Deuxième session de Libertadores de la semaine placée sous le thème des retournements de situation. De River Plate à Peñarol en passant par Atlético Mineiro et Jorge Wilstermann, retour sur une soirée riche en émotions.

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Première énorme affiche de la soirée, le choc du groupe A entre le champion sortant, River Plate, et l’autre favori du groupe, l’Internacional. Il y aura eu deux matchs dans ce duel. D’abord un premier acte qui semblait contrôlé par l’Inter qui, après un début de rencontre à haute intensité a su imposer son jeu, trouver en D’Alessandro son légendaire chef d’orchestre et planter deux banderilles létales, par l’intenable Nico López et par Edenilson. Puis il y a eu la réaction de River. D’abord le penalty qui a fait basculer les têtes du Colorado, inscrit par Pratto juste avant la pause, puis la réorganisation tactique de Gallardo et les entrées de Mayada et de la Cruz dès le début du second acte. River a alors posé le pied sur le ballon l’Inter s’est contenté de reculer, défendre, et chercher ses attaquants, surtout López, à coup de longs ballons. De la Cruz a nettoyé la lucarne de Marcelo Lomba à l’heure de jeu, les débats se sont ensuite un temps équilibré avant que le champion sortant se montre finalement le plus dangereux. Les deux équipes se séparent sur un nul qui permet à l’Inter de virer en tête à mi-parcours, avec trois points en trois matchs, River Plate n’est pas encore à l’abri de la moindre déconvenue mais montre surtout qu’il commence à retrouver sa vitesse de croisière.

L’autre choc de la soirée avait lieu au Maracanã où trente-sept ans plus tard, Peñarol rêvait d’un nouvel exploit face à Flamengo. Le Mengão voulait décrocher sa troisième victoire en autant de sorties histoire d’assurer sa première place et quasiment sa place en huitièmes. Malheureusement pour les hommes d’Abel Braga, le piège carbonero s’est vite refermé. Posant un 4-5-1 réduisant les espaces et pouvant exploiter les contres dans les couloirs et grâce notamment à un trio au milieu Gargano-Pereira-Cebolla capable de générer du jeu, Flamengo s’est cassé les dents sur la muraille dressée par les visiteurs, se procurant peu d’occasions en première période, un face à face perdu par Gabigol et un centre dangereux de Rodrigo Caio bien négocié par Dawson, alors que la meilleure situation était pour Agustín Canobbio en fin de premier acte. Le scénario ne changeait pas véritablement en seconde période, Peñarol pouvait enfin compter sur ses hinchas qui entraient dans le Maracanã sous escorte policière après les violents affrontements de l’après-midi, Flamengo se montrait alors nerveux et impatient. À l’image d’Abel Braga qui faisait entrer Vitinho pour muscler son potentiel offensif mais qui en contrepartie rendait son équipe encore plus vulnérable aux contres des Carboneros. Les visiteurs se montraient ainsi plus tranchants lorsqu’ils approchaient des buts de Diego Alves, Gabigol voyait rouge à l’entrée du dernier quart d’heure, le piège pouvait se refermer. Sur un contre de Lucas Hernández, Lucas Viatri coupait devant Renê et éteignait le Maracanã. Peñarol s’impose au Brésil sur le même score qu’en 1982, année de son quatrième titre.

Pendant ce temps, l’Universidad de Concepción a manqué l’occasion de faire un grand pas vers la qualification en devant se contenter du partage des points face à Godoy Cruz, Cruzeiro poursuit sa gestion tranquille dans le groupe B en s’imposant à Guayaquil face à Emelec. Un groupe B qui voit le Deportivo Lara se relancer grâce son succès face à un Huracán qui n’avance décidément plus du tout. Les Vénézuéliens auraient pu être les grands vainqueurs du jour si Zamora n’avait finalement pas cédé à Belo Horizonte face à l’Atlético Mineiro. Certes le Galo a totalement dominé la rencontre, son potentiel offensif restant de première catégorie. Mais la prestation défensive des locaux a frisé le scandaleux et aurait pu/dû lui coûter bien plus cher tant chaque rare contre de Zamora aurait pu terminer en but. Mené 0-2, l’Atlético Mineiro s’est imposé 3-2, décroche son premier succès qui lui permet de revenir sur les talons du Nacional mais a encore énormément de travail s’il veut envisager autre chose qu’une troisième place. Si Zamora peut nourrir quelques regrets par rapport au scénario, ce n’est rien en comparaison de ceux de Tolima. Face à Wilstermann, les Pijaos avaient pourtant fait le plus dur. Un but de Marco Pérez d’entrée de match, un début de match plutôt contrôlé puis petit à petit des visiteurs qui commençaient à se montrer dangereux au point de faire briller Álvaro Montero. On aurait alors pu penser qu’en virant en tête à la pause, les locaux allaient retenir la leçon, d’autant que Marco Pérez semblait tuer le match à l’heure de jeu en s’offrant un doublé. Mais non, là encore, le ressort s’est cassé, un peu comme à la Bombonera lors de la journée précédente. Les changements opérés par Gamero n’ont pas fonctionné et Wilstermann en a profité. Miguel Ángel Portugal avant déjà lancé Gilbert Álvarez, qui se procurait une première occasion, il lançait ensuite Ricardo Pedriel qui s’offrait un doublé en cinq minutes. Et voilà comment Tolima perdait deux points précieux dans la course à la qualification, faute de ne savoir être régulier sur un match.

Les buts

Internacional 2 – 2 River Plate

Atlético Mineiro 3 – 2 Zamora

Emelec 0 – 1 Cruzeiro

Deportivo Lara 2 – 1 Huracán

Flamengo 0 – 1 Peñarol

Deportes Tolima 2 – 2 Jorge Wilstermann

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.