Boca Juniors a remporté la Copa Diego Maradona au terme d’un séance de tirs au but venue ponctuer une finale sans grandes émotions jusqu’à son final. Si le symbole est fort, l’hommage n’est pas passé par le jeu.

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Quelques jours après la prestation catastrophique en Libertadores, Boca Juniors retrouvait une dernière fois les terrains avant de préparer sa prochaine saison à l’occasion de la finale de la Copa Diego Maradona. La force du symbole voulait évidemment que les Xeneizes rendent le plus beau des hommages à D10S par un titre, ce même symbole qui les avait vu arracher la qualification en finale face à Argentinos. Opposé à Banfield, équipe joueuse et surprise en puissance, Boca n’a pas récité le plus grand des footballs, n’a pas mis fin aux critiques qui peuvent logiquement s’abattre sur l’idée de Russo, mais a décroché le titre. Pas question de mérite une fois encore, mais de savoir saisir les occasions.

C’est justement ce que Banfield n’a pas su faire, incapable de se montrer précis offensivement, avec des joueurs habituellement générateurs de danger qui sont passés à côté de leur match (à l’image de Cuero, invisible sur son côté, ou Payero, qui a beaucoup trop forcé ses gestes pour être suffisamment dangereux. Pourtant, ce Boca n’a rien d’impressionnant et fait montre des mêmes défauts : absence de pressing sur l’adversaire, manque de volonté de changer de rythme, manque d’équilibre au milieu (le duo Capaldo – Campuzano a guère brillé), n’a pas de latéraux capables d’apporter quoi que ce soit offensivement, manque d’idées offensives et collectives. Alors le Boca de Russo s’en remet à des individualités, capables aussi d’être géniale. Ce fut le tour d’Edwin Cardona, qui a offert le seul éclat de la finale sur un enchaînement magnifique pour ouvrir le score (et se blesser). Comme un symbole, ce même Cardona que nombreux sont ceux à avoir réclamé face à Santos alors que Boca n’avait aucune idée offensive. Et cela aurait pu suffire tant Banfield a finalement été peu dangereux, essentiellement par sa faute. Et pourtant. Alors que la finale était loin d’être passionnante, il y a eu de l’émotion de la Bicentenario de San Juan : celle d’une dernière action d’un Banfield qui a terminé à onze contre neuf (Mas exclu, el Pulpo blessé) et avec trois numéros 9. Mais c’est un ex-River qui l’a générée : Luciano Lollo, à la 96e quand sa tête a trompé Andrada pour offrir une séance de tirs au but quasi inespérée pour les hommes de Sanguinetti. Une séance que Boca a remportée, ou que Banfield a perdu (Jorge Rodriguez touchant la barre) et qui offre aux hommes de Russo un nouveau titre. Un titre sur lequel les Xeneizes devraient s’appuyer pour rebâtir une équipe conforme à ce que doit être Boca. Histoire qu’un succès en Copa Diego Maradona ne soit pas un simple symbole.

La défaite en finale offre à Banfield un nouveau match. Joie de la Copa créée par les génies de la Liga Profesional de Fútbol de la AFA, il reste encore une finale, celle opposant donc Banfield, perdant du tournoi, à Vélez, vainqueur de la finale de la Zone Complementación (la coupe des perdants donc) qui a triomphé non sans mal d’un Rosario Central qui lui était inférieur dans le jeu mais qui a réussi à bousculer et faire douter un Fortín encore sonné de son élimination en demi-finale de la Sudamericana face au grand rival du Taladro, Lanús. L’enjeu ? Une place en Sudamericana 2022 pour le vainqueur de cette finale. Et si vous doutiez du génie des organisateurs de ce tournoi au format farfelu, sachez qu’à l’heure d’écrire ces lignes, on ne sait pas encore quand cette finale aura lieu (probablement entre le 20 et le 27 février).

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.