Les deux derniers billets pour le dernier carré étaient en jeu ce samedi. La Colombie a impressionné et a fait exploser Panamá. Dans un match très rugueux, l’Uruguay est venu à bout du Brésil aux tirs au but.
La Colombie était attendue face à Panamá. Sans Lerma, suspendu, Néstor Lorenzo a préféré l’expérience de Mateus Uribe à Kevin Castaño. En face sans Coco Carrasquilla, Thomas Christiansen a aligné presque le même onze que celui qui c’était imposé face à la Bolivie avec pour seul changement Roderick Miller titularisé en défense centrale. On attendait un match ouvert entre deux équipes joueuses, Panamá ayant proposé des choses intéressantes contre l’Uruguay en ouverture, on a surtout eu un récital. Fermons les yeux, revenons dix ans en arrière. James n’a pas pris une ride.
La sélection cafetera a mis moins de quinze minutes pour faire la différence. En bon capitaine, James a montré l’exemple. Auteur de trois passes décisives depuis le début de la compétition le numéro dix en a rapidement ajouté une quatrième. Son corner parfaitement tiré a trouvé la tête de Jhon Córdoba après moins de dix minutes. Presque dans la foulée Jhon Arias a récupéré un ballon très haut et est allé défier Orlando Mosquera. Alors que le joueur de Fluminense avait poussé un peu loin son ballon le portier panaméen est arrivé en retard et l’a fauché. Pénalty indiscutable et transformé par le même James. Dos au mur les Canaleros ont tenté de réagir et sont passés tout près de réduire l’écart avec une tête de Roderick Miller qui s’est écrasé sur le poteau. Le train était passé. Le reste n’a été qu’une démonstration des joueurs de Néstor Lorenzo. Juste avant la pause James a joué rapidement un coup-franc et a réalisé sa cinquième offrande de la Copa América pour un Luis Díaz auteur d’un magnifique lob. Sa huitième en tout sur les quatre éditions qu’il a disputées, ce qui en fait le meilleur passeur de l’histoire de la Colombie en Copa América devant El Pibe Valderrama. En roue libre, la Colombie a totalement maitrisé la deuxième période et n’a jamais tremblé. Excellent depuis le début du tournoi, Richard Ríos a profité d’une action un peu confuse pour marquer son premier but en compétition officielle sur une frappe puissante de loin alors que l’arbitre italien était sur le point de siffler un pénalty pour une faute sur Daniel Muñoz. Largement devant le sélectionneur a pu faire souffler tous les cadres. Entré en pointe Miguel Borja a lui aussi participé à la fête et a transformé un pénalty au bout du temps additionnel, pénalty obtenu par Santiago Arias (qui était lui aussi dans le groupe en 2014, ils sont cinq au total, James, Arias, Ospina, Vargas et Quintero). Avec vingt-sept matchs sans défaite la Colombie égale son record, record qui date de la période 1992/1994 mais la balance était de treize victoires pour quatorze nuls (vingt et une victoires pour six nuls sur la période actuelle). Les chiffres donnent le tournis avant la demi-finale de mercredi.
On avait une heure pour se remettre de l’orgie footballistique avant de se plonger dans cet Uruguay-Brésil, le premier entre les deux nations en élimination directe depuis la demi-finale de la Copa América 2007, les Brésiliens s’étaient imposés aux tirs au but avant de battre l’Argentine en finale. Les matchs entre les deux voisins sont rarement des odes au beau jeu. Celui-là n’a pas échappé à la règle. D’autant plus que le seul joueur capable d’enflammer le stade, Vinicius Junior, était suspendu après son jaune reçu contre la Colombie. On s’attendait donc à un match haché, on l’a eu. Plus de quarante fautes, quatre avertissements, une expulsion, le contraste avec le match précédent était brutal. La première demi-heure a marqué le ton et a été pauvre en situations dangereuses, une tête de Darwin Núñez déviée par Éder Militão et c’est tout. La faute notamment à un Brésil qui a joué avec un bloc très bas et qui a coupé les espaces. On a un moment cru que le match allait s’emballer avec trois occasions coup sur coup, mais en vain. Deux fois Raphinha est tombé sur un excellent Sergio Rochet et Darwin Núñez pourtant en position idéale n’a pas pu exploiter l’offrande de Nahitan Nández. Pour éviter de se faire surprendre par les déplacements de Raphinha, Rodrygo et Endrick, Marcelo Bielsa a opéré un changement à la pause avec l’entrée de Sebastián Cáceres et Mathías Olivera a glissé à gauche. Tendue, peu emballante cette rencontre a connu un premier tournant à quinze minutes de la fin. Auteur d’un très vilain tacle sur Rodrygo, Nahitan Nández a été dans un premier averti par Dario Herrera, l’arbitre argentin, avant que ce dernier ne soit invité à revoir les images. Sanction sans appel et rouge logique qui a fait clairement reculer la Celeste est a permis à Endrick, titularisé en pointe, de chauffer les gants de Rochet avant l’inéluctable, la séance de tirs au but. Le capitaine Federico Valverde a gagné le tosse et a choisi de tirer le premier. Choix payant puisque s’il a transformé sa tentative son coéquipier en club Éder Militão a fait briller Rochet. La Seleção ne s’en est pas remise, Douglas Luiz trouvant le poteau et malgré le raté de José María Giménez (qui avait déjà raté face à la Colombie lors de la précédente édition), c’est bel et bien les Uruguayens qui se sont qualifiés grâce à la tentative de Manuel Ugarte. Qualification qui aura peut-être un goût amer puisque Nahitan Nández sera suspendu et que Ronald Araújo semble très incertain après sa blessure musculaire qui l’a contraint à sortir avant la pause.
Photo : Jamie Squire/Getty Images