La sixième journée du Brasileirão 2024 ouvrait par un choc entre géant. Au Maracanã, Flamengo accueillait le Corinthians pour un Clássico do Povo placé sous haute tension. Nous y étions.

C'était presque la dernière chance pour Tite. Fortement contesté par une grande partie de la torcida après une série de mauvais résultats, notamment une première place dans le Groupe E (pourtant abordable) difficile à conserver en Libertadores, Flamengo ne pouvait pas se permettre de perdre ce Clássico do Povo à domicile. Du côté du Corinthians, les choses n'étaient guère meilleures. Avec deux défaites et deux nuls en championnat, pour seulement une victoire et une différence de buts négative (-2), les choses étaient compliquées. En Sudamericana, le Timão ne faisait guère mieux, avec le Racing de Montevideo en tête du groupe. Ce samedi 11 mai, à Rio de Janeiro, la ville était en proie à une vague de chaleur inhabituelle depuis quelques semaines. On aurait dit l'été en plein mois de mai, avec une température dépassant les trente-quatre degrés au coup d'envoi. Le Maracanã était bien rempli, avec 56 929 supporters présents. J'avais le privilège d'être près de la zone réservée aux visiteurs, un luxe de plus en plus rare dans le football sud-américain.

Du côté de Flamengo, un onze plutôt classique malgré l'absence de Giorgian De Arrascaeta (sur le banc) et la titularisation du très jeune Lorran côté droit : Agustín Rossi ; Guillermo Varela, Fabrício Bruno, Léo Pereira, Ayrton Lucas ; Allan, Gerson, Nicolas De la Cruz ; Lorran, Everton Cebolinha, Pedro.

Pour le Corinthians, un onze plutôt défensif avec une défense à cinq : Carlos Miguel ; Fágner, Félix Torres, Gustavo Henrique, Cacá, Hugo ; Paulinho, Breno Bidon, Rodrigo Garro ; Ángel Romero, Wesley.

Si António Oliveira a opté pour une approche plus fermée, c'est bien le Timão qui s'est procuré la première grosse occasion grâce à une tête de Paulinho au cœur de la surface. Cela a réveillé Flamengo qui s'est enfin porté à l'attaque, exerçant une pression haute. Attitude qui a rapidement porté ses fruits. Malgré une grossière erreur du gardien Carlos Miguel, qui remplace la légende Cássio (très critiqué dernièrement pour ses performances moyennes), Pedro ouvrait le score avec une passe décisive de Lorran, faisant exploser le Maracanã. Cinq minutes plus tard, le gardien des visiteurs se faisait pardonner de sa grossière erreur en sortant un superbe arrêt sur un missile d'Everton aux abords de la surface. Corinthians a tenté tant bien que mal d'attaquer, mais s'est heurté à une bonne pression de Flamengo. Les Paulistas ont surtout opté pour de longs ballons vers leurs attaquants. Le milieu de terrain était complètement submergé. Le 1-0 à la mi-temps était plutôt une bonne affaire pour le Corinthians, largement dominé. Au retour des vestiaires, Gabigol remplaçait Pedro côté Fla, tandis que Yuri Alberto entrait à la place du milieu de terrain Paulinho pour le Timão. Après quelques minutes de flottement, le Corinthians s’offrait une double occasion nette : Rodrigo Garro envoyait un coup franc repris de la tête par Yuri Alberto que Rossi sortait, puis Cacá frappait à bout portant et le gardien réalisait une nouvelle superbe parade. Une minute plus tard, Cacá perdait un ballon dangereux au profit de Gerson, qui délivrait une superbe passe pour Lorran. 2-0 pour Flamengo. Si les deux équipes avaient ensuite quelques occasions chacune, sans pour autant pouvoir conclure, Flamengo s’est donc offert le Clássico do Povo grâce à un but et une passe décisive de la nouvelle promesse rubro-negra : Lorran, âgé de seulement dix-sept ans. Flamengo respire, tandis que Corinthians continue de sombrer.

Pas question en revanche de se lamenter pour António Oliveira, encore moins de parler de maintien. En conférence de presse, ce dernier s'est d'ailleurs énervé face à un journaliste lui demandant si le Corinthians avait pour principal objectif de se maintenir en première division. Il a notamment pointé du doigt le manque de réussite de ses joueurs face aux buts, malgré un grand nombre d'occasions lors des matchs précédents.

Résumé du match

Vincent Dupont
Vincent Dupont
Éperdument amoureux d'une région où fútbol est synonyme de religion, sur les rives du Rio de la Plata j'assouvis ma passion.