Après deux tournois qui avaient vu une surprise totale (Sport Boys) et un glorieux ancien (Jorge Wilstermann) revenir dans la lumière, l’incertitude était de mise pour l’Apertura avec notamment une grande question : les géants The Strongest et Bolívar allaient-ils laisser la place aux autres ou réaffirmer leur statut ?

L’énorme appétit des grands

Pour cela, les deux géants du paysage local ont tenté la révolution. Du côté des Celestes, on a activé la filière espagnole en attirant sur le banc Beñat San José, ancien des équipes de jeunes de la Real Sociedad, passé par le Golfe et sortant d’une saison relativement correcte avec Antofagasta au Chili. Avec l’arrivée du technicien espagnol, on remodèle l’effectif en laissant partir la colonie argentine (à un Celerino près) et en recrutant local, notamment le buteur franco-argentin Hugo Bargas, ou en allant chercher de l’expérience, comme l’excellent Mauricio Prieto, arrivé du Chili après avoir été l’un des hommes clés des Wanderers. De quoi repartir sur de bonnes bases. Côté The Strongest, même stratégie après l’arrivée sur le banc de César Farías en avril dernier. On laisse ainsi partir plusieurs joueurs étrangers, dont le buteur paraguayen au rendement de 0.5 but par match, Carlos Neumann, et joue sur un mélange local et promesses étrangères comme le jeune vénézuélien passé par la Serie A italienne Manuel Arteaga.

Quelle place alors pour les surprises passées et habituels outsiders ? Sport Boys doit désormais faire sans son mentor Carlos Leeb, Wilstermann essuie une importante vague de départs et Julio Zamora doit reconstruire, alors que le duo Blooming – Oriente Petrolero change de tête, Maurcio Soria côté Academia, Wilson Gutiérrez côté Refineros, et espère de nouveau retrouver les lumières d’une lutte pour le titre, joie qui comment à remonter (au Clausura 2009 pour Blooming, au Clausura 2010 pour Oriente Petrolero).

Mi-saison : duel de géants

« C’est un honneur de diriger Bolívar, un devoir de le faire bien. » Lorsqu’il s’est engagé avec les Celestes, Beñat San José a clairement annoncé ses attentes et fait comprendre la pression qu’il aurait sur les épaules. Après neuf journées, le technicien espagnol a parfaitement répondu aux attentes. Parfois avec qualité, parfois avec du cœur, parfois avec les deux. Comme lors de la dernière victoire acquise le week-end dernier face à Blooming. Entre un Diego Zamora infranchissable dans ses buts et les multiples occasions créées par les hommes de San José, la Celeste est allée chercher une précieuse victoire à Santa Cruz face à la Academia et s’est assuré de conserver sa place de leader devant The Strongest.

Les Tigres, meilleure défense du championnat, restent l’équipe qui a le moins perdu, une seule défaite concédée face à l’actuel leader, et ont tranquillement contrôlé Oriente Petrolero qui se retrouve désormais coincé dans le groupe des poursuivants relégué à 7 points des Celestes, groupe composé de quatre équipes, dont le dernier champion Wilstermann. Un match des plus bouillants sur et autour du terrain puisqu’il aura été marqué par l’expulsion de César Farías auteur d’une forte altercation avec Bejamín Saucedo, délégué d’Oriente Petrolero. Le technicien vénézuélien est sorti marqué par l’altercation accusant de propos racistes. Reste que Farías risque une forte sanction et a déjà prévenu qu’elle pourrait signifier son départ du pays s’il venait à être suspendu plusieurs mois. Le tout alors que The Strongest n’est qu’à trois points du leader.

Puisqu’on évoque les anciens champions, l’heure est grave du côté de Sport Boys. Actuellement derniers, le vainqueur du dernier Apertura ont fait appel à la légende Xabier Azkargorta pour redresser la barre. Une opération qui semble enfin en marche, après deux nuls, face à Oriente Petrolero et San José, le Toro Warneño connait enfin sa première victoire face au promu Guabirá.

 

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Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.