe, le Rojo a pu compter sur sa pépite, le jeune Alan Velasco, auteur d’un joli but à la fin d’une rencontre où le pibe a montré ses qualités. Jonathan Menéndez avait débloqué la rencontre d’une belle frappe croisée. Dans les arrêts de jeu, Brian Fernández a réduit l’écart. Un but loin d’être anecdotique pour le buteur des Sabaleros puisqu’il semblait perdu pour le football il n’y a pas si longtemps et qu’il faut remonter à plus d’un an et son passage chez les Timbers de Portland pour trouver la trace d’un but.

Dans le dernier groupe, le Decano balaye tout sur son passage. Cinq matchs, cinq victoires et une première place en poche. Face à Arsenal Sarandí, l’Atlético Tucumán s’est imposé 3-2 dans une fin de matchs totalement folle. Alors que le score n’était que de 0-0 à la mi-temps, Lucas Albertengo a lancé les hostilités à l’heure de jeu. Matías Alustiza a bien permis au sien d'égaliser sur penalty avant que Lucas Recul ne lui rende la pareille à la quatre-vingt-neuvième et fasse passer le score à 2-1 pour el Arse. C’était sans compter sur l’esprit guerrier des joueurs du Ruso Zielinski. Le Gigante del Norte a montré une fois encore qu’il avait les ressources pour arracher les victoires. Marcelo Ortiz de la tête à la quatre-vingt-douzième et, dans la foulée, une magnifique tête déposée par Alustiza qui s’offre un doublé, offrent la victoire aux visiteurs. Si Arsenal a montré de belles choses, il faudrait un petit miracle pour se qualifier.

Si mathématiquement tout reste possible, on voit mal le Tatengue ne pas prendre au moins un point, à domicile, contre un Deca déjà qualifié alors qu’il n’a plus que cette Copa Diego Armando Maradona à jouer. Si Unión s’est incliné 1-0 face à un Racing qui décroche sa première victoire, c’est un alignant une équipe B (tout comme l’Academia) cherchant à préserver ses forces pour leur rencontre face aux brésiliens de Bahia. Le Racing, pourtant vainqueur, est d’ores et déjà éliminé. Toujours en pleine crise institutionnelle et sportive, la Acade va devoir capitaliser sur son exploit en Libertadores pour garder un sourire qui risque de rapidement disparaître de BKCC une fois éliminé de cette compétition continentale.

Les buts

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca