On avait laissé le championnat équatorien célébrer le retour de l’un de ses géants, en 2019, celui-ci a décidé de changer de format et va appeler à d’autres moyens de gestion d’une saison qui promet bien des surprises.

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Si vous êtes des habitués du championnat équatorien, vous connaissez sa formule traditionnelle : deux tournois de 22 journées qui offrent deux places en finale à chaque vainqueur de ceux-ci. Vous pouvez désormais l’oublier. Pour la saison 2019, la Serie A équatorienne devient LigaPro, du nom de la ligue professionnelle créée en fin d’année dernière, et surtout change de formule. Place désormais à un championnat à seize, contre un championnat à douze l’an passé (ce qui a permis de voir El Nacional et Guayaquil City sauver leur peau dans l’élite et de promouvoir quatre formations de Serie B – qui se retrouve quant à elle qu’à dix) et surtout à un système à l’européenne c’est-à-dire un seul championnat de trente journées avec une phase aller qui se termine à quelques semaines de la Copa América. Mais attention tout de même car la formule calendaire a beau être à l’européenne, sur le plan sportif, la LigaPro s’offre une subtilité : l’apparition de play-offs. Car à l’issue des trente journées, les huit meilleurs du championnat seront qualifiés pour des play-offs qui mèneront au titre. La nouveauté ne concerne pas que le championnat puisque cette année, le pays se dote d’une coupe nationale, qui qualifiera son vainqueur à la prochaine Sudamericana et qui concerne plus de cinquante équipes du pays, jusqu’aux amateurs (deux étant invités au premier tour).

Reste donc à savoir si le tournoi long profitera aux géants qui peuvent généralement se permettre de tenir la distance et ce, même lorsque le mercato vient les percuter. Alors que l’on sort du premier tiers du championnat, le fait est que si Barcelona remonte tout doucement au classement, s’accrochant au wagon de tête, la LDU et surtout Emelec, pourtant bien partis en Libertadores – chacun pouvant se qualifier lors de l’ultime journée de la phase de groupes – sont encore en retard. Rien de dramatique pour la LDU, champion sortant, qui a profité du week-end dernier pour réintégrer le top 8 en s’offrant Emelec. Les choses avaient pourtant mal débuté pour les Albos puisque les visiteurs avaient ouvert le score d’entrée de partie, célébrant de la meilleure des manières le début de l’intérim assuré par Bolívar Vera (Mariano Soso ayant été remercié à l’issue de la journée précédente et de la défaite concédée face à Guayaquil City). Mais si la Liga de Quito a un temps souffert en première période, elle a retourné le match en cinq minutes d’entrée de second acte a aussi souvent fait briller Dreer, dont le duel à distance avec Gabbarini a frustré les attaquants des deux équipes. Cette victoire a donc permis à la LDU d’intégrer le top 8 et de laisser Emelec ancré à la dixième place.

Le leader n’est donc ni Barcelona, ni Emelec, ni la LDU. Il n’en reste donc plus qu’un : Independiente del Valle. Les Negriazules ont réussi une belle remontada en Sudamericana, ils ont également parfaitement géré deux gros rendez-vous de championnat. Le premier était le choc face au dauphin, Universidad Católica que les hommes d’Ismael Rescalvo s’appuient sur un système d’une efficacité redoutable : un 4-2-3-1 avec deux hommes essentiels Cristian Pellerano au milieu, Claudio Bieler en pointe, des hommes de couloir qui ne cessent de provoquer, à commencer par les deux offensifs que sont Dájome et Preciado et surtout une force collective et une pression constante mise sur l’adversaire. Il en fallait pour bousculer une Católica connue pour sa solidité et sa capacité à défendre, et si Independiente a peiné pour s’imposer sur le fil, la victoire n’en fut que plus méritée. Le leader a ensuite partagé les points face au troisième du championnat, Macará, le tout en jouant près d’une demi-heure à neuf contre onze, montrant ainsi sa force de caractère qui en fait pour l’instant un leader loin d’être échappé mais qui peut viser de grandes choses.

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.