On connait désormais les huit rescapés qui prétendront au titre cette saison. Les huitièmes de finale retour n’ont finalement fait que confirmer les matchs aller.
Pour débuter ce bilan des huitièmes de finale, attardons-nous sur les deux chocs 100% Brésil présent au menu. Le premier des deux était sans aucun doute le plus attendu puisqu’il opposait deux équipes du top 3 du Brasileirão en course pour le titre : Palmeiras et Botafogo. Un choc qui avait déjà fait parler, notamment en fin de saison dernière quand le Fogão, menant 3-0 à la pause s’était écroulé en deuxième période pour perdre 4-3 et voir ses rêves de titre s’envoler. Après la courte victoire à l’aller, Botafogo a géré le premier acte, porté par Alexander Barbosa et Bastos, maître des airs, avant de prendre la possession en seconde période et de se montrer dangereux. Stratégie payante puisque Igor Jesus profitait d’un bon travail de Jefferson Savarino pour ouvrir le score avant que, moins de dix minutes plus tard, le Vénézuélien ne double la mise. Affaire pliée ? C’était oublier les fantômes du 4-3. Car la pression est retombée et Palmeiras s’est remis en marche. Et ses centres ont fini par payer dans les derniers instants alors que la défense de Botafogo vacillait : José Manuel López puis Rony ramenaient le Verdão avant que sur une dernière action, Gustavo Gómez ne libère l’Allianz Parque et ne fasse resurgir les fameux fantômes. Un temps seulement. Car le VAR intervenait pour annuler ce but en raison d’une main du central de Palmeiras. Gabriel Menino trouvait ensuite l’équerre sur coup franc, cette fois les fantômes étaient chassés et Botafogo file en quarts.
Autre histoire de fantôme, celle du match entre Fluminense et Grêmio, celle des tirs au but. Fluminense avait en effet exorcisé le fantôme des séances de tirs au but perdues au Maracanã. Pour cela, le Flu a frappé rapidement pour retourner une défaite concédée à l’aller. Un coup de boule de Thiago Silva, un penalty de Jhon Arias et les hommes de Mano Menezes ont exploité les espaces laissés par une défense à trois peu équilibrée mise en place par Renato Gaúcho, laissant Ganso et Arias s’amuser. Grêmio a corrigé le tir en seconde période, le Tricolor est revenu au score et aurait même pu égaliser, profitant d’un Fluminense qui a baissé de rythme au fil du match. Mais la chasse au fantôme s’est poursuivie : Thiago Silva s’est avancé lors de la séance, Fábio a brillé et Fluminense s’est donc qualifié aux tirs au but au Maracanã.
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Sortant d’un duel 100% auriverde, Botafogo et Fluminense poursuivront leur Coupe du Brésil de la Libertadores en quarts. Botafogo affrontera un São Paulo dont le 4-2-3-1 sauce Luis Zubeldía tourne à plein régime emmené par un duo Lucas Moura – Luciano à la création, avec un Damián Bobadilla libre de perforer et une constante pression exercée sur l’adversaire qui finit par l’étouffer. Nacional n’a donc pas existé au retour alors que ses chances étaient encore réelles après le nul de l’aller et s’incline logiquement. Une défaite qui coûte un quart de Libertadores mais aussi la lucrative Coupe du Monde des clubs 2025 que le Bolso verra à la télé. Reste que le plus important est ailleurs, l’état de santé de Juan Izquierdo, qui s’est écroulé sur le terrain en raison d’une arythmie cardiaque est plus important, le joueur restant en soins intensifs et sous observation. Le football uruguayen sera à l’arrêt ce week-end.
Pour Fluminense, l’adversaire sera l’Atlético Mineiro de Gaby Milito. Un Galo sorti d’un match à extrême tension face à San Lorenzo. Tension dans les tribunes, avec des forces de police qui ont encore dérapé sur des supporters argentins alors que les affrontements et insultes avec leurs homologues brésiliens débutaient. Le match a même été interrompu en raison de jets de gaz pimenté par la sécurité. L’aller avait été marqué par des débordements racistes, le retour aussi, venant de l’autre camp, la tension était annoncée et une fois encore, tout a explosé. Sur le terrain, cet Atlético Mineiro - San Lorenzo n’a pas été un grand match, le Galo ayant la possession sans se montrer dangereux, le Ciclón misant sur les contres. La différence s’est donc faite sur un coup de pied arrêté, Rodrigo Battaglia se retrouvant seul sur corner, San Lorenzo aurait certainement mérité mieux sur ce match, dominant en particulier le second acte, jusqu’à ce qu’il se concentre à miser sur un nul synonyme de tirs au but et s’est retranché derrière l’arbitrage pour expliquer son élimination. Reste que sur le papier, le Ciclón peut nourrir quelques regrets.
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Il ne restera donc qu’un seul club argentin en quarts, il se nomme River Plate. Victorieux à Córdoba, le Millo sauce Gallardo continue d’avancer et semble monter en régime. Retour de la pression haute, de l’intensité et contrôle ont été les mots clés, Matías Kranevitter a trouvé sa place dans ce onze et River est donc de retour en quarts après deux éliminations en huitièmes. Et il y croisera un entraîneur qu’il connait bien : Jorge Almirón. Finaliste l’an passé avec Boca, l’entraîneur argentin mène son Colo-Colo dans le top 8 de la compétition pour la première fois depuis 2018, la deuxième depuis la demi-finale de 1997. Pour cela, le Cacique a profité de l’incroyable incapacité de Junior à s’imposer chez lui. Colo-Colo a parfaitement fermé les espaces et s’est appuyé sur l’absence d’idées d’un Tiburón manquant de mordant offensif et bien trop imprécise techniquement pour générer du danger. Aussi, lorsque Lucas Cepeda ouvrait la marque, le plus dur semblait fait, même si Carlos Bacca entretenait l’espoir dans les derniers soupirs du premier acte. Pas forcément toujours rassurant derrière, Maxi Falcón a doublé la mise pour les visiteurs et scellé la qualification à l’entrée du dernier quart d’heure. Et permettra ainsi à Colo-Colo d’aller défier River pour une place dans le dernier carré.
Reste enfin le cas des deux Boliviens. Balayé en Uruguay par Peñarol, The Strongest devait cartonner à l’Hernando Siles. Il n’y est pas parvenu même s’il a dominé la rencontre. Abdiel Ayarza a buté sur Aguerre puis a manqué un but tout fait, Enrique Triverio a eu sa chance aussi, avant d’ouvrir la marque sur penalty, mais ce fut donc insuffisant, malgré de nombreuses autres tentatives en seconde période, notamment un poteau trouvé sur une déviation folle de Bruno Miranda. Insuffisant aussi pour Bolívar, même si le coup est passé plus près. Battu 2-0 par Flamengo à l’aller, la Academia est partie fort : José Sagredo chauffait Agustín Rossi, Ramiro Vaca en faisait de même quelques instants plus tard et Bolívar installait sa domination face à un Mengão venu attendre un contre. Aussi, lorsque Bruno Savio ouvrait la marque en début de second acte, on commençait à entrevoir un retournement de situation. Mais, à l’image d’un Ramiro Vaca qui ne cessait de générer du danger, la Academia n’y est pas parvenue, la dernière grosse situation étant la transversale trouvée par Henry Vaca à l’entrée des dix dernières minutes. Flamengo retrouvera ainsi Peñarol en quarts, une équipe uruguayenne contre qui le Mengão n’a jamais marqué en Libertadores.
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Photo une : NELSON ALMEIDA/AFP via Getty Images