Il n’y aura eu aucun suspense dans le Clausura paraguaye. Après avoir écrasé la première partie de saison, Olimpia a récidivé lors de la deuxième moitié et signe une année 2018 de tous les records.

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Trente-et-une victoire en quarante-quatre sorties, un record, 102 points sur l’année, un autre record. Dire qu’Olimpia a totalement écrasé l’année paraguayenne n’est pas galvaudé, son duel avec le Cerro Porteño qui a animé le Clausura comme il avait animé l’Apertura n’a finalement pas duré bien longtemps. En octobre dernier, lors de notre dernier point Paraguay, le Cerro venait de prendre les commandes du tournoi et comptait alors un point d’avance sur son plus grand rival. Sauf que les choses se sont ensuite gâtées pour le Ciclón qui n’a ensuite remporté que deux de ses neuf derniers matchs du tournoi quand la machine Olimpia s’est définitivement mise en route, six victoires, deux nuls, dont un lors d’un Superclásico marqué par le pibe du Cerro, Fernando Ovelar, 14 ans. Personne n’a donc pu résister à la bande à Daniel Garnero qui a poussé le bonheur jusqu’à célébrer son 42e titre national le soir d’un clásico más añejo au cours duquel il a écrasé Guaraní. Cette formidable machine à contrer a fait alors exploser l’Aborigen (4-1) et a pu ainsi finir la saison en roue libre (mais en allant tout de même chercher le record de points). Le Decano est un formidable mélange d’expérience, emmené par sa pierre angulaire, Roque Santa Cruz, 37 ans et neuf buts dans le Clausura, deuxième meilleur buteur du club, et de jeunesse symbolisée par des joueurs tels qu’Hugo Quintana, 17 ans, Jorge Colmán, 21 ans, et Richard Sánchez, 22 ans. Un effectif qu’il va falloir tout de même renforcer en vue de 2019 si le Decano veut renouer avec ce qui fait sa particularité au pays : les succès continentaux.

Si Olimpia décroche le doublé en 2018, il ne pourra célébrer le triplé. La faute à Guaraní qui a pourtant vécu une année des plus agitées avec quatre entraîneurs en douze mois, des retards de salaire qui continuent. Mais l’Aborigen aime faire respecter les traditions, à commencer par celle qui consiste à être le premier. Premier champion de l’histoire (en 1906), Guaraní a réussi un véritable exploit lors de la Copa Paraguay première du nom, celui de battre Olimpia en finale. Pour cela, les hommes de Gustavo Florentín ont d’abord serré un premier acte très nerveux lancé à partir de la demi-heure lorsque Fernando Cardozo ouvrait le score pour Olimpia et que Pablo Velázquez égalisait dans la minute suivante. L’Estadio Río Parapití pouvait alors s’enflammer, la finale était véritablement lancée. Guaraní allait manquer de peu de virer en tête à la pause mais, alors que la bande à Garnero manquait de fluidité, William Mendieta et Néstor Camacho étant sur le banc. Le premier nommé entrait en piste en deuxième période, Olimpia y gagnait en transition et surtout dans la capacité à trouver le duo Roque Santa Cruz – Jorge Ortega. Effet immédiat, d’entrée de seconde période, Roque Santa Cruz redonnait l’avantage aux siens. Alors Guaraní montait d’un cran sur le terrain, accentuait la pression plutôt que de céder, notamment grâce au duo Ródney Redes, Rodolfo Gamarra. Olimpia reculait alors et allait finalement céder en fin de match lorsque Gabriel Esparza égalisait et arrachait ainsi une séance de tirs au but. Cette séance voyait la légende Roque Santa Cruz manquer le cadre et ainsi Guaraní décrocher la première Copa Paraguay de l’histoire et ainsi sauver sa saison en décrochant une place en Sudamericana.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.