Il est des retournements de situation qui marquent plus que d’autre. Pendant que Racing faisait le travail en s’offrant une belle remontada, la sensation est venue du Paraguay où Olimpia a rappelé avec brio qu’il était un géant.

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Dans le dernier compte-rendu, nous évoquions le magnifique vent de fraîcheur qu’apportait la présence d’un novice, le Deportivo Pereira en quarts de finale d’une Libertadores qui ressemble de plus en plus à sa consœur européenne en offrant les mêmes affiches entre même clubs dans ses derniers tours. La nuit dernière fut celle du rappel à l’histoire. Pour les moins de vingt ans, Olimpia n’est qu’un club paraguayen comme les autres, destiné à faire quelque figuration en compétition continentale. Pourtant, derrière ce maillot blanc à la bande noire se cache un géant du continent. Quarante-six fois champion sur ses terres, vainqueur de trois Libertadores, finaliste il y a encore dix ans (quatre finales perdues dans son histoire), champion du monde en 1979, le Decano paraguayen mérite plus que du respect. Quand Flamengo, tenant du titre, s’était imposé la semaine dernière au Maracanã, on ne donnait que peu de chances à une équipe à la peine en championnat (huitième après cinq journées avec un seul succès décroché toutes compétitions confondues depuis plus d’un mois). Grave erreur.

Car les hommes de Chiqui Arce ont su rappeler leur rang. D’entrée de partie, le Decano poussait fort et s’il se faisait piéger dès la septième minute sur un but de Bruno Henrique, il réagissait immédiatement, Fernando Cardozo trouvant la tête d’Iván Torres. Flamengo était constamment sous pression et ne parvenait jamais à déployer quelque jeu. Pire, le Mengão subissait les multiples centres adverses, ne parvenait quasiment pas à sortir et cédait finalement de manière logique en deuxième période, Richard Ortiz et Facundo Bruera plaçant également de jolis coups de tête. Si les hommes de Sampa réagissaient en fin de match, ils ne pouvaient arracher une séance de tirs au but et laissaient Olimpia, juste vainqueur, rappeler au continent qu’il est encore et toujours un géant. Un géant qui reviendra à Rio en quarts pour affronter Fluminense.

Au même moment, l’opération remontada paraissait tout aussi délicate pour Racing qui était rentré de Colombie avec deux buts de retard. Habituée à faire souffrir ses hinchas, la Academia lui a pourtant offert un récital. Après des mois à vivoter, la Gagonetta a de nouveau montré qu’elle était encore vivante, Racing écrasant l’Atlético Nacional du début à la fin en s’appuyant sur un jeu intense, rapide, fluide et intelligent. Porté par une foule magnifique, Racing a donc pris rapidement le contrôle de la partie, le 4-3-3 posé par Gago incluant quelques pibes a fait mal à un Atlético Nacional rapidement dépassé et qui, lorsqu’il a tenté de sortir en deuxième période, a pris le contre qui a tout fait basculer, celui du 0-2. Il n’y a eu donc qu’une seule équipe sur le terrain, Racing, porté par un Roger Martínez auteur d’un énorme match (un but, un csc provoqué) et il y aura donc un club argentin dans le dernier carré puisque Fernando Gago retrouvera son club de cœur en quarts, Boca.

 

Photo : NORBERTO DUARTE/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.