Les quarts de finale de la Copa Libertadores laissent encore tout ouvert en vue des retours. Mais pourraient déboucher sur quelques exploits.
Le match d'ouverture des quarts de finale de la Copa Libertadores entre Colo-Colo et River Plate s'est terminé par un match nul 1-1, laissant la rencontre parfaitement équilibrée avant le match retour à Buenos Aires. Cependant, le match a été marqué par plusieurs controverses, notamment en ce qui concerne l'arbitrage. Le match a débuté sur un rythme intense, River Plate prenant l'initiative dès le coup d'envoi. L'équipe argentine a exercé un pressing haut, perturbant la construction du jeu de Colo-Colo, réputé pour sa possession de balle. Malgré une première période dominée par les Chiliens, ce sont bien les Millonarios qui ont ouvert le score juste avant la pause. Sur un coup franc parfaitement botté par Marcos Acuña, Germán Pezzella a repris le ballon du genou gauche, trompant la vigilance du portier chilien. Au retour des vestiaires, poussés par son public et le charismatique Arturo Vidal, de retour de blessure, Colo-Colo a égalisé à l'heure de jeu. Carlos Palacios, après un une-deux avec Vidal, a conclu une action collective d'une frappe croisée imparable. La fin de match a été haletante, les deux équipes poussant pour arracher la victoire. Colo-Colo a même manqué une superbe occasion de prendre l'avantage dans les dernières minutes du temps réglementaire, mais la tête de Guillermo Paiva a été repoussée par un arrêt réflexe de Franco Armani. L'arbitrage de la rencontre, assuré par le déjà contesté Brésilien Raphael Claus, a été critiqué par les deux camps. Plusieurs décisions litigieuses ont émaillé la rencontre. La plus notable reste l'expulsion simultanée de Paulo Díaz (River Plate) et Maximiliano Falcón (Colo-Colo) à la 90e minute. À la suite d’un accrochage anodin lors d'un corner, les deux joueurs ont écopé d'un second carton jaune chacun pour avoir multiplié les gestes d'agacement. Une décision sévère et incompréhensible qui prive les deux équipes d'un joueur important pour le match retour. Outre cet incident, plusieurs fautes non sifflées, dont un planchazo de Borja qui fait encore débat. L'intensité physique du match et les nombreuses simulations des joueurs des deux camps ont rendu la tâche de l'arbitre complexe. Si le match nul arrange davantage River Plate, qui recevra au match retour, Colo-Colo peut nourrir des regrets. Rendez-vous mardi prochain au Monumental de Buenos Aires pour un match retour qui s'annonce déjà explosif. Avec en prime un Superclásico entre les deux manches.
Place ensuite au premier des deux chocs 100% Brésil. Poussé par son public, Fluminense a tenté d'imposer son jeu dès les premières minutes, mais s'est heurté à une défense bien organisée de l'Atlético-MG. Les hommes de Milito ont été surpris par une stratégie différente de celle attendue de la part de leurs adversaires : Guilherme Arana, habituellement latéral gauche, était positionné plus haut sur le terrain, perturbant le marquage du Tricolor. Cette incertitude tactique s'est traduite par un début de match haché, les deux équipes peinant à construire des actions fluides. Le Galo, plus à l'aise dans cette configuration, a profité de ce round d'observation pour installer un bloc défensif compact, rendant la tâche difficile aux attaquants adverses. Cinq joueurs composaient la dernière ligne défensive, épaulés par quatre autres milieux de terrain vigilants, limitant considérablement les espaces pour les offensives tricolores. Malgré une possession de balle stérile, Fluminense a eu quelques occasions en fin de première période. Arias, après un repositionnement tactique orchestré par Mano Menezes, s'est montré particulièrement dangereux sur son côté droit, créant plusieurs situations chaudes devant le but d'Everson. Au retour des vestiaires, un coup dur a refroidi l'ambiance surchauffée du Maracanã : la sortie sur blessure de Thiago Silva, remplacé par Antônio Carlos. Cet événement a clairement affecté Flu qui a mis quelques minutes à retrouver son rythme. L'entrée en jeu de Germán Cano a, quant à elle, eu l'effet inverse : l'attaquant vedette du Tricolor a été accueilli par une ovation du public, ravi de le revoir sur la pelouse. L'entrée de Marcelo, quelques minutes plus tard, a encore renforcé cet élan populaire. C'est dans ce contexte que l'Atlético-MG a commis une erreur tactique qui lui a coûté cher : le repli massif en défense. Obnubilé par l'idée de protéger son but, Gabriel Milito a demandé à ses joueurs de se replier bas sur le terrain, abandonnant toute velléité offensive. Si cette tactique a longtemps fonctionné, elle a fini par céder face aux assauts répétés des joueurs tricolores. La délivrance est finalement venue du banc des remplaçants : sur une action initiée par Marcelo, dont la justesse technique a fait merveille, Keno, entré en jeu quelques minutes auparavant, s'est joué de la défense alvinegra avant de délivrer une passe décisive pour Lima, lui aussi remplaçant au coup d'envoi. D'une tête rageuse, ce dernier a trompé la vigilance d'Everson, inscrivant le seul but de la rencontre et déclenchant une explosion de joie dans les travées du Maracanã. Au coup de sifflet final, Fluminense s'impose sur la plus petite des marges mais prend un avantage conséquent. Les hommes de Mano Menezes ont fait preuve d'abnégation et de solidarité pour venir à bout d'un adversaire coriace, prouvant une nouvelle fois que le Maracanã reste une forteresse difficilement prenable en Copa Libertadores. L'Atlético-MG, de son côté, peut nourrir des regrets après avoir laissé filer un match nul qui semblait à sa portée.
