Les deux grands s’imposent et semblent lancer pour le duel de la fin de saison. Nacional prend le large sur Liverpool pendant que Peñarol s’impose laborieusement contre Albion mais avec du cœur.  Et pour une équipe qui repart de loin, c’est déjà bien, d’avoir du cœur.

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Samedi soir au Campeón del Siglo, Peñarol recevait un Albion qui a enfin pris pied en première division depuis une dizaine de match, mais qui risque malgré tout d’avoir du mal à se maintenir. Devant une belle chambrée et une grosse ambiance, Peñarol a fait montre de toute sa fébrilité actuelle dans le jeu avec ce que l’on pourrait qualifier une peur de jouer vers l’avant. Pourtant, le scénario est idéal avec une expulsion très rapide et logique de Callorda à la pointe de l’attaque d’Albion. Le vieux club se replie alors, laissant le seul José Neris en attaque. Cela suffit à faire peur à Peñarol (et à Albion pour se procurer quelques occasions…), mais Peñarol pousse. Rivero loupe de peu le cadre avant la pause et il est remplacé à la mi-temps par Ruben Bentancourt. Ce dernier entre de meilleur pied puisque c’est lui qui est à l’origine de l’ouverture du score sur un but contre son camp en début de deuxième mi-temps. Peñarol continue de pousser mais se fait peur, hésite, et finit par marquer un deuxième but juste avant la fin du match, également sur une belle action de Betancourt, mais également contre son camp. Deux joueurs ont éclairé le match : Kevin Mendez côté Peñarol, inarrêtable sur son côté gauche et José Neris côté Albion. Mendez a une immense qualité dans ce Peñarol : il tente. Il se plante aussi souvent mais c’est la loi du jeu. Techniquement, il est largement au-dessus des autres joueurs pouvant jouer sur les côtés de l’attaque. Il s’est montré moins habile durant la dernière demi-heure quand il a été placé en dix. Quand Lozano sera revenu de blessure, il pourra trouver un socio avec qui combiner, plus qu’avez le brave Viatri qui est très aimé, qui le rend bien, qui se bat beaucoup mais qui ne peut jouer ce type de match derrière l’attaquant.

Le lendemain, Nacional se déplaçait au Belvedere pour une jouer Liverpool. Le match a fait parler pour de mauvaises raisons. Tout d’abord le président Palma a profité de la venue du Pistolero pour fixer le prix des places à 1500 pesos uruguayens soit environ trente-six euros. Le prix en tant que tel n’est pas choquant, aucun prix ne l’est en tant que tel, mais il faut rappeler que les tribunes sont en béton, sans siège en plastique (comme trois des quatre tribunes de Peñarol d’ailleurs) et que les toilettes sont à peu près inexistantes. Tout cela a été illustré par la « polémique » qui a vu jour sur l’état des vestiaires visiteurs. La même polémique avait vu le jour quand un certain Diego Forlán s’y était rendu il y a six ans. Le beau blond avait mis un triplé, prouvant qu’une douche chaude, c’est quand même mieux, mais que ce n’est pas indispensable au beau football. Liverpool reste en tout cas en haut du classement et le match fut un choc, un vrai, une belle opposition. Nacional a dominé la première partie même si Liverpool s’est procuré de belles occasions à la fin de cette dernière. À la mi-temps, Ocampo a remplacé Trezza pour ajouter un nouvel élément à l’éternel débat : Ocampo est un artiste, Trezza un marathonien. Sur ce match, c’est l’artiste qui l’a emporté puisqu’il est à l’origine du but de Franco Fagúndez. Nacional a ensuite tranquillement dominé le match et ne sera plus beaucoup mis en danger. L’équipe de Repetto se remet bien de son inévitable élimination brésilienne en coupe continentale et c’est tant mieux pour le spectacle des prochaines semaines qui s’annonce dodu avec Nacional - Wanderers ce week-end et un clásico dans trois semaines.

Pour le reste, Defensor et Danubio confirment leur bonne saison en battant respectivement Torque et Rentistas. Le leader du clausura est la surprise River Plate, avec une troisième victoire en trois matchs, une belle victoire (1-2) contre Boston River.

Résultats et classement

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Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba