Vainqueur de l’affiche de la journée, Universidad Católica prend les commandes de la Primera División en écartant l’un de ses concurrents au titre. Derrière, dans une journée riche en buts, la U n’en finit plus de couler.
176e clásico entre Colo-Colo et Universidad Católica et premier grand rendez-vous de l’année en championnat. Dans un Monumental prêt à s’embraser, les Albos, tout de noir vêtu, sont tombés sur un os, le champion sortant. Gustavo Quinteros a pris le relai de Beñat San José, s’il commence à poser son style, il y a des valeurs acquises par son groupe sur lesquelles il peut s’appuyer, à commencer par celle de l’efficacité. Les Cruzados de Quinteros ont d’abord remporté la bataille tactique en laissant le ballon aux hommes de Salas mais en les bloquant systématiquement et les prenant sur les côtés. C’est d’ailleurs du côté droit, celui de Chapita Fuenzalida, qu’arrivait l’ouverture du score. Le piège s’était refermé, Pinares profitant d’une mauvaise passe d’Insaurralde pour frapper en contre et servir Fuenzalida. Le collectif des visiteurs semblait alors largement supérieur, Sáez commençait à manquer une belle occasion de faire le break, Colo-Colo ne parvenait pas à se montrer dangereux jusqu’à une frappe en fin de premier acte. Le match semblait contrôlé par les visiteurs. Mario Salas décidait alors de commencer à changer ses plans. Mouche entrait en piste, Esteban Paredes, réclamé par le peuple albo, suivait quelques minutes plus tard, accompagné de Jaime Valdés. Le changement de système – à deux devant – allait demander quelques minutes d’adaptation que la Católica allait exploiter. Une fois encore Pinares décalait Fuenzalida côté droit, Puch dévissait une fois servi mais sa frappe se transformait en passe pour Sacha Sáez qui marquait enfin pour la première fois depuis novembre. Souvent critiqué pour sa maladresse, l’avant-centre des Cruzados s’offrait un doublé dix minutes plus tard profitant d’une énorme boulette de Barroso. Le match semblait plié mais le Cacique ne se rendait pas. Vilches réduisait l’écart à l’entrée du dernier quart d’heure, les vagues s’abattaient sur la défense cruzada et lorsque Paredes offrait le but du 3-2 à Vilches, l’espoir revenait. Un peu tard cependant, après avoir mis fin à une série de six clásicos perdus consécutivement en septembre dernier, la Católica entame une nouvelle série et s’impose au Monumental pour la première fois depuis avril 2015. Et prend les commandes du championnat.
Derrière, une seule équipe parvient à s’accrocher : Unión Española. Les Hispanos montrent de belles choses au Santa Laura et s’impose sur la plus petite des marges face à Huachipato et profitent du nul concédé par les Celestes d’O’Higgins à La Florida face à Audax (avec deux merveilles de buts pour les Itálicos) et de celui de La Calera à Coquimbo au terme d’un match au cours duquel les Cementeros ont souvent souffert. La souffrance n’est rien en comparaison de celle de la U. Après le départ de Kudelka et l’arrivée dans la foulée d’Arias à quelques jours d’un périlleux déplacement à Concepción, on pouvait s’inquiéter pour les universitaires. Les faits nous ont finalement donné raison. Pourtant, comme souvent en ce début d’année, le match avait bien débuté pour le Chuncho. Emmené par un excellent Jimmy Martínez au milieu, la U ouvrait le score par Matías Rodríguez et ne laissait que peu de situations claires aux hommes de Francisco Bozán. Puis, comme souvent en ce début d’année, tout s’est effondré. Il y a eu l’avertissement que fut la frappe de Droguett venue s’écraser sur l’équerre en fin de premier acte, il n’a pas été reçu. En seconde période, le Campanil va prendre le contrôle total de la partie, le duo Josepmir Ballón – Alejandro Camargo régnant au milieu, Nicolás Maturana et Nicolás Orellana apportant le danger sur les côtés. El Pato Rubio égalisait, Orellana doublait la mise dix minutes plus tard, le match allait être un temps interrompu par la colère des hinchas de la U qui, à l’image de leur équipe ont une fois encore fini par sombrer. Après la rencontre, alors qu’Alfredo Arias allait alimenter bien des polémiques, Carlos Heller, président d’Azul Azul renonçait, la U se retrouve déjà au fond du gouffre. Avec quatre points pris sur quinze possible et une élimination prématurée en Libertadores, le premier semestre s’annonce des plus difficile.
Pendant ce temps, Palestino gâche une belle occasion de ramener les trois points de Cavancha en se faisant remonter par un très bon Deportes Iquique, el Pájaro Gutiérrez profitant tout de même de l’occasion pour s’offrir un doublé (ne manquez pas le premier but), Curicó Unido décroche son premier succès de la saison face à la lanterne rouge Cobresal, alors qu’Antofagasta tombe à Viña del Mar face à Everton en clôture de la journée.