Troisième journée de Primera División et pendant que les universitaires de Santiago tombent, qu’un stade fait polémique et ouvre le débat sur une situation des plus préoccupante, les Acereros de Huachipato s’offre le sans faute. Et un solide fauteuil de leader.

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Guide de la saison

Une journée sans polémiques n’en est pas une. Celle qui frappe le Chili ce week-end n’est pas forcément liée au jeu, même si elle le conditionne. Nous en parlions dans le 9-10 ce lundi, le fait le plus marquant du duel opposant Unión Española et Everton, au-delà du fait qu’aucune des deux équipes n’est encore parvenu à décrocher sa première victoire, est surtout l’état déplorable et indigne du Santa Laura. Un stade dont le club est propriétaire – une rareté au pays – et qui fait parler depuis de nombreuses semaines, son état ne cessant d’empirer, alors que U de Chile et Católica, orphelines de stade (le Nacional et San Carlos de Apoquindo étant en travaux) avaient décidé de le choisir comme terrain local pour la saison. Les deux se sont depuis tournées vers d’autres lieux, voyageant jusqu’à près de cinq cents kilomètres pour leurs rencontres « à domicile ». Ce problème a évidemment beaucoup fait parler, non seulement pour l’image qu’il donne au football local, pour le fait qu’il est impossible de jouer au football, mais aussi et surtout car il pointe sur la crise des stades au pays. Si Cristian Rodríguez, directeur général du club hispano a rejeté la faute sur l’entreprise qui avait été chargé du terrain et a évidemment évoqué la pose d’une nouvelle pelouse (qui pourrait être perturbée par un concert organisé au Santa Laura en mars prochain), le problème de disponibilité des stades est un réel problème alors que les compétitions continentales approchent pour certain. Il est aujourd’hui sans solution. D’autant que l’annonce est tombée : le Santa Laura sera fermé tout le mois de février. Trois clubs se retrouvent ainsi sans domicile fixe…

Reste que sur les préoccupations des clubs concernés sont ailleurs. Unión Española n’a donc toujours pas remporté la moindre rencontre, devant se contenter du partage des points face à Everton malgré un superbe but – le premier de la saison pour le club – signé Leandro Garate d’entrée de partie. Les deux U sont tombées. La Católica ouvrait la journée face aux pirates de Coquimbo Unido et s’est mise en danger d’entrée de partie, Gonzalo Tapia marquant contre son camp dès la huitième minute. Les hommes de Holan ont mis un peu de temps à s’en remettre, ils ont ensuite pris le contrôle de la partie et mis la pression sur les cages de Diego Sánchez jusqu’à obtenir l’égalisation à la demi-heure. Ce contrôle s’est poursuivi alors, mais les Cruzados n’ont pas su convertir celle-ci en but, la faute à de mauvais choix et à un portier adverse qui bloquait tout. Ce qui devait arriver arriva alors, la frappe de Rubén Farfán à la 90e minute a offert un succès inespéré aux Piratas, laissant les visiteurs à leurs regrets. La défaite n’est donc pas préoccupante pour les hommes de San Carlos de Apoquindo. Elle l’est en revanche bien plus pour la U.

Déjà heureuse de s’être imposée face à Unión Española en semaine 2, l’Universidad de Chile est rentrée de La Cisterna avec une défaite logique face à Palestino. Les deux équipes ont certes souvent manqué de profondeur dans leur jeu, mais les Árabes ont contrôlé la partie, en particulier lors du deuxième acte, et ont trouvé juste récompense à leur domination après notamment un énorme raté de Maxi Salas à l’heure de jeu. Le numéro 9 du Tino était cependant à l’origine du but, sa frappe étant mal contrôlée par Campos et reprise par Misael Dávila. La U a alors réagi, l’entrée de Nico Guerra y a contribué, mais les hommes de Pellegrino se sont rués à l’attaque dans un complet désordre. Et on finit par le payer sur une merveille de but signé Bruno Barticciotto dans les arrêts de jeu. Palestino, reste l’un des rares invaincus et s’offre ainsi son premier succès en 2023, la U a perdu deux de ses trois matchs, cinq des six derniers matchs qu’elle a disputés en prenant en compte la fin de saison dernière…

Sauvé au prix d’un barrage en 2021, ancré en milieu de tableau l’an passé, Huachipato quant à lui semble avoir retrouvé une véritable dynamique positive. Les Acereros sont même les seuls à avoir réussi à décrocher trois victoires en autant de sorties. Désormais dirigé par Gustavo Álvarez, Huachipato a une fois encore démontré sa solidité lors de son déplacement à Rancagua. Car les visiteurs ont totalement dominé la rencontre face à O’Higgins, et ce, dès le début du match. Brayan Palmezano, qui aurait pu ouvrir la marque dans les dix premières minutes, était impliqué sur le premier – et finalement unique – but de la rencontre, œuvre de Mateo Acosta. La suite a vu les hommes vêtus de blanc contrôler, Cris Martínez passait même tout près de doubler la mise avant le retour aux vestiaires, les locaux ne parvenant jamais à trouver le moindre espace pour générer du danger et les Celestes, qui venaient de cartonner Colo-Colo la semaine précédente, se sont retrouvés sans aucune solution, devant donc logiquement s’incliner face à l’unique leader du tournoi.

L’unique leader pourrait cependant être rejoint par Ñublense, privé de rencontre ce week-end en raison des terribles incendies qui touchent la région de Ñuble, du Bio-Bio et d’Araucanía. Derrière, signalons la victoire de Curicó sur l’Audax, le nul entre Magallanes et La Calera alors que Cobresal s’offre le clásico de Atacama face au promu Copiapó.

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.