Huit ans ! Il aura donc fallu attendre huit longues années pour que la LDU retrouve les sommets de l’élite équatorienne. Le tout alors qu’elle venait de vivre l’une de ses plus mauvaises saisons.

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Il y a un an tout pile, la Liga de Quito mettait fin à une année de souffrance. Huitième au général sur l’année, à peine 40% de victoires en championnat, le bilan était le pire depuis sa remontée dans l’élite en 2002. Pourtant, au cours de l’année, les signes d’un changement s’étaient montrés. Le cycle Gustavo Munúa se révélant être un échec complet, le coach uruguayen sera viré au soir de l’avant-dernière journée de la Primera Etapa et une déroute face à Delfín, la LDU allait trouver son salut en Pablo Repetto. L’homme qui avait fait d’Independiente del Valle un demi-finaliste de Copa Libertadores, revenait donc sur un banc de Serie A équatorienne et commençait alors à faire s’opérer le changement. La LDU terminait à la cinquième place de la Segunda Etapa et arrachait une qualification continentale. L’Uruguayen pouvait alors continuer à affiner son groupe. Et la recette de fonctionner selon un principe simple en apparence, redoutable en réalité : faire de la Casa Blanca une forteresse imprenable. Elle le fut, à une exception près, la défaite concédée face à Cuenca en juillet, seul ombre au tableau de chasse en vingt-deux matchs disputés à la maison. La LDU a utilisé des recettes payantes de l’époque IDV, des couloirs rapides, mobiles, symbolisés par les frères Julio, une pointe efficace, Anangonó signant le deuxième meilleur total de buts de sa carrière. La Primera Etapa remportée facilement devant Barcelona, les Toreros recollant au général grâce à la seule défaite à la maison des Albos le jour de la célébration, le chemin n’aura pourtant pas été des plus aisé lors de la Segunda Etapa.

En retard au démarrage, la LDU s’est retrouvée embarquée dans une course folle avec Emelec, mais aussi quelques poils à gratter que furent Macará ou Delfín. Et au final, les hommes de Repetto n’ont jamais pu rattraper un Bombillo qui reste plus que jamais la meilleure équipe équatorienne de la décennie, nous allons y revenir. Il fallait donc passer par une finale pour décider de qui décrocherait le titre 2018. Première manche au Capwell où les visiteurs ont laissé d’abord passer leur chance sur les percées des frères Julio avant de subir les assauts les locaux qui butaient longtemps sur un énorme Gabbarini avant de croire faire le plus dur grâce à Brayan Angulo. Mais alors qu’elle aura pu céder, la LDU a su profiter de la moindre occasion. Une sortie manquée de Dreer et Anderson Julio en profitait pour égaliser. La suite voyait la LDU exploiter à merveille les espaces mais manquer de justesse dans les derniers instants. Reste que ce match nul du Capwell laissait entrevoir des lendemains qui chantent à la Casa Blanca. L’affaire n’a pas trainé. Une merveille d’Anderson Julion d’entrée de partie, la Casa Blanca chavirait, la LDU allait faire la course en tête. Les vagues blanches n’en finissaient plus de s’abattre sur les cages de Dreer, Emelec ne pouvant réagir que sur coups de pied arrêtés. Reste que le fait de voir la LDU ne pas tuer le match laissait entrevoir la perspective d’un coup dur. Mais les hommes de Repetto dominaient outrageusement la finale retour et n’allaient jamais être inquiétés. La LDU valide donc son année 2018 et surtout signe son grand retour au sommet du football équatorien en décrochant sa onzième étoile. Après Barcelona en 2016, Emelec en 2017, c’est au tour d’un troisième géant d’Équateur d’inscrire son nom au palmarès. Reste désormais à El Nacional de suivre le mouvement. De son côté, champion 2013, 2014, 2015, et 2017, alors qu’il était en pleine transition, Emelec termine tout de même à la deuxième place du général, sa pire place depuis 2010. Le Bombillo confirme bien qu’il est la meilleure équipe de l’élite équatorienne de ces dix dernières années.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.