L’écart se réduit en Argentine, mais Defensa y Justicia et San Lorenzo s’accrochent en tête. Derrière, les deux géants sont prêts à bondir.

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Comme souvent cette saison, Rosario Central a été protagoniste de l’ouverture de cette sixième journée de la LPF. Les Canallas avaient l’occasion de prendre temporairement la tête du championnat en cas de victoire. Tout à plutôt bien commencé grâce à la promesse du club, Gino Infantino qui, au contraire son (presque) homonyme, fait du bien au football. But dès la septième minute. Le match était alors plutôt équilibré jusqu’au deuxième jaune de Kevin Ortíz. Peu de temps après, Sarmiento bénéficiait d’un pénalty que Broun arrêtait. Toledo se rattrapait en égalisant quelques minutes plus tard. Puis la Verde déroulait. Le bien connu Licha López inscrivait notamment un doublé, 4-1 score final. Sarmiento peut enfin respirer. Deuxième goleada consécutive à l’extérieur pour Central. Pendant ce temps, Unión gagne tranquillement 2-0 à domicile face à un Estudiantes toujours aussi horrible. L’entraineur avait notamment décidé de mettre Andújar sur le banc, et les joueurs lui ont très clairement répondu. Un bel exemple de l’expression « Hacer la cama » (comprendre : se mettre d’accord pour dégager l’entraineur). Balbo a bien évidemment été remercié (bilan : deux victoires, deux nuls, trois défaites) et c’est l’ancien entraîneur d’Independiente, champion avec Colón, Eduardo Dominguez, qui le remplace.

Quatre clubs nécessitant des points aux promedios s’affrontaient ensuite lors des premiers matchs du samedi. Dans un match extrêmement pauvre, Gimnasia et Colón n’ont offert qu’une bouillie de football dans un match sans but. À Vicente López, Platense et Central Córdoba se sont séparés bons amis, 1-1. Lanús recevait quant à lui River pour un second test d’envergure après la défaite contre Racing la semaine passée. Si le spectacle n’a pas forcément été au rendez-vous, les polémiques se sont enchainées. Toujours sans convaincre, River réussi tout de même à prendre l’avantage à la 25e minute grâce à Paradela sur sa première occasion du match. En seconde période, Lanús s’est vu refuser de manière incompréhensible l’égalisation de Lema, sur un hors-jeu passif « de fine interprétation » (comprendre, le but est totalement valide). Après avoir souffert en seconde période, River respirait, Beltrán inscrivait le but du break à la 88e. Le match s’est terminé en bagarre générale à la suite de l’annulation du but de Orozco au bout du bout du temps additionnel sur un hors-jeu millimétrique. Une victoire difficile contre Lanús en dépit de la performance médiocre de l’équipe, River a tout de même réussi à lutter contre un adversaire coriace en jouant en bloc tout le match.  Demichelis en a bien conscience est a déclaré : « Nous devons faire beaucoup mieux, nous devons être beaucoup plus dominants, notamment avec la possession du ballon. Je veux jouer différemment, je veux finir comme nous l’avons fait en première mi-temps, avec de très longues possessions ». Parallèlement, l’Atlético Tucumán et Newell’s se sont imposés à domicile sans se faire peur sur la plus petite des marges, respectivement contre Banfield et Barracas Central.

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C’est dans un climat déjà très tendu qu’Independiente recevait Instituto au Libertadores de America ce dimanche. Le Rojo ne va pas bien. La crise frappe fort, ne s’arrête pas et s’approfondit match après match. Même si le début de match a été bon, les réserves de patience que Leandro Stillitano avait demandées aux supporters commencent à s’épuiser à un rythme inquiétant. Le match nul contre l’Instituto avait un goût de défaite pour Independiente. Parce que cette fois-ci, le Rojo s’est créé plus de situations de but que lors des cinq matchs précédents, mais a montré des failles qui ont conduit à son effondrement. Parce que l’équipe ne donne pas de garanties. Parce qu’elle enchaine cinq matchs sans victoire. Parce qu’elle n’a pas pu gagner le moindre des trois matchs disputés à domicile cette année, avec deux défaites incluses. Parce que la performance et l’équilibre que recherche l’entraîneur ne sont pas là. Parce que le classement actuel ne semble pas encore être une source d’alarme cette saison, mais commence à inquiéter pour l’avenir proche. Et surtout parce que l’’équipe d’Avellaneda avait tout pour bien faire. Independiente menait 2-0 après seulement trente-et-une minutes, grâce à un doublé de Martín Cauteruccio, qui a converti un penalty (une nouvelle fois douteux, ça devient « normal » dans ce stade) puis a terminé une excellente action collective, et dominait. Mais la réduction de l’écart par Adrián Martínez a été un coup dur. Le promu l’a bien senti et a insisté. À raison, puisque La Gloria égalisait à la 66e minute et s’offrait plusieurs occasions de repartir avec les trois points, sans pour autant concrétiser. Malgré les tentatives de Stillitano de créer de l’enthousiasme avec des déclarations lunaires, le climat est tendu et le crédit de l’entraîneur se réduit comme peau de chagrin. Le prochain match face à Barracas Central pourrait déjà être décisif pour l’avenir du jeune entraineur.

