Au terme d’un match qu’elle n’a pas maîtrisé, loin de là, la Celeste s’offre la troisième place sur un dernier soupir.

« Nous n’avons pas bien joué ». Les mots sont signés Marcelo Bielsa en conférence de presse d’après match, avant ensuite de saluer le travail de Jesse Marsch à la tête du Canada. Car si l’Uruguay a décroché la troisième place de la Copa América, ce n’est certainement pas à l’issue d’un match maîtrisé.

Pourtant, tout avait bien commencé pour une Celeste qui ouvrait la marque d’entrée de partie par Rodrigo Bentancur, mais rapidement, on avait compris que l’on ne verrait pas la meilleure version de l’Uruguay. Fatigue physique ou mentale ? La question reste en suspens, elle ne doit cependant pas minimiser le niveau affiché par un Canada au sein duquel Jesse Marsch avait procédé à de nombreux changements, mais qui s’appuie sur une identité de jeu si clairement définie que les éléments qui constituent le onze peuvent changer. Alors, les Rouges ont dominé la rencontre, laissant l’Uruguay œuvrer en contre. Ismaël Koné, laissé libre et en profitant à merveille, ramenait les siens d’un geste génial, la pression physique des Canadiens faisait mal à un Uruguay qui ne parvenait à mettre en évidence ses ailiers ni à véritablement trouver Darwin Núñez en pointe. Jonathan Osorio aurait pu/dû doubler la mise lors de son face à face avec Sergio Rochet, à la pause, l’Uruguay s’en tirait bien.

Marcelo Bielsa tentait alors de changer les choses à la pause, faisant entrer Luis Suárez et Giorgian de Arrascaeta. Mais le match restait sous contrôle canadien, le milieu rouge dominant les débats. Si cela ne se traduisait pas en occasions, tout semblait basculer du bon côté lorsque Jonathan David profitait d’une frappe de Koné repoussée par Rochet pour doubler la mise. Il restait une dizaine de minute et le plus dur semblait fait. C’était oublier que l’Uruguay aime entretenir les légendes. Nul ne sait s’il s’agissait de sa dernière en bleu céleste, mais si tel était le cas, le meilleur buteur de l’histoire de la sélection s’offrait une dernière danse victorieuse. Servi par JoseMa Giménez, Luis Suárez ajustait Dayne St.Clair et arrachait une séance de tirs au but. Au bout de celle-ci, alors que Koné et Davies échouaient, le Pistolero restait le dernier tireur uruguayen, celui qui permet à la Celeste de décrocher la troisième place.

 

Photo : Grant Halverson/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.