Premier des deux duels de géants argentins et brésiliens, la demi-finale opposant River Plate à Palmeiras a tourné à la leçon tactique. Mais pour la première fois, c’est bien Marcelo Gallardo qui l’a reçue.

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Les deux équipes tournant aux alentours des trois buts par match dans cette édition, on attendait énormément du duel opposant River Plate, vainqueur 2018, finaliste 2019, et Palmeiras, sans doute la meilleure chance brésilienne dans cette épreuve tant le Verdão n’avait jamais connu le moindre frisson. On aura été servi.

Si d’entrée de partie le 4-1-3-2 de Gallardo se montrait dangereux sur une énorme opportunité pour Carrascal, on ne s’attendait finalement pas vraiment à voir River se retrouver réduit à l’impuissance au fil des minutes. Car la bande à Abel Ferreira a parfaitement récité sa partition, finissant par mettre River face à ses propres limites. Pour cela, Palmeiras a joué en bloc, parfois assez bas, organisé sur une ligne de cinq quasi infranchissable, avec un seul attaquant de pointe, Luiz Adriano, chargé de rester dans trente-cinq mètres de ses buts, dans la zone d’Enzo Pérez, et sur une capacité à exploser dès la récupération, avec une vitesse et une verticalité folles. Le cerveau identifié et annihilé, ne restait à River que quelques tentatives du trio De La Cruz – Carrascal - Fernández, rapidement trop imprécis et sans la moindre idée pour produire du jeu, quelques centres et surtout des coups de pied arrêtés. Au fil des minutes, le Verdão a ainsi posé sa main sur la rencontre, bien aidé par les carences défensives de River. Car personne n’a encore compris pourquoi Franco Armani, pourtant parfait par la suite, a décidé de sortir pieds en avant sur le centre anodin de Gabriel Menino, avec pour conséquence un ballon rendu à Rony qui n’avait plus qu’à ajuster. Personne n’a compris aussi pourquoi el Sicario Rojas a oublié son surnom en se laissant piéger par la protection de balle d’un immense Luiz Adriano sur le deuxième. Personne enfin n’a compris comment Gonzalo Montiel a pu commettre une telle erreur d’alignement sur le troisième but, une tête parfaite de Viña sur le coup franc déposé par Gustavo Scarpa. Mais il ne faut pas non plus réduire la victoire, large et indiscutable, de Palmeiras à des erreurs de River.

Car la bande à Abel Ferreira n’a pas seulement réussi à renverser le River de Muñeco, elle a surtout, en jouant sur une verticalité létale et la justesse de son trio offensif en phase de possession, été la première à donner une leçon tactique à un Marcelo Gallardo habitué depuis près de sept ans à en délivrer au continent. Et au-delà de l’ampleur du score et de l’immense défi qui se pose à River à l’Allianz Parque la semaine prochaine, c’est en cela que le succès de Palmeiras en fait un finaliste en puissance.

 

Photo CONMEBOL

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.