Après une quatorzième victoire en quinze matchs, Peñarol rejoint le Defensor en tête du classement annuel et s'ouvre encore plus le chemin des finales. Defensor perd après avoir tout tenté contre Fénix, Nacional, qui avait une chance de revenir dans le jeu avec la défaite de Defensor, s'effondre et perd tout. Et ce n'est pas fini.
Dans un championnat à 16, où quatre équipes se qualifient pour la Libertadores, quatre pour la Sudamericana, et trois descendent, les dernières journées réservent beaucoup de matchs à enjeux. C'était évidemment le cas ce dimanche avec la dernière journée. Defensor commençait avec trois points d'avance au classement, serein sur son terrain du Franzini. Peñarol et Nacional avaient un infime espoir de renverser le Defensor si les violets perdaient et que les grands gagnaient. On aurait d'ailleurs pu avoir un clásico ce mercredi, puisqu'en cas d'égalité entre les trois grands, c'est Peñarol et Nacional qui auraient joué le Desempate grâce à leur différence de but.
Peñarol a rapidement fait le travail, en gagnant 2 à 0 après quelques minutes de jeu. Les Carboneros sont toujours autant en forme. Le premier but est l’œuvre de Rossi, sur un ballon intelligemment récupéré par Lolo Estoyanoff, Maxi Rodriguez laisse le centre passer entre ses jambes et Rossi a tout son temps pour ajuster le gardien et placer une frappe puissante. Le deuxième est un contre rapidement joué par Gargano, qui décale bien Rossi. Ce dernier arrive à centrer entre les jambes de son défenseur, pour Estoyanoff qui marque. 2 à 0 donc, un match rapidement plié, et un bon retour des milieux latéraux Estoyanoff et Rossi, qui avaient été critiquables ces dernières semaines. La semaine de travail (première semaine sans journée de championnat au milieu depuis un mois) leur a fait du bien. Côté Defensor par contre, le match est beaucoup difficile qu'annoncé. Il faut dire que les violets souffrent des suspensions nombreuses (Cardacio et Cabrera) mais aussi de la blessure de Carneiro (blessure qui aura fait beaucoup de mal aux violets durant ce Clausura). Defensor pousse fort dès le début du match, mais pousse maladroitement, et Dario Denis repousse tout ce qui est cadré. En contre, Breno ou Canobbio arrivent à gêner par leur vitesse Correa ou Lamas. Malgré 13 corners en faveur du Defensor dans la première mi-temps, preuve de la domination des violets, c'est bien Fénix qui ouvre le score à la demi-heure de jeu par Mathias Acuña (frère de Romario, sur le banc du Defensor). Il marque de la tête sur un coup-franc ou aucun défenseur du Defensor n'a suivi, mais ou Correa couvre tout le monde... Le Defensor n'y est pas psychologiquement et la situation devient problématique car, au Belvedere, Nacional domine Sud America 1 à 0 grâce à un but de Silviera sur corner. Nacional a bien dominé son sujet en première mi-temps alors que Sud America a besoin de la victoire pour espérer une finale pour le maintien contre El Tanque. Après 45 minutes, nous avons donc le seul scénario qui mettait Defensor sans possibilité de jouer le classement annuel, et la possibilité d'un clásico entre les deux grands en milieu de semaine et on commence à se tirer les cheveux à l'AUF...
En deuxième période, Peñarol va rapidement confirmer, gagnant au final 4 à 0 avec un but pour chaque Rodriguez, Maxi en début de deuxième période et Cebolla en fin. Fête totale pour Peñarol, qui n'aura perdu qu'un match au Saroldi, qui n'aura encaissé que 7 buts durant ce Clausura. Changement de visage par rapport à l'Apertura. Ils avaient plus de dix points de retard au classement à la fin de l'intermedio. Au Franzini, Defensor va tout essayer contre Fénix, vraiment tout, mais le ballon n'a pas voulu entrer. Indescriptible le résumé de ce match où Defensor a eu une vingtaine d'occasions claires, Fénix en a eu trois ou quatre et Fénix gagne deux à zéro. Le deuxième but est une magnifique frappe de Breno de l'extérieur de la surface, Reyes est légèrement avancé et ne peut rien faire. Sinon, Defensor va toucher la barre, Dario Denis va être partout, sur tous les corners (une vingtaine au total), sur les coup-francs, sur les frappes, de près ou de loin. Imparable. Nacional, malgré une deuxième partie de saison difficile, peut donc revenir dans le match en gagnant contre Sud America, ce qu'ils font à la mi-temps. Et pourtant. Pourtant après un bon début de match, Nacional va sombrer. Déjà en fin de première période, Sud America avait pu venir titiller Conde, sans réussir à le tromper, mais au retour des vestiaires, les buzones vont égaliser dès la 47e. A l'origine de l'action, Porras (entré à la place d'Arismendi) perd un ballon dans sa moitié de terrain. Camargo le récupère plein axe, Bentancourt est trouvé seul dans la surface et sa frappe croisée trompe Conde. C'est le début d'une mi-temps folle, où chaque équipe devant gagner, le jeu va complètement se débrider. Dans la foulée du but, et sur un centre venu de la droite, le capitaine Coleman est trouvé seul au deuxième poteau. Il trompe de nouveau Conde de prés. Nacional a-t-il à ce moment conscience de ce qu'il se passe sur le terrain du Franzini ? Ils n'en donnent pas l'impression, mais peut-être aussi que sans Arismendi, sans Aguirre, cette équipe perd ses moyens. Nacional pousse malgré tout, avec toute l'équipe à l'offensive, et sur un centre de Viudez, le revenant Barcia égalise de la tête aux six mètres. Mais le nul n'en satisfait aucun et on assiste à une succession d'actions où les attaques sont en supériorité numérique dans le camp de l'adversaire, côté Nacional comme côté Sud America. C'est finalement l'argentin Miño qui donne l'avantage aux Buzones sur une magnifique frappe au ras du poteau sur laquelle Conde ne peut pas intervenir. Aucun attaquant du Nacional n'a pu faire la différence, que ce soit Fernandez, Silveira ou Bueno. Quelle déception pour ce Nacional, sans doute la fin du cycle Lasarte. Côté Sud America, c'est un exploit car l'équipe était quasi-condamnée à la mi-saison, mais les buzones terminent 5e du Clausura et s'offrent une finale contre El Tanque Sisley.
