Huitième journée de championnat et un quatuor se détache en tête avec, comme locomotive, un champion sortant qui profite du week-end pour atomiser et couler son rival universitaire. Des buts, des scénarii tous plus fous les uns que les autres, retour sur le week-end chilien.
À l’heure de pénétrer sur le terrain de San Carlos de Apoquindo, les interrogations était bien plus nombreuses que les certitudes pour l’Universidad de Chile. Car la U présente toujours les mêmes soucis. Capable de lutter à armes égales avec son adversaire, mais incapable de tenir la distance et surtout explosant à la moindre contrariété. Cela avait été le cas lors des deux journées d’avant ce Clásico universitario que ce soit à Antofagasta ou face à La Calera. Aussi, sa côte n'était pas élevée, en témoigne celle sur sportsbetting24.ca. D'autant que le principal problème auquel les hommes d’Arias allaient faire face était l’adversaire, la Católica. Capable de dominer Grêmio, elle dispose d’une identité de jeu que la U cherche encore. La défaite concédée face à Libertad aurait pu laisser des traces, faire vaciller les certitudes des Cruzados. Il n’en fut rien. Les hommes de Quinteros furent supérieurs, largement. Les percées de Puch sur le côté gauche, celles de Chapa Fuenzalida à droite, l’importance d’Aued dans le contrôle total du milieu, le poids de Sacha Sáez dans l’axe, d’entrée de partie, la U a été totalement submergée. Les vagues blanches et bleues ne cessaient de s’abattre. Mais la U résistait, se procurait même une énorme occasion lorsque Campos Lopez butait sur Dituro. Et gardait une once d’espoir. Qui allait mourir dès le retour des vestiaires. Deux joueurs qui se gênent, un ballon offert à Lobos qui lance Fuenzalida. Trente-trois secondes, 1-0 Católica, le match est alors plié, la U va encore une fois totalement sombrer. Les hommes d’Arias sont sans idées, envoient de long ballons quand les Cruzados jouent dans les pieds ou dans les espaces. Fuenzalida passait à un rien du 2-0, les vagues continuaient de s’abattre, les hommes de Quinteros pouvant tranquillement combiner. Puch ajoutait un deuxième but après une nouvelle énorme phase de possession. Riascos ajoutait le sien lancé par Fuenzalida au sein d’une défense qui ne sait plus s’aligner, San Carlos de Apoquindo pouvait ne cesser de vibrer de bonheur devant la leçon donnée par les siens aux autres universitaires de la ville. Entré à la pause, Espinoza était exclu histoire de pousser le naufrage jusqu’à son paroxysme, après avoir frappé Aued. Herrera passait à un rien de le suivre pour un attentat sur Riascos. Alors Aued pouvait clore la marque, la Católica atomise la U en lui infligeant sa pire défaite dans un Clásico universitario depuis le 5-0 de novembre 1954 (la Católica terminera alors championne quand la U sera avant-dernière). Les Cruzados reprennent leur fauteuil de leader quand l’Universidad de Chile se retrouve bonne dernière, une première dans un tournoi où celle-ci est synonyme de relégation depuis vingt-neuf ans.
Si la Católica reprend les commandes, c’est aussi par que Unión Española est tombé. Rien ne l’annonçait pourtant. Non pas qu’Iquique n’avait pas les moyens de bousculer le leader à Cavancha mais surtout que les Hispanos avaient fait ce qu’il fallait pour assoir leur suprématie. En appuyant d’abord sur leurs qualités, pression haute, verticalité et vitesse à la récupération, ils avaient viré en tête à la pause. Mieux, après avoir essuyé l’orage des Dragones Celestes, qui trouvaient notamment la barre, les visiteurs semblaient tuer le match à cinq minutes de la fin lorsque González inscrivait le but du 2-0. Et puis tout a basculé. Parce qu’Iquique n’a pas cédé, il a accéléré davantage. Une frappe de Pernia proche du cadre, un sauvetage (derrière la ligne) de Larenas, la furia celeste allait tout renverser. Gainza provoquait une main de Palomeque qui cette fois entraînait un penalty (il aurait dû en être de même en première période), Donoso réduisait l’écart. 90e minute. 90+2, Pernia allumait à longue distance 2-2. 90+3, Barbieri se présentait seul face à Sanchez après une erreur de Palomeque mais manquait le cadre. 90+5, un nouveau ballon qui transperce deux lignes, Berrios centre de la droite, un ballon dévié qui revient sur Donoso seul au second poteau, 3-2. L’improbable, l’impensable, le football.
Le football, c’est celui de l’autre folle remontada du week-end celle de Colo-Colo. Même si au Monumental, le scénario fut différent. Car le Cacique a largement dominé la rencontre mais s’est fait surtout piéger. Une première fois sur coup de pied arrêté, une deuxième sur une merveille de contre des Celestes d’O’Higgins conclu à longue distance par Maximiliano Salas. Colo-Colo a attendu la deuxième période pour retourner le match en s’appuyant sur trois hommes : l’excellent Gabriel Suazo, un olímpico signé Gabriel Costa, et un but d’une légende, Esteban Paredes, le n°211 du capitaine albo. Trois hommes à la conclusion avec à leur côté l’immortel et génial Mago Valdivia pour distribuer. Mario Salas parlera du match le plus abouti de son Cacique depuis le début du tournoi, le fait est que les Albos sont dans le bon wagon, à trois points du leader.
Un wagon dans lequel la séduisante Unión La Calera. Certes sur le papier la victoire est courte (2-1) mais La Calera aurait pu/dû mener au minimum 4-0 à la pause tant les occasions qu’elle s’est procurée étaient énormes. Menant tout de même 2-0, les Cementeros ont sans doute ensuite payé leur débauche d’énergie du premier acte et laissé Huachipato revenir et de se faire peur. Mais cette victoire précieuse leur permet de rester sur le podium avant d’aller défier Audax Italiano. Derrière ces quatre, un autre groupe se forme, qui se tient en trois points. À leur tête, Palestino qui confirme son excellent début d’année en s’imposant dans le Nord face à un Antofagasta encore trop irrégulier pour espérer reproduire la performance de la saison dernière. Un groupe dense donc au sein duquel Universidad de Concepción ne parvient pas à se muer en locomotive, tombant chez l’ancienne lanterne rouge, Cobresal, la faute à une inefficacité offensive symbolisée par le penalty manqué par Droguett au cours d’une première période totalement dominée par le Campanil. Un Campanil qui faute de n’avoir su trouver le cadre (deux poteaux en seconde période), s’est donc fait piéger en s’exposant au fil des minutes (Cobresal a également trouvé les montants à deux reprises avant que Poblete n’offre la victoire d’un golazo).
Les buts