Moins d’un an après le Superclásico de Madrid, River et Boca se retrouvaient en Copa Libertadores. Si le Monumental a pu enfin vibrer de ce rendez-vous continental, la victoire des siens et le matelas qu’elle offre en vue de retour a été son plus beau cadeau.
Il n’y a pas eu de période d’observation au Monumental. À peine deux minutes de jeu, alors que la fumée des fumigènes ne s’était pas encore totalement évaporée dans le ciel de Buenos Aires, un ballon relâché par Andrada était convoité par Rafael Santos Borré qui s’écroulait. Sur l’arrêt de jeu suivant, l’arbitre brésilien de la rencontre, Raphael Claus s’en allait observer sur l’écran l’intervention de Más sur le Colombien de River et accordait un penalty logique aux Millonarios. Borré transformait, le match était lancé, oublié le bus garé par Alfaro début septembre, Boca allait devoir aller chercher un résultat. Malheureusement, il semble que le coach xeneize n’avait pas véritablement de plan dans le jeu. Son Boca n’allait alors passer son temps à envoyer de longs ballons vers un Wanchope réduit à un rôle ingrat de pivot alors que le bloc restait bien trop loin de lui pour que ce rôle soit efficace. Pourtant, Boca allait se créer deux énormes situations, une frappe lointaine d’Alexis Mac Allister parfaitement claquée par Armani et un incroyable raté de Capaldo sur un contre éclair. Pour le reste, on n’a vu que du River et une fois encore la formidable capacité de Gallardo à s’adapter à un adversaire, quel qu’il soit.
Boca était venu avec l’idée de réduire les espaces ? Alors River n’a cherché qu’une chose, en créer. Oublié ainsi le vertige, le pressing tout terrain et notamment dans le camp adverse, à la récupération, River n’a cherché qu’à élargir le jeu, jouer sur les côtés et jouer dans le dos d'une défense réputée assez lente, en un mot, à étirer Boca. Si Palacios n’est pas allé perforer en mode box to box, fuyant ainsi la densité de l’axe, les montées de Montiel et Casco, aidés par un De La Cruz et un Nacho Fernández collés aux lignes de touche, le tout organisé par un Enzo Pérez libre de tout mouvement au cœur du jeu, n’ont ainsi cessé. River a cherché à jouer, Boca a cherché le duel, n’a jamais eu l’intention de faire quoi que ce soit du ballon si ce n’est arroser, et s’est reposé sur un Esteban Andrada quasiment infranchissable et qui a finalement évité une goleada aux siens. Car les occasions millonaria ont été nombreuses : Borré dans la Surface, De La Cruz sur coup franc en fin de premier acte, Montiel trouvant le poteau, un centre de De La Cruz filant devant la ligne, une frappe lobée de Suárez claquée par le portier xeneize, une tête de Scocco, un face à face Scocco-Andrada, une frappe à bout portant de Suárez. Ainsi, si Andrada n’aura rien pu faire sur le deuxième but signé Nacho Fernández, la victoire 2-0 de River sur son plus grand rival semble finalement presque une victoire pour les Xeneizes. Car si ces derniers se retrouvent face à une mission qui s’annonce plus que compliquée, River n’a perdu qu’un seul de ses vingt-cinq derniers matchs de Copa Libertadores (1-0 face à Grêmio en demi-finale aller l’an passé, douze victoires, douze nuls sur cette série), ils restent encore bien vivants. À condition d’enfin se mettre à jouer, histoire de faire honneur à l’impressionnant matériel humain dont ils disposent. Réponse le 22 octobre prochain.



