Ce week-end, le Chili va s’arrêter de respirer le temps d’un nouveau Superclásico, un rendez-vous opposant Colo-Colo et Universidad de Chile qui s’annonce bien plus lourd de conséquences qu’habituellement.
8, 11, 16. S’il ne faut retenir que trois chiffres à l’approche du Superclásico de samedi, ce sont ceux-là. Huit comme le nombre de matchs sans parvenir à gagner pour Alfredo Arias à la tête de la U. Onze comme le nombre de matchs sans victoire des universitaires face au Cacique en championnat (9 victoires, 2 nuls, deuxième meilleure série de l’histoire derrière les douze d’entre 1939 et 1944). Seize comme le nombre de points qui séparent les deux équipes en championnat après seulement douze journées. C’est sans doute ce dernier chiffre qui fait le plus mal du côté de des Azules. Car cette U est plus que malade, elle est au bord de la mort cérébrale. Arias a décidé d’écarte Johnny Herrera (qui ne sera donc pas non plus présent pour le grand rendez-vous du week-end), dans le jeu, il n’y a eu aucun effet. Ubilla a certes ouvert le score sur un joli mouvement à trois, le fait est que le premier acte a surtout vu Coquimbo dominer les débats, se créant les meilleures situations. Incapable de relancer proprement, coupable de pertes de balle assez incroyables à ce niveau, la U s’est alors fait rejoindre à dix minutes de la pause, Cornejo pouvant s’offrir le luxe d’un tout droit plein axe pour ajuster De Paul. En deuxième mi-temps, la U allait s’en remettre au duo Benegas-Ubilla pour générer du danger mais ne jamais parvenir à faire trembler les filets, s’exposant même à une mauvaise surprise. Reste qu’au final ce nouveau résultat nul englue la U à la dernière place du général et surtout met Arias dans une situation des plus inconfortable. En commençant à toucher aux cadres du groupe, on imagine aisément qu’une défaite lors du Superclásico ne lui permettra pas de survivre.
Et le danger est réel même si Colo-Colo n’est pas encore à pleine vitesse. Dépassé la semaine passée par La Calera, le Cacique a longtemps souffert face à un Palestino qui a montré depuis le début de l’année qu’il pouvait s’appuyer sur quelques certitudes et un jeu des plus cohérent. Menés sur une tête de Passerini, sorti ensuite sur blessure, les Albos ont souvent été en danger, notamment en première période sur cette incroyable action qui voyait César Cortés trouver le poteau de son homonyme avant que le ballon ne soit sauvé sur la ligne par Zaldivia après un dégagement dévissé par Suazo. Ne pouvant laisser les siens s’engluer dans un système qui ne fonctionnait pas, le duo Suazo-Pavez étant totalement réduit au silence par la pression des hommes de Basay, Mario Salas changeait de plan en seconde période, sortant son numéro 17 pour modifier son système et apporter plus d’atouts offensifs (entrée de Vilches) afin de retourner la pression. Choix payant. Les Albos vont multiplier les vagues offensives et acculer leurs adversaires mais manquer de justesse à l’image de Parraguez ou tomber sur un Cerda en feu. Les minutes défilaient, Palestino commençait alors à y croire mais les hommes du Commandante Salas allaient finir par être récompensés. Insaurralde à la limite du hors-jeu, Morales au bout du temps additionnel et voilà comment une fois encore Colo-Colo a retourné une situation mal embarquée par des choix résolument offensifs. Et se retrouve seul dauphin de la Católica, partie s’imposer au Cobre face à Cobresal.
Car quelques heures auparavant, La Calera est tombée à Iquique, se voyant refuser deux buts, dont un parfaitement valable à 0-0 (le deuxième refus étant discutable mais compréhensible), se montrant bien trop maladroite et se mettant aussi toujours trop en danger sur les relances au pied de Batalla, et concédant un penalty idiot. C’en faisait trop pour les Cementeros qui restent troisièmes mais voient des équipes comme Unión Española, Audax Italiano et Curicó Unido se rapprocher. Ces deux derniers sont portés par une mode commune : celle du pivot offensif. Jeraldino côté Tano, auteur d’un doublé, Quiroga côté Albirrojos, auteur de son huitième but qui en fait le goleador du tournoi. Les deux équipes peuvent donc proposer des choses simples mais efficaces. Quand Audax n’hésite pas à balancer et chercher son Tanque en attaque, qui fait souvent le boulot tout seul, Curicó s’amuse à multiplier les ballons aériens dans la surface et s’emploie à passer par les côtés pour arroser en centre et trouver sa pointe. Deux choix payants jusqu’ici qui vont se croiser ce week-end.
Les buts