Conclusion : Peñarol est magnifique. Inarrêtable en ce moment, le momentum comme disent les américains, est clairement de leur côté. Defensor en face, a souffert mais avec une équipe bis. Avec l'équipe au complet, on va voir deux matchs magnifiques cette semaine, dès mercredi avec le Desempate du classement annuel, puis dimanche, pour le match définissant le vainqueur entre l'Apertura et Clausura. Ces deux Peñarol - Defensor se dérouleront sur terrain neutre, au Centenario. Si le vainqueur est le même dans les deux matchs, ce vainqueur sera champion. Si non, nous aurons une finale en aller-retour la semaine suivante. Dans tous les cas, les deux équipes seront Uruguay 1 et 2 en Libertadores, qualifiés directement en poule donc. C'est important car cela représente 1,8 million de dollars assurés et Peñarol en avait besoin. Avec le transfert de Rossi, les Carboneros vont retrouver de l’oxygène et pouvoir rêver à conserver la même équipe pour la Libertadores l'année prochaine, avec principalement Arias, Formiliano, Hernandez, Gargano, les deux Rodriguez, Viatri... La non-qualification directe en Libertadores est très problématique pour Nacional, qui sera donc Uruguay 3, qui aura deux tours de barrage avant de pouvoir se qualifier pour la phase de poule, et qui est également en difficulté financière. Nacional va devoir vendre cet hiver, et ne pourra conserver ni Aguirre, ni sans doute Polenta (salaire le plus élevé du championnat). L’Ère Lasarte touche à sa fin, même si ce n'est pas encore officiel. Uruguay 4, avec 3 tours de barrage, sera les Wanderers, malgré un très mauvais Clausura.
Pour ce qui est de la Sudamericana, ce sont Boston River, Cerro, Rampla Juniors et Danubio qui sont qualifiés. Pour la descente, en plus de Plaza Colonia et Juventud de Las Piedras, El Tanque et Sud America joueront donc une finale en aller-retour avec desempate si besoin.
Le résumé
Pour le reste
Joli clásico de la Villa samedi matin, dans un magnifique stade Olimpico. Les deux équipes font une bonne saison, se qualifient pour la Sudamericana. Maureen Franco marque à nouveau, deuxième meilleur buteur du championnat derrière Palacios, et Cerro s'impose malgré de nombreuses et belles offensives de Rampla. On a vu aussi dans ce match un but de la main de Bahia que l'arbitre a bien vu, un fumigène lancé sur le terrain avec donc match interrompu, et la baie de Montevideo, le Rio de la Plata, douzième homme de chaque match à l'Olimpico.
Plaza Colonia est descendu en perdant son dernier match à domicile vendredi, ovationné par son publique.
En deuxième division, le match entre Cerrito et Rentistas (barrage pour accéder à la première division) a terminé avec 6 cartons rouges. Les bichos ne monteront pas cette année. Cerrito, l'année de sa montée en 2ème division, est toujours en course avec Villa Teresa, Central Español et Progreso pour rejoindre Atenas et Torque en première division.
Le champion de troisième division, ou deuxième division amateur d'après son nom officiel, est Albion. Club qui n'a jamais joué professionnellement mais qui est le plus vieux club uruguayen, fondé avant Nacional ou même le Curcc (ancêtre de Peñarol). C'est également l'un des quatre clubs fondateurs de l'AUF Ils ont gagné la finale pour la montée au Centenario, devant quelques milliers de personne, face à Colon. Ils joueront donc pour la première fois professionnellement en 2018, 127 ans après la fondation du club.
Résulats

Classement



