À une époque où la Libertadores ne génère plus de grandes épopées pour ceux qui ne sont pas des géants, le Deportivo Pereira a signé un exploit retentissant qui offre un vent de fraicheur bénéfique.

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Il y avait eu Tijuana et le Real Garcilaso en 2013, il y avait aussi eu Cúcuta Deportivo en 2007. L’histoire du Deportivo Pereira vient s’ajouter au grand livre des exploits de la Libertadores à une époque où celle-ci semble vouée à n’être qu’une autre émanation de la Coupe du Brésil. Jamais donc depuis dix ans, un débutant dans l’épreuve reine du continent n’avait atteint les quarts de finale de l’épreuve. Jamais depuis seize ans, un débutant colombien n’avait connu tel parcours. Cet incroyable chapitre n’a tenu qu’à un fil, un penalty totalement raté de Michael Hoyos à la 89e minute. Entre temps, les sang et or colombien n’ont fait quasiment que résister, encaissant le but de l’égalisation sur la série d’entrée de match, œuvre d’Hoyos, et se sauvant parfois miraculeusement des vagues negriazules. Ensuite, les hommes de Restrepo ont profité des quelques espaces qui ont fini par se créer et ont surtout fait à Independiente del Valle ce que les Équatoriens étaient parvenus à faire au Monumental en 2016 face à River : un hold-up parfait. Larry Angulo a inscrit le but de l’égalisation sur la seule frappe cadrée des Colombiens, IdV a touché les montants à deux reprises, a manqué certaines occasions que l’on qualifie parfois d’immanquables, a eu 73% de possession et frappé vingt-six fois, mais rien n’y a fait, la belle histoire de Pereira se poursuit. Elle verra le petit poucet colombien devoir affronter un géant brésilien en quarts de finale avec comme perspective de croiser éventuellement Boca en demies, comme l’avait fait Cúcuta Deportivo en 2007.

Car le dernier qualifié est tout sauf une surprise. Vainqueur à l’aller à Belo Horizonte, Palmeiras a longtemps contrôlé l’Atlético Mineiro à l’Allianz Parque, se procurant les premières occasions du match, Artur et Dudu s’en procurant en particulier plusieurs assez nettes mais butant sur Everson quand ils ne se montraient pas trop maladroit. La domination du Verdão était totale mais en l’absence de but, la série restait totalement ouverte. Inoffensif, le Galo de Felipão a changé de visage en deuxième période. Patrick et Igor Gomes sont entrés pour densifier le milieu, l’Atlético Mineiro a planté une première banderille sur un contre qui a terminé avec une main de Gabriel Menino qui ne s’est pas transformée en penalty (les audios du VAR expliquant que le ballon « vient d’un coéquipier » et que la position du bras est « naturelle » - on laissera chacun se faire son avis), puis une deuxième, lorsque Paulinho, parfaitement lancé par Edenilson a éliminé Weverton mais manqué d’attraper le cadre d’un but vide. L’occasion était passée, le Galo n’a ensuite plus été dangereux et a de nouveau subi, il quitte donc la compétition sans coup d’éclat, laissant Palmeiras avancer tranquillement vers les quarts.

Pendant ce temps, Edinson Cavani faisait ses grands débuts avec Boca à l’occasion de la réception de son club de cœur, Nacional. Après l’insipide 0-0 à l’aller, tout restait donc à faire et l’on pensait que Boca avait fait le plus dur lorsqu’il ouvrait la marque par Merentiel avant la fin du premier quart d’heure. Il n’en fut rien. Car une fois devant, Boca n’a pas proposé grand-chose et a surtout a cédé la domination à un Nacional qui, parfaitement conduit par Diego Zabala, a trouvé des espaces, s’appuyant sur les carences défensives de Boca, symbolisée par Frank Fabra notamment sur son côté ou par la lenteur de Marcos Rojo à fermer les espaces. Varela reculé comme troisième central, Nacional pouvait donc jouer plus haut, égalisait finalement assez logiquement par Alfonso Trezza et gâchait quelques occasions de générer bien plus de doute dans les esprits xeneizes et de prendre l’avantage. La chance des hommes d’Almirón est qu’ils ont aussi appris à ne pas commettre les mêmes erreurs. Luis Advíncula doublait la mise d’entrée de second acte et cette fois, Boca gardait le contrôle du match, ne laissant plus le Bolso prendre le jeu à son compte. Mais à force de gâcher, Boca s’exposait et se faisait reprendre à l’entrée du dernier quart d’heure, Ignacio Ramírez glaçant la Bombonera. Plus aucun but n’était inscrit, malgré quelques tentatives plutôt claires pour Boca, il fallait alors s’en remettre à un grand Sergio Romero pour voir les Xeneizes se hisser en quarts. Et ainsi s’éviter une nouvelle crise de nerfs.

 
 

Photo une : RODRIGO BUENDIA/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.