Dominateur à l’aller mais non récompensé, Flamengo a attendu une mi-temps pour faire exploser Grêmio. Et retrouver une finale de Libertadores après trente-huit années d’attente.
23 novembre 1981. Trois jours après perdu à l’Estadio Nacional de Santiago en finale retour de la Libertadores, Flamengo s’impose sur un doublé de Zico face à Cobreloa lors du match d’appui disputé au Centenario. 23 novembre 2019, le Mengão sera de retour au Nacional pour une nouvelle finale de Libertadores, sa deuxième.
Pour cela, les hommes de Jorge Jesus, qui marchent sur le Brasileirão, ont marché sur le vainqueur 2017 et demi-finaliste 2018, Grêmio. Il aura fallu attendre une mi-temps pour que la machine se mette en route. N’exerçant pas son traditionnel pressing intensif, le Mengão a ainsi d’abord laissé Grêmio s’occuper du ballon, se montrer menaçant, notamment par sa pépite Everton Cebolinha qui trouvait Maicon dont la frappe terminait dans les gants de Diego Alves. Puis les Rubros-negros ont commencé à prendre le jeu à leur compte avec toujours les mêmes principes : un jeu rapide et vertical. Bruno Henrique plaçait une tête plongeante qui faisait vibrer le Maracanã, Gabigol commençait à chauffer Paulo Victor. Les vagues s’abattaient sur la défense du Tricolor gaúcho, elle allait céder sur une frappe croisée de Gabigol repoussée par le portier de Grêmio dans les pieds de Bruno Henrique. Flamengo ouvrait la marque juste avant la pause, les près de 70 000 spectateurs présents au Maracanã pouvaient exulter, ils allaient totalement chavirer en seconde période.
Quels que furent les plans de Renato Gaúcho pour son Grêmio à la pause, ceux-ci ont explosé en dix minutes. On ne jouait en effet qu’une cinquantaine de secondes quand Gabigol, seul au deuxième poteau, nettoyait la lucarne sur un corner de De Arrascaeta. 2-0, l’affaire était pliée. Bruno Henrique passait à un rien de marquer le troisième dans la minute suivante, son duo avec Gabigol est clairement ce qu’il se fait de mieux au pays (voire sur le continent), il allait continuer de rouler sur un pauvre Grêmio. Bruno Henrique obtenait le penalty du 3-0, transformé par Gabigol, ce dernier servait son compère pour – pensait-on – le 4-0 avant de voir le but refusé pour hors-jeu du passeur. À l’heure de jeu, Flamengo avait totalement écrasé la rencontre, passait en mode célébration d’un retour en finale. Et déroulait. Cinq minutes plus tard, Arrascaeta trouvait Pablo Marí pour le 4-0, cinq minutes encore plus tard, Everton Ribeiro trouvait quasiment de la même manière Rodrigo Caio. Flamengo s’impose donc 5-0, marque clairement les esprits. Trente-huit ans plus tard, il retrouvera donc une finale de Libertadores, le choc face au tenant du titre River Plate s’annonce déjà comme le match de l’année sur le continent.



