C’est parti pour le sprint final en Copa Libertadores. Alors que River Plate est accroché chez lui par Cruzeiro, Palmeiras souffre mais évite le pire. De son côté, la LDU prend une option.
Premier match de la semaine et sans doute l’une des grandes affiches de ces huitièmes. Dans un Monumental en fusion (pléonasme), le champion sortant River Plate accueillait Cruzeiro. On s’attendait à une affiche, on a été servi. Le premier acte n’a été qu’une longue et impressionnante domination des Millonarios qui ont totalement étouffé une Raposa solide et disciplinée. Qu’a-t-il manqué aux hommes de Gallardo ? De la justesse dans les vingt-cinq derniers mètres et un véritable neuf. Car devant, si le duo Suárez – Álvarez possède évidemment ses qualités, ni l’un ni l’autre ne sont de vrais tueurs dans la surface, aucun n’a véritablement le profil adéquat pour occuper la pointe de l’attaque. Alors River a évidemment totalement dominé le premier acte mais a finalement été peu dangereux, mis à part en fin de période. Et face à un bloc solide, le Millo a manqué d’inspiration, le départ de Pity Martínez et la blessure de JuanFer Quintero pouvant aussi expliquer cela. Alors Cruzeiro a tenu le choc, aurait pu faire mal s’il avait mieux exploité les quelques contres obtenus au cours de la première période (on souhaite aux Brésiliens de ne pas avoir à regretter les situations à 3 contre 1 ou 2) totalement vendangées par mauvais choix). Et a attendu la deuxième période et la baisse de régime logique des locaux pour retourner le match. Car si le premier acte a été rouge et blanc, le second a été plus équilibré, la Raposa jouant plus haut. Marquinhos Gabriel a vu son but refusé au VAR pour hors-jeu d’entrée de second acte, ensuite, il a fallu attendre véritablement la fin de match pour voir River se procurer à nouveau quelques belles situations, notamment après l’entrée de Lucas Pratto qui s’offrait une énorme occasion à cinq minutes de la fin. Mais alors que l’on pensait que le match allait se terminer avec un nul sans autres histoire que les quelques polémiques VAR que furent les deux penalties réclamés par les Millonarios pour des fautes de main, une dernière décision vidéo pouvait tout changer : à la 96e minute, River obtenait un penalty pour un maillot de Pratto tiré par Henrique sur corner. Mais Suárez envoyait le ballon dans le ciel du Monumental. Les deux équipes se séparent sur un 0-0 qui promet un match totalement fou à Belo Horizonte.
De son côté Godoy Cruz est passé à un rien de la première grande sensation de la semaine. Il faut dire qu’on ne donnait pas cher de la peau du Tomba pour ce huitième puisque l’adversaire n’était autre que l’immense Palmeiras de Scolari qui avait roulé sur la phase de groupes, à peine perturbé par la défaite face à San Lorenzo, seul but encaissé et seul accroc comptable. Pourtant, face à des Argentins à court de rythme, le Verdão a d’abord souffert et s’est retrouvé au bord d’un étrange précipice. La faute à une bande à Bernardo qui a ouvert le score d’entrée de match, Santiago García se trouvant à la réception d’une remise de Brunetta. El Morro allait poursuivre en se retrouvant seul à l’entrée de la surface à l’approche de la demi-heure et donnait un avantage précieux aux siens. Avantage finalement ruiné par une mauvaise sortie de Mehring, jusqu’ici parfait dans ses buts, qui permettait à Felipe Melo de réduire l’écart. C’était alors le premier tournant du match, le deuxième se produisant quelques minutes plus tard lorsque García obtenait un penalty mais butait sur Weverton au moment de devoir exécuter la sentence. Tournant car, comme pour River, le deuxième acte de Godoy Cruz allait être bien plus compliqué. Palmeiras montait d’un cran, cherchait à faire mal et se montrait véritablement dangereux avant d’égaliser rapidement sur un bel enchaînement de Miguel Borja. La suite était compliquée pour le Tomba qui parvenait tout de même à conserver le match nul, notamment grâce à Mehring, et ainsi entretenir un mince espoir.
L'espoir est en revanche immense pour la Liga de Quito. Jamais véritablement considéré comme un outsider (sauf par ceux qui suivent nos podcasts Bola Latina), le grand club que Quito accueillait un ambitieux aux dents longues et auteur d’une phase de groupes parfaitement gérée, Olimpia. Là encore, les locaux sont parvenus à ouvrir le score d’entrée de partie, Jefferson Orejuela, l’un des meilleurs sur le terrain, trouvait José Ayoví qui pouvait ajuster tranquillement Azcona. Olimpia éprouvait toutes les difficultés du monde à s’approcher des buts de Gabbarini dans le jeu mais croyait revenir sur un but d’Ale Silva logiquement refusé au VAR suite à une main de Camacho. De son côté, la LDU commençait à exploiter quelques contres en fin de premier acte sans pour autant trouver la justesse nécessaire pour les conclure plus efficacement. Au retour des vestiaires, le Decano passait à un rien du KO lorsque Rodrigo Aguirre pensait marquer le but du break avant que celui-ci soit refusé au VAR pour un hors-jeu plus que limite. On pensait alors que l’effet psychologique allait être inverse. D’autant qu’à l’heure de jeu, une merveille de Rodrigo Rojas ramenait les Paraguayens au score alors que la LDU venait de gâcher plusieurs situations. Il n’y en aura finalement pas. Le temps de digérer, les Albos reprenaient leur domination, Anderson Julio trouvait son frère Jhojan pour le 2-1 puis Rodrigo Aguirre « se vengeait » sur coup franc pour sceller un 3-1 final qui permet à la LDU d’espérer un quart de finale même si l’écart entre les deux équipes est minime.



