Peñarol et Nacional continuent d’enquiller les victoires et, même au Clausura, personne ne les reverra. Le Carbonero a la main sur son avenir après deux victoires post-élimination en Libertadores mais Nacional peut forcer des finales en gagnant ses derniers matchs. Le championnat ayant pris du retard, la fin d’année va être une fête.
Digérer une élimination en coupe continentale, surtout en demi-finale, n’est jamais chose facile. Peñarol se l’est rendu un plus aisée tout d’abord en gagnant son match retour contre les Brésiliens (3-1) dans un match à l’issue duquel les Carboneros peuvent même avoir quelques regrets dont l’expulsion d’Aguerre. Aguerre n’en est pas à sa première « bêtise » mais il reste un gardien exceptionnel puisqu’il est pour beaucoup dans la qualification contre Flamengo. Difficile de lui en vouloir donc, surtout que, selon lui, l’arbitre serait venu s’excuser auprès de lui à la fin du match pour l’avoir expulsé trop vite pour une faute minime. Peñarol pouvait donc aligner ses titulaires dès le match suivant contre River et l’équipe a mis beaucoup de temps à se remettre dans le sens de la marche face à un Darsenero défensif et un peu ennuyeux. Léo Fernández s’est beaucoup énervé face aux fautes commises par ses adversaires. Et il faut attendre le passage à une double pointe à l’heure de jeu pour voir Silvera marquer le seul but du match.
Après River, Peñarol doit jouer l’autre équipe habituellement en haut de tableau, mais qui vit une saison calamiteuse : Liverpool. Fernández ouvre le score de l’entrée de la surface sur un coup-franc qu’il faut montrer à toute personne trouvant qu’il vaut parfois mieux un coup-franc plus lointain car il serait difficile de contourner un mur. Le magnifique numéro 10 arrive à passer juste au-dessus du mur et son ballon ne va même pas dans la lucarne mais à hauteur de main du gardien, qui ne peut rien faire dans tous les cas car le ballon vient trop vite et derrière le mur. Fernández en est à son sixième coup-franc direct en championnat, mais il est surtout l’auteur d’une prestation XXL avec des dribbles de partout qui ont torturé et trituré la défense. On a retrouvé le Léo du début de saison qui était aussi celui du Fénix de JR Carrasco il y a de cela quelques saisons. Au club, on se met à rêver d’une prolongation du 10. Ce serait tellement formidable, quel plaisir de le voir jouer. Il faut attendre la fin du match pour voir Eduardo Darias marquer un deuxième but en contre. Une vraie récompense pour un joueur qui a « éclos » cette année à vingt-six ans. C’était déjà un bon joueur au Deportivo Maldonado, de ces joueurs qui ont porté le club fernandino jusqu’en coupe continentale, mais rien ne laissait présager d’aussi bonnes performances avec Peñarol. C’est la clef du club cette année : une série de joueur entre vingt-cinq et trente ans, dans la fleur de l’âge, ayant déjà voyagé et ayant une ambition plus collective que personnelle. C’est simple le football finalement, non ?
De son côté, Nacional continue aussi son petit bonhomme de chemin avec deux victoires pour effacer l’affront de la déroute contre Rampla. La première est une victoire à huis-clos contre Cerro au Centenario à la suite des débordements du clásico. Le deuxième est une victoire sur le même score de 2-0 contre Racing. Dans les deux matchs, une maîtrise défensive retrouvée et un Nico López revenu au meilleur de sa forme après avoir mis du temps et être passé quelques fois à côté de ses matchs. La définition du championnat a pris un peu de retard à cause des reports à la suite du décès de Juan Izquierdo et des élections présidentielles. Le calendrier va donc s’accélérer car, si on en restait là, il faudrait une finale pour déterminer le vainqueur du Clausura (Peñarol ou Nacional), puis, si Nacional gagnait, une demi-finale pour déterminer le vainqueur Apertura contre Clausura (Peñarol contre… Nacional) et, si Nacional remportait encore ces deux premiers matchs, une finale de championnat en aller-retour entre… Peñarol et Nacional. Potentiellement encore quatre matchs à jouer en plus des quatre dernières journées dans un calendrier tassé avant Noël.
Pour ce qui est de la descente, c’est cuit pour le Deportivo Maldonado, auteur d’une saison calamiteuse avec seulement vingt-quatre points. Au classement annuel, on retrouve juste devant eux Liverpool et River Plate qui se sauvent grâce au système de moyenne, mais qui auront une année 2025 très compliquée. Avec donc ce système de moyenne, les autres membres de la charrette sont, pour le moment, Fénix et Miramar Misiones. Avec sept points de retard sur Cerro à quatre journées de la fin, ce sera très compliqué pour Fénix malgré l’habitude qu’a l’équipe de jouer les dernières places. Pour Miramar, les choses sont différentes car l’équipe n’a qu’une saison et sa moyenne est donc beaucoup plus mobile. Les Cebritas n’ont qu’un point de retard sur Rampla et Cerro qui devraient être les deux autres équipes (avec peut-être Progreso) à être concernées par la descente.