Deux chocs brésiliens, une dernière poche de résistance argentine, les quarts de finale aller de la Libertadores ont finalement débouché sur des duels où tout reste encore à faire, à une exception.

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Les quarts de finale de la Libertadores ouvraient avec deux énormes chocs entre favoris brésiliens. Premiers à entrer en lice, Corinthians et Flamengo ont livré un duel qui a rapidement tourné en faveur des visiteurs. Invaincu chez lui depuis février dernier, le Timão s’est offert les premières situations mais a fini par perdre le contrôle de la partie, ne se montrant finalement que trop peu dangereux et étant tranquillement géré par un Flamengo patient et sûr de son football. De Arrascaeta à une dizaine de minutes de la pause, Gabi d’entrée de second acte et l’affaire était pliée pour le Mengão qui a non seulement découragé un Corinthians sans idée, mais aurait surtout peu d’offrir un succès encore plus large sans un excellent Cássio dans les buts. Flamengo s’impose ainsi sans trembler et peut d’ores et déjà penser à sa demi-finale.

L’autre choc brésilien a bien failli virer à la sensation. Alors que l’on attendait de voir les effets de la reprise en main de l’Atlético Mineiro par Cuca – peu visible en championnat lors du déplacement à Porto Alegre – on n’imaginait pas non plus voir l’ogre Palmeiras se faire bousculer de la sorte. Car le Galo a dominé ce match, a plus créé, plus généré de danger. Mais s’est montré trop inefficace à l’image de Keno ou d’Ademir. Une efficacité qui est l’une des spécialités d’un Palmeiras qui a rappelé à tout le monde qu’il savait souffrir sans jamais céder à la panique. Au point que même mené 2-0 en un rien de temps, un penalty de Hulk juste avant la pause, l’attaquant mettant fin à cinq matchs sans but et s’affirmant plus que jamais meilleur buteur de l’histoire du club dans la compétition, un csc de Murillo dès le retour des vestiaires, le Verdão a exploité les erreurs adverses pour assurer l’essentiel. Murillo s’est racheté peu avant l’heure de jeu, Danilo a éteint un Mineirão qui a battu son record d’affluence pour le Galo. Reste que Palmeiras continue d’établir d’autres records en signant désormais vingt matchs sans défaite en déplacement, les hommes d’Abel Ferreira n’ayant plus perdu en Libertadores depuis mai 2021 et une défaite chez eux face à Defensa y Justicia. Une défaite qu’il faudra donc éviter à l’Allianz Parque pour ne pas voir le rêve d’une triple couronne s’envoler.

Impossible enfin de garder sous silence l’inadmissible, les terribles événements qui se sont déroulés dans les tribunes du José Amalfitani lorsque la barra de Vélez est venue s’attaquer à des supporters de Talleres « infiltrés » dans la platea. L’occasion donc d’avoir de nouveau droit à des scènes de violence en tribunes, on parle de près de soixante-dix personnes blessées dont sept envoyés à l’hôpital. L’Argentine n’a déjà plus beaucoup de représentants, ceux-ci ont choisi de lui faire honte. Pourtant sur le terrain, Vélez et Talleres ont offert un vrai grand match de coupe. Le Fortín a démarré fort, cherchant à étouffer son adversaire, provoquant des erreurs de relances de sa part. et a frappé d’entrée, Jara trouvant la tête de Janson dès la cinquième minute. Seul problème, Vélez a reproduit jusqu’au bout la prestation du huitième face à River : domination mais manque de réalisme. Janson a manqué deux autres opportunités pendant que Talleres tentait bien d’appuyer, Pedro Caixinha de réorganiser quelque peu son équipe, mais il était toujours aussi compliqué pour la T de se montrer dangereuse. Les hommes du Cacique Medina contrôlaient la partie et s’offraient un deuxième but à l’entrée du dernier quart d’heure qui laissait croire que ce quart était déjà plié. C’était sans compter sur le terrible rappel à l’ordre de Talleres : une tête à bout portant d’un Michael Santos laissé seul aux six mètres, un golazo de Garro et la T égalisait contre le cours du match. Il fallait finalement un but salvateur de Julián Fernández pour que Vélez s’offre un léger avantage avant le voyage au Kempes. Mais comme face à River, faute d’avoir scellé le sort d’un match qu’il a dominé, Vélez se voit désormais contraint d’aller défendre une courte avance d’un but.

L’avance, Estudiantes n’en aura pas, mais peut se satisfaire de son voyage au Brésil, même si tout n’a tenu qu’à un fil. Car la stratégie de départ, contraindre le Furação à s’empaler dans l’axe que le Ruso Zielinski avait renforcé. Estudiantes a fait du Estudiantes, rien de spectaculaire, mais parfait tactiquement et efficace dans toutes les zones, et a donc réussi son pari de ramener le nul du Brésil pour tout jouer à la maison. Tout a donc tenu qu’à un fil nommé VAR : celui-ci a d’abord annulé un penalty un temps accordé pour une main de Godoy avant d’annuler un but à Thiago Heleno pour un hors-jeu de Khellven sur l’action. Un fil nommé également efficacité tant le Furação a gâché en particulier en seconde période.

Résultats et vidéos

Corinthians 0-2 Flamengo

Atlético Mineiro 2-2 Palmeiras

Vélez Sarsfield 3-2 Talleres

Athletico Paranaense 0-0 Estudiantes

 

Photo : Daniel Jayo/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.