Peñarol remporte le Clausura avec une treizième victoire en quatorze matchs lors de ce tournoi. La vraie finale du classement annuel avait lieu dimanche soir au Gran Parque Central dans le choc entre le premier et le deuxième et la logique a été respecté puisqu'en repartant avec le nul, le Defensor s'est presque assuré le classement annuel. Le mois de décembre va être très excitant.
Nacional 1 – 1 Defensor
C'était donc une finale avant l'heure, le choc de cette journée. Defensor pouvait s'en sortir avec un nul, ayant déjà gagné l'Apertura et ayant trois points d'avance au classement annuel. Nacional devait gagner, absolument, pour pouvoir revenir à égalité de points avec le Defensor et éventuellement jouer un desempate, seul espoir de jouer les finales. C'est déjà un succès pour l'équipe de Lasarte d'en arriver là, ayant perdu beaucoup de points lors du début du Clausura, l'équipe a dû cravacher (six victoires de rang) pour pouvoir jouer cette finale. Gagner aurait pu permettre de revenir dans la course, au championnat mais aussi pour la Libertadores. Seuls les 2 premiers postes du classement qualifiant directement en poule, le troisième devant faire un match de barrage toujours difficile en début de saison, Nacional en avait fait l'amère expérience en ayant perdu en 2015 contre Palestino.
Le match a été un plaisir absolu à voir. Beaucoup de téléspectateurs vont dire le contraire, puisqu'il y a eu peu de buts (en fin de match), peu d'occasions, beaucoup de fautes. Sauf qu'Acevedo a gagné le match (ou le nul, pour être précis), avant même qu’il ne se joue. Face au milieu à trois de Nacional, il a changé son 3-5-2 en un 3-6-1 qui a surpeuplé le milieu, et a donné à Defensor un avantage décisif tout en sachant que l'attaquant de pointe principal, Carneiro, était blessé. Dans ce scénario avec un milieu dense, le Defensor a eu du mal à trouver l'attaquant de pointe, le panaméen Waterman étant en plus maladroit dans son jeu comme sur l'occasion qu'il a en début de match, mais ce milieu a fait que le Nacional n'a jamais réussi durant les 70 premières minutes à trouver ses attaquants. À la limite, Aguirre en pivot sur un long ballon, mais Seba Fernandez et Tabaré Viudez ont été fantomatiques. Donc très peu de choses à dire sur la première mi-temps, à part qu'il faut la regarder pour comprendre, et que Cardacio a été extraordinaire. Si Defensor est champion, il y sera pour beaucoup. La deuxième mi-temps a été un peu plus ouverte, les organismes fatiguant. Cardacio doit sortir après avoir presque pris un deuxième jaune, Benavidez a une occasion sur un bonne passe de Waterman, mais il la met au-dessus. Nacional s'installe plus haut sur le terrain à partir de la 70ème, pousse et finit par marquer sur un but extraordinaire de Polenta. Le défenseur central monte avec le ballon alors qu'il est à 40 mètres du but, dribble Suarez et Correa, et frappe d'une petite balle enveloppée, qui vient frapper le poteau opposé avant de rentrer, action de grande classe pour un défenseur central. 1 à 0, on pense alors que le plus dur est fait pour Nacional, menant à 10 minutes de la fin dans son stade. C'était sans compter sur l'envie, la rage parfois, qu'à cette équipe du Defensor. Ligüera commet une faute sur le côté gauche, Castro tire très bien le coup franc, sur la ligne des six mètres, Cougo la reprend de la tête et trompe Conde. Malgré les montées de Nacional, malgré un face à face perdu par Benavidez qui aurait pu tuer le championnat, le score ne bougera plus, Defensor repart avec un point.
Côté Nacional, Martin Lasarte a perdu son match. Les milieux n'ont pas trouvé de solution face au milieu du Defensor. Lasarte n'a pas su répondre en cours de match, faire monter ses latéraux (Espino et Fucile n'ont pas suffisamment apporté). Corujo en défense à la place de Rogel a été l'une des seules satisfactions, avec Polenta évidemment, même si Polenta a été bon en marquant mais pas exceptionnel en défendant.
Pour le reste, difficile de condamner Zunino ou Rodriguez quand ils ont trois joueurs sur le paletot. A noter que Gonzalo Bueno est entré, qu'il n'a rien apporté, et qu'il doit bien regretter d'avoir quitté ce Defensor lors du Mercato. Côté Defensor, au-delà donc d'Acevedo, gros match de Cardacio, de Cougo, de Cabrera au milieu. Waterman et Benavidez aurait pu tuer le match à quelques occasions, ils ne l'ont pas fait. Reyes a sécurisé la défense, tout comme Lamas et Correa.
