On attendait le premier grand rendez-vous de l’année bolivienne, on n’aura pas été déçu. Au terme d’un match totalement fou, Bolívar écarté The Strongest et profite de la chute des leaders pour recoller au général.

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Un clásico paceño n’est jamais un match comme les autres. Opposant les deux plus grands clubs boliviens, il met souvent aux prises deux équipes engagées dans la course au titre. Pourtant, celui de la huitième journée de l’Apertura n’était pas question de suprématie nationale, pas encore. Bolívar n’est certes pas trop mal parti, mais accuse du retard sur les leaders que sont Royal Pari et Always Ready, quand les Atrigrados sont au fond du gouffre, avec deux petites victoires seulement au compteur en cinq sorties. Il était donc d’abord fortement question de s’accrocher au bon wagon. Ce dont on ne se doutait pas, c’est que l’Hernando Siles allait vivre l’un des matchs les plus fous entre les deux géants depuis plusieurs décennies.

Erreurs défensives, exploits individuels, polémiques d’arbitrage, on aura ainsi eu tous les ingrédients de ce qu’on appelle un partidazo. Tout a d’ailleurs rapidement et parfaitement débuté pour les visiteurs du soir. On jouait la quatrième minute lorsque Willie servait Jair Reinoso qui pouvait alors ajuster Guillermo Viscarra pour le 1-0 en faveur des visiteurs. La réplique de la Academia ne tardait pas, même si elle manquait quelque peu de justesse quand les Atigrados, plus patients et grâce à des transitions rapides mordaient. Ils passaient à un rien de doubler la mise Willie gâchant son offrande à Reinoso. La sanction était immédiate, Erwin Saavedra filait côté droit, repiquait dans l’axe et offrait à Marcos Riquelme le but égalisateur. Le calcul n’était pas à l’ordre du jour, les deux formations ne pensaient qu’à attaquer, laissant bien des espaces en défense. Sur l’un d’eux, The Strongest reprenait l’avantage, bien aidé par Viscarra qui se trouait sur une frappe assez anodine de Walter Veizaga. La course poursuite ne faisait que commencer. Bolívar jouait sur la profondeur, Marcos Riquelme multipliant les appels dans le dos de la défense des Tigres. Il obtenait un penalty que Juan Carlos Arce voyait détourné par Vaca mais repris par la nouvelle sensation du football bolivien Víctor Ábrego (troisième but en quatre matchs avec le maillot céleste), il offrait à Saavedra l’occasion de retourner le match, mais ce dernier butait sur le portier des Tigres. Ce n’était que partie remise. Entretemps, The Strongest allait penser se mettre à l’abri. D’abord sur un penalty transformé par Willie, ensuite sur un nouveau contre éclair et une ouverture parfaite du petit brésilien pour Chura. À 4-2, on avait déjà du mal à reprendre notre souffle, on ne se doutait que ce que n’était que le début. Car la seconde période allait voir Bolívar enclencher alors que le pire venait d’être évité, l’arbitre annulant un but de Godoy pour une faute peu évidente de l’un de ses coéquipiers, dans la foulée, en une minute, Bolívar retournait le match. D’abord sur une tête de Marcos Riquelme, ensuite sur une remise de l’avant-centre céleste à Saavedra. Le match ne connaissait pas de véritable pause, les joueurs de Soria allaient se procurer plusieurs situations claires de but, touchant même le poteau de Viscarra, mais Bolívar allait sortir vainqueur de cette folie. D’abord en prenant les Tigres à leur propre piège, sur un contre parfait conclu par Saavedra, ensuite sur quelques situations notamment une qui allait faire sortir de ses gonds les fans des Aurinegros. On jouait la 88e minute lorsque sur un corner de Campos, Jair Reinoso surgissait pour égaliser avant de voir l’arbitre de la rencontre refuser le but. Après match, les versions vont diverger : il semblerait que l’arbitre n’avait pas donné l’ordre de tirer le corner selon une version, selon une autre, que le ballon n’était pas correctement placé dans l’arc de cercle. Reste qu’une fois le corner retiré, une fois la tête Rolando Blackburn passé à un rien de la lucarne de Visacarra, le score n’évoluait plus. Bolívar s’impose 5-4 dans un clásico paceño qui n’avait pas vu autant de buts inscrits depuis celui de 1978 (victoire 6-3 des Celestes) et recolle aux leaders quand The Strongest reste englué en queue de classement.

Car devant, Always Ready et Royal Pari sont tombés. Les derniers se sont inclinés chez eux sur le fil face à Blooming après avoir un temps espéré une remontada (les hommes de Miguel Ángel Portugal ayant été menés 2-0 avant d’égaliser puis de se faire piéger dans les derniers instants sur une ouverture magique d’Helmut Gutiérrez pour César Menacho). Les premiers ont chuté lors de l’autre affiche de la journée, celle les opposant à Jorge Wilstermann. Les Alteños ont joué une bonne première période, se procurant plusieurs situations de but et profitant d’un Aviador qui manquait de justesse offensive. Tout allait changer en seconde période, avec notamment les entrées de Cristian Chávez et Alejandro Meleán qui donnaient plus de consistance à la génération du jeu des locaux qui allait ainsi déflorer la marque par Serginho à vingt minutes de la fin, avant qu’une percée tout en puissance de Gilbert Álvarez offre à Jaime Arrascaita le but du break. Ce succès de Wilstermann ramène l’Aviador à trois points de la tête, occupée par Royal Pari, six équipes se tenant dans cet écart.

Résultats

bolj8r

Classement

bolj8c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.