Maîtrisant totalement un superclásico qui a rapidement tourné en sa faveur, River Plate n’a pas seulement offert le plus beau des cadeaux à sa hinchada enfin de retour au Monumental, il a surtout pris les commandes du championnat.

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Le week-end que tout le monde attendait est arrivé. Retour des fans, retour du football en Argentine. Et pour l’occasion, le match qui embrasait la journée du dimanche, le superclásico, au Monumental. Autant le dire tout de suite, la jauge un temps définie pour permettre le retour des supporters dans les stades n’a été qu’un concept. La justice s’est par ailleurs saisie de l’affaire devant les Monumental et José Amalfitani totalement bondés et demande des explications aux présidents de River et de Vélez.

C’est donc dans un stade quasiment plein que River Plate et Boca Juniors se sont retrouvés pour un match à l’importance forcément capitale. Pour le Millo, il s’agissait de prendre provisoirement les commandes du championnat, pour les Xeneizes, de maintenir l’espoir d’un retour. La réponse a été rapide, le match a basculé en un gros quart d’heure. Le temps pour Marcos Rojo de recevoir deux avertissements coup sur coup et de laisser les siens en infériorité alors que le plan de jeu de Sebastián Battaglia semblait déjà se résumer en lancer Pavón en contre et surtout résister. River a donc posé sa main sur la rencontre, n’a cessé d’asphyxier des Xeneizes sans réelles idées et s’est appuyé notamment sur son facteur X, son joueur différent, l’immense Julián Álvarez. Le pibe s’est offert un golazo, a profité aussi des errements d’un Rossi qui n’a fait que confirmer les craintes de certains hinchas xeneizes à son égard, et a donc inscrit un doublé en première période. La suite n’a été que gestion, que contrôle d’une partie face à un rival qui n’a jamais essayé, semblant accepter trop rapidement la supériorité adverse, avec quelques séquences assez humiliantes de possession. Reste que River aurait pu s’offrir une goleada, il ne l’a pas fait et a même réussi l’incroyable : encaisser un but sur la seule venue de Boca dans sa surface, Armani, sans doute quelque peu endormi, ne contrôlant pas bien la reprise de la tête de Zambrano sur corner à l’ultime minute. Qu’importe au final pour le Monumental qui pouvait scander et célébrer son Muñeco, River prenait les commandes du championnat.

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Des commandes qu’il conserve après la sortie totalement ratée de Talleres à Florencio Varela. La T défiait un Defensa y Justicia toujours joueurs, toujours aussi agressif mais qui possède aussi ses failles. Mais les hommes de Medina ont semblé absents, peu impliqués, peu inspirés. Merentiel s’est offert un doublé en moins d’une demi-heure, les répliques du leader d’alors ont été bien trop limitées pour inquiéter Unsaín et la bande à Becaccece. Emmené par un excellent Gabriel Hachen et un Walter Bou de tous les bons coups, el Halcón s’est même offert un dernier but et Talleres voit sa folle série de douze matchs sans défaite toutes compétitions confondues prendre brutalement fin en même temps qu’il doit céder son fauteuil de leader.

River devant, Talleres à un point, derrière, les écarts commencent à se creuser. La faute à des poursuivants qui ne gagnent pas. Estudiantes accroche le roi du nul (sept en quatorze sorties), Racing, alors que Vélez et Independiente nous offrent le match fou du week-end. Fou car si Independiente a rapidement été mené au score, il a d’abord retourné la partie s’appuyant sur des espaces laissés dans les couloirs et parfaitement exploités par Velasco et Martínez, et s’offrant ainsi deux buts d’avance à vingt minutes de la fin. De quoi gérer. Mais ce Rojo est encore un patient sous surveillance, la gifle reçue du Tomba la semaine passée encore présente. Aussi, quand Thiago Almada, totalement seul face au but, réduisait l’écart à la 89e minute, conclusion assez logique pour un Fortín qui ne cessait de faire reculer son adversaire, on sentait l’équilibre précaire. Il s’effondrait sur un dernier coup de pied arrêté (et une polémique – Pellegrino (fils du coach) étant hors-jeu sur sa remise de la tête) et une égalisation de De Los Santos. 3-3, spectacle, tribunes, polémiques et folie, la démonstration définitive que le football argentin commence enfin à revivre.

Enfin, notons la bonne affaire pour Lanús qui s’impose d’un rien face à Central Córdoba et recolle à Talleres, revenant à trois points du deuxième, et la remontée d’Argentinos qui s’offre un deuxième succès de rang, double Boca, et entre désormais dans le club des qualifiés à la Sudamericana 2022 à la table générale, doublant ainsi Racing.

Les buts

Résultats

Aldosivi 1 – 2 Unión

Lanús 2 – 1 Central Córdoba

Godoy Cruz 2 – 2 Newell's Old Boys

Platense 0 – 0 Patronato

Huracán 1 – 0 Arsenal

Atlético Tucumán 0 – 0 San Lorenzo

Vélez Sársfield 3 – 3 Independiente

Gimnasia 0 – 1 Sarmiento

Rosario Central 0 – 1 Argentinos Juniors

River Plate 2 – 1 Boca Juniors

Racing 1 – 1 Estudiantes

Defensa y Justicia 3 – 0 Talleres

Colón 0 – 0 Banfield

Classement

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Photos : 2021 Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.