Dans un marathon tel que le championnat chilien, tout signe de faiblesse d’un concurrent doit être utilisé pour faire changer l’espoir de camp. Malheureusement pour eux, alors que la Católica est tombée à Rancagua, aucun de ses poursuivant direct n’a su en profiter.

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À l’heure de se déplacer à Rancagua, les Cruzados avaient sans doute la tête à leur semaine de Libertadores mais savaient qu’ils pouvaient aussi en profiter pour mettre la pression sur le trio lancé à leurs trousses. Malheureusement pour les hommes de Quinteros, rien n’a fonctionné comme prévu. Pas dans le jeu, mais dans l’efficacité. Car les occasions, les Cruzados les ont eues : Munder, Cornejo, Saavedra en première période, Fuenzalida, Huerta, tous ont eu leur chance mais ont soit buté sur un Pinto infranchissable, soit trouvé les montants. Ce manque d’efficacité offensive a été en plus plombé par un manque d’efficacité défensive. O’Higgins n’est pas venu souvent dans la défense des Cruzados mais les offensives ont souvent été très dangereuses. Et une est passée. Bilan, les Celestes s’imposent 1-0 et font tomber le leader pour la deuxième fois de la saison. L’occasion de mettre la pression est donc manquée, aux poursuivants d’en profiter.

La chance de la Católica c’est que deux d’entre eux s’affrontaient. À La Calera, les Cementeros accueillaient Colo-Colo pour un choc au sommet que l’on attendait avec excitation. Le match a tenu ses promesses. Car d’entrée de partie, les Cementeros ont montré pourquoi ils sont devant au classement : forte intensité, occasions permanentes et pressing tout terrain, Colo-Colo a souffert, beaucoup souffert. Yonathan Andía n’a cessé de peser sur son flanc droit, de provoquer du danger, le Cacique était souvent sauvé par un excellent Brayan Cortés, à l’image de sa sortie salvatrice devant Lobos, ou par le drapeau de l’assistant qui invalidait l’ouverture du score de Larrondo pour hors-jeu. Les visiteurs devaient se contenter de miettes, deux incursions en trente-cinq minutes, la plus dangereuse restant une remise de Paredes pour Mouche mais était bloquée sans trembler par Batalla. Il n’y avait eu qu’une équipe sur le terrain et le second acte ne variait pas d’un iota. Isnaldo faisait briller Cortés d’entrée, ce dernier déviant le ballon sur sa transversale, étouffé, Colo-Colo allait enfin céder. Une perte de balle de Suazo, agressé par le pressing haut des caleranos et Leiva utilisait deux chances pour faire trembler les filets. Mené au score, Colo-Colo allait enfin réagir et être récompensé sur une action quelque peu confuse mais qui débouchait sur un penalty accordé au Cacique et transformé par l’immortel Esteban Paredes qui égale ainsi Pedro “Heidi” González avec 213 buts en carrière et n’est plus qu’à deux de la légende Francisco Chamaco Valdés. Colo-Colo sauve un point quasi miraculeusement et freine La Calera qui perd pour la première fois des points à domicile. Mais au vu de la prestation des Cementeros, ce pourrait ne pas se reproduire trop souvent.

Ce nul permet donc au leader de conserver trois points d’avance sur son dauphin La Calera, quatre sur Colo-Colo. Derrière, Unión Española tombe pour la quatrième fois de rang et se retrouve donc à devoir surveiller derrière plutôt qu’à lever les yeux vers le ciel. Car derrière les Hispanos, O’Higgins se rapproche et est suivi par Audax Italiano qui a profité de la journée pour continuer d’enfoncer la tête de la U au fond du seau. Il faut dire qu’elle n’a pas forcément besoin d’être aidée en cela. À La Florida, l’Universidad de Chile s’est suicidée d’entrée de match. Un ballon mal protégé par el Chino Vittor et qui navigue dans la surface avant d’être repris par Ledesma seul aux six mètres, 1-0 d’entrée de match. Des espaces laissés dans le dos de la défense, qui permettant aux offensifs d’Audax de se régaler et vingt minutes plus tard, Hernández double la mise. La réaction ? Une tête de Benegas qui s’envole sur corner, une énorme occasion pour Ubilla et s’en était tout pour le premier acte. Et ces mots de Johnny Herrera dans le couloir des vestiaires : « si on n’a pas la balle, on est dans la merde ». Le portier de la U est dans le vrai. Offensivement, la U est capable de combiner (même si c’est rare), mais sa capacité à se mettre en danger à la perte de balle, par les espaces qu’elle offre aux adversaires est un trop grand problème pour lui permettre d’être sereine. Et même quand elle s’offre une once d’espoir par une réduction de l’écart en fin de partie, elle trouve le moyen de s’exposer encore et se faire piéger quasiment dans la foulée. Audax Italiano s’impose 3-1, signe un troisième succès en quatre matchs qui le place dans le bon wagon. De son côté, la U est au bord de l’implosion totale.

Les buts

 

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.