Deuxième soirée de Libertadores de la semaine. Pendant que l’Inter et Boca font prévaloir leur statut de prétendant au titre en marquant les esprits en déplacement, Flamengo s’est écroulé.
La deuxième soirée de Libertadores débutait par deux duels annoncés équilibrés pour débuter. À Montevideo, Nacional recevait l’Internacional pour un duel de « ional » alors que les deux Ciclón s’affrontaient à Buenos Aires, l’Argentin, San Lorenzo, accueillant le Paraguayen, Cerro Porteño. Au Gran Parque Central, c’est le Bolso version Álvaro Gutiérrez qui a longtemps dominé les débats, emmené notamment par un Gonzalo Bergessio essentiel dans son rôle de pivot, celui capable de se coltiner une défense centre et tout de même de gagner un ballon, de jouer dos au but, de faire respirer son équipe, par un Gustavo Lorenzetti qui a certes manqué de justesse dans la dernière passe mais dont l’association avec Gabriel Neves au cœur du jeu et avec les hommes de couloirs que sont Kevin Ramírez et Matías Zunino est intéressante. Qu’a-t-il manqué au Bolso ? De l’efficacité, un côté létal. Car en face, si Nico López et Paolo Guerrero se sont parfois marchés dessus, si Andrés D’Alessandro n’a pas pesé autant qu’il le devrait, les contres du Colorado ont souvent fait mal, les avertissements suffisamment nombreux mais jamais le Bolso n’en a tenu compte. L’entrée de Wellington Silva a apporté plus de force de pénétration, c’est sur l’une d’elles, la toute dernière, que Paolo Guerrero a surgi pour éteindre le GPC. Et offrir une victoire aussi cruelle pour le Bolso qu’importante pour les Brésiliens.
Pendant ce temps, au Nuevo Gasómetro, le duel de Ciclón a été un vrai combat avec un San Lorenzo qui semble retrouver une fluidité collective intéressante sous Juan Antonio Pizzi mais manque encore d’arguments pour convertir les jolis mouvements initiés par de véritables occasions. Au point que si la première belle situation du match était pour les visiteurs Josué Colmán trouvant Joaquín Larrivey au premier poteau qui forçait Sebastián Torrico à une belle parade, la première vraie situation des Cuervos venait d’une frappe à l’entrée de la surface de Lucas Menossi à moins de dix minutes de la pause, frappe parfaitement sortie par Juan Pablo Carrizo. Le scénario n’allait pas varier d’un iota en seconde période. Le contrôle du ballon était pour San Lorenzo, les hommes de Miguel Ángel Russo se retrouvant en infériorité numérique peu après l’heure de jeu suite à l’exclusion logique après visionnage de la vidéo d’Alberto Espínola. Mais cela n’a pas profité aux locaux. Au point qu’il n’y aura véritablement qu’une belle occasion pour les hommes de Pizzi, une frappe de Fernando Belluschi claquée par le portier du Cerro. Mais cette occasion n’était clairement pas la plus nette du match. La plus nette, était ce contre mené par le Ciclón paraguayen et ce service parfait de Novick pour Federico Carrizo qui se retrouvait seul face à Torrico mais voyait sa frappe sortie au dernier moment par un retour salvateur de Fabricio Coloccini.
On attendait Emelec au tournant. Qualifié après une phase de groupe largement à sa portée, le Bombillo devait faire ses preuves face à un géant nommé Flamengo et sa pluie de stars. Et le moins que l’on puisse dire est qu’Emelec a fait ses preuves. Il pourrait y avoir un avant et un après pour Ismael Rescalvo. De par l’importance de l’adversaire, de par la manière avec laquelle Emelec s’est imposé, sachant frapper au bon moment. Le Mengão de Jorge Jesus était là avec ses vedettes, un 4-3-3 avec Rafinha et Gerson au milieu, Diego en 10 derrière Gabigol et Bruno Henrique. Une armada qui inspire les craintes mais qui allait être prise de vitesse sur une action à l’image de ce que le football équatorien propose depuis quelques temps : justesse technique et inspiration. Deux changement de jeu, deux enchaînements en une touche et dès la dixième minute, le Bombillo faisait exploser le Capwell, Flamengo posait un genou à terre. Car si le Mengão apparaissait supérieur individuellement en termes de qualité technique, il peinait à s’approcher des buts de Dreer, sa seule véritable occasion étant une percée de Gabigol à la demi-heure. La suite fut identique, qu’importe les tentatives d’approche des Brésiliens, jamais Dreer ne s’est senti véritablement en danger. Pas même après l’expulsion de Vega en tout début de second acte. Emelec a su contenir sans trop forcer un Mengão sans véritables idées et qui a perdu celui qui doit lui en insuffler le plus, Diego. Alors le Bombillo a frappé de nouveau, la frappe détournée de Caicedo trompant Diego Alves à l’entrée des dix dernières minutes. Celle de Renê trouvera le montant de Dreer en fin de partie, avec cette victoire 2-0, Emelec réussit la première épreuve de son test. Ne reste désormais plus qu’à montrer la même solidité au Maracanã.
S’il est un géant qui n’a pas failli, c’est bien Boca. Pour les retrouvailles avec l’Athletico Paranaense, les hommes de Gustavo Alfaro ont réussi la grosse opération de la soirée. Le 4-4-2 du technicien xeneize, avec un duo Zárate – Ábila devant, le premier tournant autour du second, a parfaitement fonctionné. Boca a su résister aux offensives du Furação, les Brésiliens devant souvent se contenter d’être dangereux sur des frappes lointaines (Rony, Bruno Guimarães ou Nikão pour les plus belles en première période) et ne parvenant quasiment jamais à passer sur les ailes (la grande force de cette équipe) pour ensuite trouver Marco Ruben. Alors Boca aurait pu tuer le match dès le premier acte si Wanchope s’était montré efficace. Mais Boca a attendu que l’un de ses meilleurs joueurs présent sur le terrain, Alexis Mac Allister, ait l’inspiration, une frappe lointaine – détournée – pour assommer l’Arena da Baixada. Et confirmer plus que jamais son statut de prétendant au titre.