Joueur du match : Mathias Cardacio
Qui pourrait tout aussi bien être le joueur de la saison. Il a à peine 30 ans, c'est la clef de ce milieu de terrain. Après une formation au Nacional, il a été transféré très jeune au Milan AC, pour 2,5 millions de dollars, grosse somme pour l'époque. Il n'y percera jamais, jouant deux matchs, avant de beaucoup bourlinguer entre le Mexique, l'Argentine, le Chili, la Grèce... C'est finalement grâce au Defensor qu'il joue une demie de Libertadores en 2014, et que maintenant il joue le titre. Joueur technique, agréable à voir jouer, il est capable d'une roulette pour sortir le ballon proprement comme d'un tacle glissé. Un 6 comme on en a pas l'habitude en Europe.
Cerro 0 – 4 Peñarol
Un match excitant dans un Trocoli bien peuplé, un samedi printanier, c'est quand même mieux qu'un mercredi au Saroldi pour gagner une coupe. Peñarol avait en effet déjà tué une chance de gagner le Clausura mercredi, face à River Plate en perdant 2-1, mais il lui restait deux possibilités, dont ce match dans le quartier de Cerro. L'équipe albiceleste, quatrième au coup d'envoi, doit défendre sa place de barragiste de la Libertadores. Un choc donc.
Cerro attaque le match pied au plancher mais Dawson s'interpose à deux reprises, contre Maureen Franco tout d'abord qui avait bien louché son ballon au-dessus de la défense, puis face à l'autre attaquant de l'équipe Cerrense, Franco Lopez. Le jeu est animé, il y a beaucoup d'espaces au milieu, les joueurs de Cerro effectuant un pressing vif et haut sur le terrain. Au fil du match, se pressing de desserre et Peñarol commence à s'installer sur le terrain. Le match change définitivement lorsque le latéral droit de Cerro, Felipe Klein, habituel milieu récupérateur, effectue deux fautes punies logiquement de deux cartons jaunes en moins de dix minutes. Cerro va devoir jouer une heure à dix, et va perdre pied petit à petit. Au début, les locaux continuent de pouvoir contrer Peñarol, Franco ayant même un face à face perdu avec Dawson, mais sur le renvoie, Viatri effectue une frappe des 25 mètres, pleine lucarne, imparable pour Irrazabal. Mi-temps sur le score de 1 à 0. Bonne première mi-temps des deux équipes, la suite sera conditionnée par la supériorité numérique. Peñarol va marquer un deuxième but sur penalty, par Cebolla Rodriguez. Cerro ne sort plus que sur quelques contres sur lesquels Dawson est propre. Le troisième vient sur une très bonne passe d'Estoyanoff, Viatri la met en retrait pour Maxi Rodriguez qui frappe au ras du poteau, 3 à 0. Le quatrième est marqué sur un contre rapidement joué, toute la ligne offensive de Peñarol se passe la balle avant que Maxi passe dans l'axe à Cebolla, qui de l'entrée de la surface marque le quatrième. Malgré d'autres occasions, notamment de Palacios entré en cours de jeu, le score en restera là. Peñarol gagne logiquement, facilement, ce Clausura. Après quelques tournois difficiles (l'Especial, l'Apertura 2017, l'intermedio 2017, la Libertadores), Peñarol revient en force, avec un onze de grande qualité, avec une base solide pour le futur, proche (les finales), comme lointain (saison 2018 et Libertadores).
Côté Cerro, l'équipe a bien joué, malgré le résultat. De nombreux joueurs ont donné satisfaction, les attaquants même s'ils n'ont pas trompé Dawson, Lugo pour les 30 minutes qu'il a joué, Barboza, Flores, même le gardien Irrazabal n'a pas vraiment fait d'erreur. Le match est conditionné par l'expulsion logique de Klein. Côté Peñarol, bon match de Viatri, pour son but qui ouvre le match mais aussi pour l'ensemble de son œuvre, pour le poids qu'il fait porter à la défense adverse. Formiliano et Arias ont été fébriles, tout comme Hernandez qui a été pris dans son dos à de nombreuses reprises. Gargano a mis 15 minutes pour s'installer dans son match, puis a été précieux, comme à son habitude. Estoyanoff commence à fatiguer.
Joueur du match : Lucas Viatri
Pour le reste
On a eu un super match en cours de semaine, au stade Olimpico, entre Rampla et Nacional. Victoire du Bolso 2 à 0. Également cette semaine, Damian Macaluso a marqué deux buts, le premier contre Defensor au Franzini, le deuxième de la tête au Vieira. Cela n'a pas dû lui arriver très souvent dans sa carrière, le premier n'a servi à rien contre le Defensor, le deuxième replace Wanderers qui fait un très mauvais Clausura dans la course aux barrages de la Libertadores.
En deuxième division, on aura donc Torque champion, Atenas deuxième monte également, et des barrages entre huit équipes pour la troisième place de promu. A voir entre Central Español, même si l'équipe ne gagne plus depuis le départ d'El Loco, le vrai, Abreu, Cerro Largo, toujours dur d'aller gagner à Melo, ou l'équipe du président, Progreso (le Président de la République Tabaré Vazquez ayant été président de ce club des quartiers populaires de Montevideo).
Les buts
Résulats

Classement



