Première soirée des huitièmes de finale retour avec au menu un excitant Cruzeiro – River Plate, un géant brésilien en quête de rachat et un ambitieux paraguayen au pied du mur.
Après la domination stérile du match aller, River Plate se rendait au Minerão avec la nécessité de ramener un résultat sous peine de devoir rendre son titre. Face à lui, une Raposa pas franchement bien engagée en championnat, qui restait sur cinq matchs sans avoir marqué le moindre but, mais qui voulait profiter de la Libertadores pour véritablement se lancer. La rencontre quant à elle fut rapidement lancée. Le premier acte aura offert une opposition intense avec un Cruzeiro qui cherchait à bloquer les offensives des Millonarios pour sortir rapidement et profiter des espaces laissés par les hommes de Gallardo. Avec efficacité. Car si River semblait contrôler le ballon, l’imprécision constante de Nacho Fernández ou les tout aussi constants mauvais choix de Santos Borré annihilaient toute volonté d’être dangereux et Fabio passait finalement un premier acte plutôt tranquille, s’offrant juste un frisson sur une frappe enroulée de Fernández qui passait au ras de son poteau droit et sur une frappe totalement ratée de Borré pourtant idéalement servi en retrait à moins de dix mètres du but. Pour le reste, les meilleures occasions étaient pour Cruzeiro, la plus incroyable restant la frappe de Pedro Rocha à bout portant qu’Armani envoyait sur sa barre. Le deuxième acte était moins riche en véritables situations, la plus belle, encore, pour Cruzeiro sur un centre-tir d’Orejuela bien claqué par Armani, mais il semblait rapidement assez évident que l’affaire allait se terminer aux tirs au but. À ce petit jeu, Armani revêtait son costume de super héros. Deux arrêts pendant que personne ne tremblait côté River, Santos Borré pouvait alors envoyer le tenant du titre vers le tour suivant. Un tenant du titre qui a encore du travail, surtout devant, mais qui sera du rendez-vous des quarts.
Autre géant qui sera présent en quarts, Palmeiras. Le 2-2 ramené de Mendoza offrait bien des perspectives mais les hommes de Scolari voulaient surtout en profiter pour véritablement se lancer, le Verdão invincible semblant quelque peu à la peine ces dernières semaines. Alors Palmeiras a dominé, contrôlé la partie face à un Godoy Cruz qui n’a jamais existé. Mais il a mis un temps fou à se mettre à l’abri. Le premier acte n’a été qu’une multitude de centre qui ne trouvaient pas preneur ou de mauvais choix offensifs, le deuxième a été lancé notamment grâce à un penalty accordé au VAR alors que même d’après les images, il est pratiquement impossible d’affirmer à 100% que Varela a bien touché le ballon de la main. Quoi qu’il en soit, Raphael Veiga n’a pas tremblé et Palmeiras s’est libéré. Borja a confirmé son retour, Scarpa et Dudu ont donné de l’ampleur au score et le Verdão sera donc en quarts.
Restait donc le dernier match de la soirée, un match d’ambitieux entre Olimpia, qui rêve de reproduire son exploit d’il y a quarante ans, et une LDU qui mine de rien réalise un joli parcours en Libertadores. Le but inscrit par le Decano à Quito donnait bien des espoirs au peuple noir et blanc, « la gloire est éternelle » inscrit sur le tifo à l’entrée des joueurs venant le rappeler. Le début de match entretenait cet espoir. Roque Santa Cruz s’était procuré la première situation, le Decano contrôlait la partie, il semblait alors largement envisageable que la LDU ne résiste pas quatre-vingt-dix minutes. Mais alors que les hommes de Daniel Garnero s’attachaient à maintenir la pression, un long ballon allait tout changer. Sur celui-ci, Antolín Alcaraz et Alfredo Aguilar ne communiquaient pas, le portier d’Olimpia laissait le ballon s’échapper et l’excellent Jhojan Julio en profitait pour refroidir le Defensores del Chaco. Assommé, Olimpia ne trouvait plus de profondeur dans son jeu, semblait perdre son calme, jusqu’à ce que William Mendieta ne vienne raviver l’espoir en égalisant à dix minutes de la pause. La pression augmentait sur la fin du premier acte, elle n’allait plus cesser. D’entrée de deuxième période, Jhojan Julio était exclu pour un vilain geste sur Leguizamón, quelques minutes plus tard, le Decano obtenait un penalty validé au VAR. Mais Mendieta ne cadrait pas, à l’image de sa frappe, l’espoir d’un quart s’envolait. Car la suite se nommait Gabbarini. Le portier de la LDU allait tout arrêter, tout repousser, jusqu’à cette incroyable occasion pour Roque Santa Cruz. Rien n’allait y faire, les rêves d’une Libertadores quarante ans plus tard s’envolent pour Olimpia, la LDU attend quant à elle son futur adversaire.



