En novembre dernier l’ancien international argentin Julio Zamora, alors entraineur du Real Potosí, remporte une autre bataille loin des terrains en réussissant à sortir sain et sauf d’un double accident cardiovasculaire. Depuis, la clinique de Cochabamba qui lui a administré les soins lui réclame 20 000 $ mais son club du Real Potosí, en pleine crise financière, se trouve dans l’incapacité totale de lui payer ses trois derniers mois de salaire. Heureusement, les anciens clubs de Zamora ne l’ont pas oublié et un élan de solidarité se met peu à peu en place dans toute l’Amérique du sud.

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Julio Zamora arrive au Real Potosí après 6 journées de championnat à la fin du mois d’août 2017. Alors que le club est lanterne rouge du championnat bolivien, le technicien argentin enchaîne les bons résultats au point de flirter avec une place qualificative en Copa Sudamericana. Malheureusement, le 5 novembre dernier après un match nul face à l’Universitario de Sucre lors d’une rencontre de championnat, l’entraîneur argentin ne se sent pas bien et est emmené d’urgence à la clinique de Potosí puis à la clinique Aranjuez de Cochabamba où on lui détecte deux infarctus cérébraux. Quelques semaines plus tard et après de nombreuses interventions chirurgicales, l’ancien attaquant montre des améliorations et recommence à marcher à la maison. En attendant, le club du Real Potosí engage un autre entraineur tout en affirmant son soutien à son ex-technicien. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Il n’en est rien.

En début de semaine après un silence de plusieurs mois Julio Zamora prend la parole publiquement et implore une aide financière pour régler les 20 000 $ restant sur les 40 000 $ que lui réclame la clinique de Cochabamba. Lors de cette sortie publique, l’ancien vainqueur de la Copa America 93 dénonce l’abandon de son ancien club du Real Potosí qui ne lui a pas versé ses trois derniers mois de salaire. Il faut dire que le Real traverse la période financière la plus délicate de son histoire au point de s’être vu retirer trois points d’office avant le début du championnat bolivien. Zamora ajoute, en larme, devant la presse bolivienne : « mon contrat devait aller jusqu’à la fin du championnat mais après mon accident, ni mes assistants, ni moi, n’avons reçu le moindre salaire du club. La situation est compliquée, ma femme et moi devons mettre en jeu tout ce que nous possédons, tout ce que le football m’a donné je l’ai perdu ».

L’appel à l’aide de Julio Zamora est arrivé aux oreilles de ses anciens clubs qui se sont tout de suite mobilisés pour lui venir en aide. Quelques heures après cette annonce publique, Eduardo de la Torre, président du club mexicain de Cruz Azul a annoncé en direct sur la chaîne Fox Sport que le club appuierait au plus vite financièrement son ancien joueur. Son ancien coéquipier Carlos Hermosillo a même été jusqu’à publier le numéro de compte de son ami via un message posté sur Twitter.

 

 

Le club mexicain est allé plus loin en annonçant qu’un match amical serait organisé prochainement pour récolter des fonds. En attendant, sur Twitter les messages de soutien sont nombreux et le hashtag #ColectaAzul a été lancé par les hinchas de Cruz Azul.

En Argentine aussi on s’organise, Newell's Old Boys, le club de ses débuts professionnels en 1985, a lancé le hashtag #FuerzaNegroZamora et a surtout proposé à ses supporters d’acheter un bon d’une valeur de 50 000 pesos (2,50 $) à l’occasion du match de championnat de cette semaine face à Colón de Santa Fe. Une opération qui se poursuivra également après la rencontre avec un objectif : vendre plus de 10 000 bons.

 

 

Enfin, Ariel Reck, avocat de la A.F.A. (fédération argentine de football) qui avait réussi à annuler la suspension de 4 matchs de Messi l’an dernier, a pris le dossier en charge avec l’intention d’appuyer le cas de Julio Zamora devant les instances de la FIFA. Justement, il se murmurait que ce même Lionel Messi, ex de Newell's Old Boys, serait sensible à la situation de son compatriote au point de lui apporter son aide.

Julio Zamora a jusqu’à ce dimanche 11 février pour régler les 20 000 $ à la clinique. Le temps presse.

Thomas Allain
Thomas Allain
Breton exilé à La Paz. Correspondant en Bolivie pour Lucarne Opposée