Il aura fallu attendre la prolongation pour que la Libertadores 2023 choisisse son vainqueur. Fluminense décroche son premier titre et rejoint le club fermé des cariocas victorieux.

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On s’attendait à une véritable opposition de style : d’un côté le Fluminense joueur de Diniz, de l’autre le Boca pragmatique d’Almirón. C’était oublier deux facteurs essentiels pour une finale : l’impact de l’aspect psychologique sur le fait de disputer une finale à la maison pour les uns opposé à l’expérience continentale des autres ; le rôle de l’arbitre central. Deux facteurs qui ont clairement influé sur le déroulement de la rencontre.

Car le Fluminense joueur sauce Diniz, maître du jeu dans les petits espaces, du mouvement et de petites passes, n’a que trop rarement pu s’exprimer. À l’image d’un Ganso très peu visible dans la partie, Fluminense a peiné à poser et à imposer son jeu. Comme en demi-finale, Boca est une redoutable machine à faire déjouer et les occasions étaient rare. Flu se montrait imprécis, manquait de trop nombreux gestes techniques et subissait aussi les erreurs d’un Wilmar Roldán, l’arbitre colombien, bien décidé une fois encore à être le héros de la finale, une fois encore pour de mauvaises raisons. Car on est obligé de retenir que Nicolás Valentini n’aurait pas dû finir ce match, même avant la pause, que Luis Advíncula est sorti sans avertissement sans que l’on comprenne comment cela est possible, que Nicolás Figal est aussi passé près de sortir de la rencontre. Et l’on retiendra aussi qu’au moment de l’égalisation, superbe, de Luis Advíncula, Fluminense était à dix, Roldán ne laissant pas revenir Samuel Xavier en dépit des grands gestes du latéral tricolor.

Aussi mauvais a-t-il été, l’arbitrage n’a donc finalement pas trop influé sur le cours du match. Fluminense a totalement dominé le premier acte, sans se montrer dangereux, mais a pu montrer quelques étincelles du Dinizismo sur les deux buts, un jeu combiné et tout en mouvement découlant sur une ouverture du score magnifique de l’inévitable Germán Cano, puis sur ce missile signé John Kennedy en prolongation. Entre ces deux instants, Boca a pris le jeu à son compte, surtout en deuxième période, sans non plus se montrer particulièrement dangereux, à l’image d’un Cavani totalement fantomatique et peu inspiré – voir son face à face où il préfère donner en retrait plutôt que d’aller défier Fábio – si ce n’est sur quelques frappes lointaines. La stratégie « peu de jeu mais de l’envie » d’Almirón aurait pu marcher, elle a surtout montré ses limites. Et Boca a tout perdu. Ses rêves de septième envolés, Boca se retrouve désormais à devoir tout miser sur sa demi-finale de Copa Argentina face à Estudiantes pour espérer revenir en Libertadores l’an prochain.

Pendant ce temps, Fluminense peut célébrer. Le club tricolor devient le troisième club de Rio à décrocher le titre suprême, son premier, qui lui permet aussi d’être le premier néo-titré depuis San Lorenzo en 2014. Le Brésil se rapproche de l’Argentine (vingt-cinq à vingt-trois pour les représentants albicelestes) en décrochant un cinquième titre consécutif.

 

Photo une :  Lucas Figueiredo/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.