Le clásico du week-end opposait Huracán à San Lorenzo. On le sait, le clásico de barrio más grande del mundo fomente une intense rivalité. Si Huracán était supérieur au milieu de terrain, San Lorenzo s’en est bien sorti grâce à son gardien de but, Augusto Batalla, qui a maintenu l’équipe en vie. Matías Cóccaro a ouvert le score sur un pénalty très, très discutable (une fois n’est pas coutume en Argentine, n’est-ce pas ?). Elías égalisait au bout du temps additionnel de la première période. En seconde période, San Lorenzo a décidé de fermer le jeu est s’est contenté de défendre son point. Batalla a sauvé le Ciclón en empêchant plusieurs buts d’Huracán. La fin de match a été digne de tout clásico qui se respecte : un quilombo. Il n’y a pas eu beaucoup d’agressivité ni de jeu dur pendant le match, la bagarre a commencé vers la fin du match, après une faute de Hezze sur Bareiro. Il y a eu des coups, des poussées et des bagarres impliquant plusieurs joueurs. Barrios (San Lorenzo sans Barrios, les habitués noteront l’ironie du destin) et Tobio ont été expulsés directement ainsi que Giay et Pizarro, tous deux sur le banc, ont également été expulsés. Un match nul qui amer pour le Globo, mais qui convient au Ciclón.

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En attendant l’arrivée imminente de Gareca, Vélez s’est imposé à Córdoba face à Talleres. Bien aidé par l’expulsion de Portillo dès la dix-septième minute, le Fortín menait 2-0 à la pause. Ortega était exclu à la 74e et Romero réduisait l’écart en toute fin de match mais c’était insuffisant pour la T, qui a pourtant dominé la seconde période, en générant plusieurs occasions de buts. Vélez a bien joué lors de la première mi-temps, avec de la personnalité, de l’audace et de l’ambition, et a capitalisé sur les erreurs de Talleres. À Victoria, le Matador recevait Argentinos Juniors dans un match à priori sexy. Tigre effectuait un bon début de match, mais Argentinos s’est rapidement adapté et a pris le contrôle du jeu. Le Bicho a réussi à mettre la pression sur Tigre et a marqué un penalty grâce à González Metilli. La seconde mi-temps a débuté avec l’expulsion de Luciatti, mais Tigre a continué à pousser avec Colidio qui a notamment raté l’égalisation. Argentinos a finalement remporté la victoire en se mettant en danger puisque les joueurs du Bicho n’ont pas effectué une seconde mi-temps avec autant d’intensité que la première.

Le lundi, Belgrano se déplaçait à Sarandí pour affronter Arsenal dans un duel qui sentait bon les promedios. Les Piratas se sont imposés grâce à un pénalty transformé par Vegetti en fin de première mi-temps, en faisant le dos rond lors du deuxième acte. Pendant ce temps, Racing sombre à Mendoza face à Godoy Cruz. L’ancien grand espoir de San Lorenzo, Tomás Conechny, a ouvert le score dès la première minute. La Academia a été bien imprécise et stérile, ce qui a permis aux Mendozinos de faire le break peu avant l’heure de jeu par l’intermédiaire de Salomón Rodríguez. Malgré quelques décisions défavorables de l’arbitre, Racing repart bredouille de façon plutôt logique.

Au vu des résultats jusqu’alors, le Boca - Defensa y Justicia s’annonçait explosif. Les deux clubs avaient l’occasion de prendre la tête du championnat en cas de victoire. Les Xeneizes venaient de remporter tranquillement la Supercopa Argentina (la vraie) contre Patronato en milieu de semaine. Un 3-0 (triplé de Benedetto) net et sans bavures face à une équipe extrêmement faible qui devrait nous offrir de sacrés matchs de Libertadores. Qu’importe, revenons à nos moutons. Ou plutôt à nos chèvres. Le Xeneize et El Halcón nous ont offert un match spectaculaire sous forme d’attaque défense, d’arco a arco. Le milieu de terrain était constamment sauté et les deux clubs se sont procuré d’énormes occasions. Le 0-0 final est presque un miracle tant les deux équipes ont eu d’occasions. Romero et Unsaín ont répondu présents et quand, ils étaient battus, les poteaux ou la transversale venaient à leur secours. Ce match nous a également offert deux disasterclass absolument extraordinaires : pour énième fois, c’est Villa du côté Bostero, et Edwin Mosquera à Defensa. À force de choix ridicules, contrôles et passes ratés ou encore positionnement douteux, les deux Colombiens ont eu le mérite de divertir (ou énerver). De nul, il n’y aura eu que quelques performances individuelles.

Les buts

Classement

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Photo une : Marcelo Endelli/Getty Images

Vincent Dupont
Vincent Dupont
Éperdument amoureux d'une région où fútbol est synonyme de religion, sur les rives du Rio de la Plata j'assouvis ma passion.