L’autre duel auriverde des quarts de finale de la Copa Libertadores entre Botafogo et São Paulo s'est soldé par un match nul 0-0 intense au stade Nilton Santos. Dominant en première mi-temps, Botafogo a multiplié les occasions manquées, tandis que São Paulo, plus entreprenant en seconde période grâce aux changements opérés par Luis Zubeldía, a également sollicité le gardien adverse. Dès l'entame du match, le Botafogo a imposé un rythme effréné et s'est montré dangereux à plusieurs reprises. Thiago Almada a manqué une occasion franche devant le but, tandis que Jefferson Savarino a trouvé le poteau. Luiz Henrique et Igor Jesus ont également eu de bonnes opportunités pour le club local, qui a su exploiter le couloir droit avec le latéral Vitinho. Le gardien de São Paulo, Rafael, a été mis à contribution à plusieurs reprises, notamment sur une frappe déviée de Thiago Almada et une tentative de Matheus Martins. En seconde période, São Paulo s'est montré plus ambitieux et a commencé à menacer Botafogo en contre-attaque, notamment après l'entrée en jeu de Luciano et Michel Araújo. L'Uruguayen a été à l'origine des deux plus belles occasions de São Paulo : Luiz Gustavo a obligé John à effectuer une parade décisive, tandis que Calleri a manqué une occasion en or dans la surface de réparation. Malgré une domination territoriale et de nombreuses occasions, Botafogo n'a pas réussi à concrétiser. São Paulo, grâce à une défense solide et un Rafael des grands soirs, a su résister aux assauts répétés de l'adversaire. Le match retour, qui s'annonce crucial, aura lieu mercredi prochain au Morumbi. Une simple victoire suffira à l'une ou l'autre équipe pour se qualifier pour les demi-finales dans un match qui s’annonce très fermé.
Reste enfin l’exploit de la semaine. Le mythique stade du Maracanã était en ébullition pour ce dernier quart de finale aller de la Copa Libertadores opposant Flamengo à Peñarol. Dès les premières minutes, Flamengo, soutenu par son public, a imposé son rythme et contrôlé la possession du ballon, tentant de percer la défense bien organisée de Peñarol. Malgré une domination claire sur le plan territorial, les Brésiliens ont peiné à concrétiser leurs occasions. Les attaquants, malgré plusieurs tentatives, ont constamment trouvé sur leur chemin un Washington Aguerre en état de grâce. Contre toute attente, c’est Peñarol qui a ouvert le score à la 12e minute, à la suite d'une contre-attaque fulgurante conclue par Javier Cabrera. D'un tir croisé imparable, il a fait taire le stade et récompensé l'efficacité clinique des Uruguayens. Flamengo a tenté de réagir immédiatement, mais s’est heurté à une défense uruguayenne parfaitement regroupée. Malgré des opportunités intéressantes créées notamment par Gonzalo Plata et Bruno Henrique, le score est resté inchangé à la pause. Au retour des vestiaires, Flamengo, mené au score, a redoublé d’efforts pour prendre l’ascendant. Tite a effectué plusieurs changements pour revitaliser son attaque, mais sans succès. Le milieu de terrain de Peñarol, discipliné et rigoureux, a contenu les tristes offensives brésiliennes avec une grande maîtrise. En dépit d’une réaction tardive, Flamengo n’a pas réussi à trouver le chemin des filets. La rencontre s’est soldée par une victoire surprise de Peñarol (qui avait déjà été la dernière équipe à avoir vaincu Flamengo en Libertadores au Maracanã, en 2019, soit une série de vingt-huit matchs), qui a livré une prestation tactique exemplaire. Les Uruguayens, soutenus par un Aguerre impérial, ont su résister à la pression intense et se montrer réalistes, décrochant ainsi un succès précieux au Maracanã. À la fin du match, l’atmosphère était partagée. Les supporters de Peñarol ont célébré leur victoire avec ferveur, tandis que ceux de Flamengo, déçus, ont manifesté leur frustration par des sifflets et insultes à l’encontre de l’équipe et de l’entraîneur Tite. Le club brésilien devra désormais réaliser un exploit lors du match retour au Campeón del Siglo, qui sera sans aucun doute irrespirable, pour renverser la situation.
Photo : Dhavid Normando/Getty Images